Les inquiétudes des parents d’élèves

Retour à l’école en France

La totalité ou presque des écoles ont rouvert de nouveau leurs portes aux élèves après un confinement qui a duré près deux mois. Malgré les assurances des autorités françaises, la majorité des parents sont restés sceptiques quant à la reprise de leurs enfants. Les inquiétudes des parents ont été comprises par le ministère de l’Éducation qui a laissé le choix aux parents de laisser leurs progénitures retourner sur les bancs des classes ou de les garder encore à la maison.

En effet, la reprise des écoles s’est faite sur la base du volontariat, comme l’avait déclaré Mme Carla Dugault, co-présidente de la FCPE qui n’a pas manqué de signaler la difficulté de la mise en place des mesures de protection. Mme Dugault a indiqué, je cite : «Nous avons souhaité que les moyens pour mettre en place ce protocole sanitaire soient au rendez-vous. Et aujourd’hui, on voit bien que les moyens manquent», a-t-elle fait savoir. La co-présidente de la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) a également ajouté que beaucoup de questions restent sans réponse en ce qui concerne les mesures prises pour un retour normal à l’école. Écoutons Mme Dugault : « Les parents sont toujours aussi inquiets qu’il y a quelques jours. Les moyens nécessaires ne sont pas déployés aujourd’hui. Donc, comment voulez-vous qu’on soit rassurés, en tant que parents, sur le fait que nos enfants puissent reprendre le chemin de l’école sans attraper le virus ? ». C’est la première question que les parents se posent, a-t-elle fait savoir.
Cette dernière devait également souligner qu’elle peut se féliciter que le gouvernement prenne un peu plus de temps pour un retour à l’école sécurisé. Pour faire face au virus, la co-présidente de la fédération a même évoqué la question la prise en charge des masques par l’exécutif. «On a compris hier que c’étaient aux familles de s’équiper. Donc, la FCPE demande à ce que les distributions de masques soient faites à l’ensemble des élèves. Après, sur le port du masque, c’est plutôt aux collégiens ou plutôt les grands qui pourraient le porter. Est-ce qu’il faudra le porter tout le temps ? », s’interroge Carla Dugault. Il n’y a pas que les parents d’élèves qui sont inquiets. « Ça serait les enseignants qui devraient porter un masque obligatoirement à chaque fois que la distanciation sociale ne serait pas respectée. Encore une fois, c’est beaucoup de flottement et donc, du coup, beaucoup d’inquiétudes pour tous les acteurs de la communauté éducative. Les médias français ne sont pas restés les bras croisés et ont soulevé le problème du retour à l’école surtout les mesures prises par les autorités du pays. «L’école républicaine et égalitaire est-elle en train de se fracasser après le terrible impact d’une crise sanitaire sans précédent a indiqué un journaliste.
Ce dernier a ajouté que les décrocheurs, programmes scolaires inégalement suivis et accentuation des effets de la fracture numérique. Ce dernier devait indiquer que l’«école pour tous», chère à Jules Ferry, risque d’engendrer d’énormes disparités entre élèves, alors que cette fin d’année scolaire, marquée par quatre mois d’enseignement expérimental, a forcément laissé des traces. La presse française a rapporté que 5 à 8 % des élèves auraient déserté les radars lors du confinement et de l’enseignement à distance. Ce chiffre est largement sous-estimé selon syndicats et enseignants, qui avaient senti le schisme arriver dès la mi-mars. Des mesures barrières et de distanciation sociale ont été prises ont été constatés dans les quelques écoles primaires et les collèges que nous avons visités à Paris. Lors de notre tournée, nous avons également remarqué que la majorité des directeurs et des écoles qui veulent être rassurant. En face, nous avons aperçu des parents et des élèves soucieux et qui ne cachent pas leurs inquiétudes.

Allergique à la presse, le directeur du collège Jule Ferry a fait intervenir la police
Si notre tournée à été tenue dans de bonnes conditions dans plusieurs établissements scolaires, ce ne fut pas le cas au niveau du collège Jules Ferry dans la paisible ville du Puy en Velay (Haute-Loire). Des parents avec qui nous avons discutés au sujet du retour de leurs enfants sur les bancs des classes ont soulevé également les mêmes inquiétudes évoquées plus haut. Néanmoins, les mêmes parents ont également indiqué que les mesures draconiennes prises par le premier responsable de cet établissement scolaire. Lors de notre déplacement au niveau de ce collège, nous avons constatés plusieurs barrières placées devant l’entrée semblables à celles que nous avons l’habitude de voir devant les sites stratégiques. Les élèves sont invités respecter les mesures de distanciation et de se faire inscrire avant d’entrée dans l’enceinte de l’établissement. Un homme le visage fermé surveille de près l’entrée des élèves, c’est le directeur de l’établissement, nous a-t-il fait savoir. C’est l’occasion pour lui demander de s’exprimer sur les mesures drastiques mises en place devant l’établissement scolaire.
Le premier responsable a ignoré notre présence. «Bonjour Monsieur le directeur», l’homme ne répond pas. C’est au moment ou nous avons voulu prendre des photos que le directeur s’avança vers nous pour nous demander que c’est interdit de filmer. Après avoir décliné notre identité, le directeur sortit son téléphone portable et se dirigea vers notre véhicule et pris plusieurs photos. Lorsque nous avons demandé le pourquoi de la chose, le directeur décrocha son téléphone et appela : « Bonjour je suis le directeur du collège Jule Ferry, je souhaite que vous envoyer une patrouille de police au collège». Alors que nous essayons de lui parler, le directeur ne répond toujours pas et continue de nous ignorer. Un homme présent sur les lieux s’en mêle pour prendre position avec le directeur sans au préalable connaitre ce qui s’est passé. L’homme en tenue civile et qui n’était pas en service s’est présenté comme étant de la police communale.
Quelques minutes plus tard, un véhicule de police arrive devant le collège avec gyrophare et sirènes. Le directeur leur a fait savoir que nous étions en train de prendre des photos. Nous avions également décliné notre identité aux agents de police tout en expliquant que nous faisions notre travail. Après des vérifications d’identité, l’un des policiers a tenté de nous faire la leçon et selon lui, il fallait demander une autorisation au directeur avant de prendre des photos et avant d’écrire un article. Dans la foulée, un second véhicule de police arriva sur les lieux. S’apercevant qu’il n’ y avait pas le feu, les policiers à bord du second véhicule repartirent. En sommes, nous n’avons pas pu connaitre les déclarations du directeur du collège rentrer dans l’enceinte de l’établissement et de fermer la porte derrière lui.
De Paris : Abderrahmane Hakkar