Arkab appelle à la prudence et à appliquer les décisions de l’Opep+

Les pays producteurs face aux défis majeurs du marché pétrolier

Influencés par la décision de prolongation de l’accord de réduction de production pour un mois supplémentaire, prise lors de la 11ème réunion ministérielle Opep+, samedi dernier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août est cédé, hier à l’ouverture du marché, à 42,71 dollars, affichant ainsi une hausse de 0,97% par rapport à la clôture du marché pétrolier vendredi dernier, tandis que le prix du pétrole américain de WTI pour le mois de juillet a grimpé de 0,78%, pour s’établir à 39,86 dollars.

Cette légère hausse des prix est soutenue par ladite décision et le retour graduel de l’activité économique mondiale et de la demande en la matière. La situation devra s’améliorer davantage durant les prochains mois, cependant, il faudrait persévérer et redoubler d’efforts afin de parvenir à réguler le marché pétrolier et stabiliser les prix volatiles. «Nous faisons face à d’importants défis et la persévérance demeure de mise», a soutenu le ministre algérien de l’Energie et président de la Conférence de l’Organisation des pays producteurs du pétrole (Opep), Mohamed Arkab, lors d’une réunion organisée, hier par visioconférence. Malgré la décision prise samedi dernier, 6 juin, les pays producteurs ne cachent pas leur inquiétude et incertitude quant à l’évolution prochaine du marché. Ils restent prudents et attentifs à cette évolution conditionnée par la crise économique et la pandémie.
En effet, lors de cette rencontre, M. Arkab a appelé à poursuivre les efforts et respecter les engagements et décisions prises lors de cette dernière rencontre et ne pas se relâcher afin d’éviter la déprime du marché pétrolier à nouveau. «En dépit du progrès réalisé à ce jour on ne doit pas se contenter de nos réalisations», a-t-il déclaré, ajoutant que «ces modifications introduites au marché pétrolier lui ont permis de reprendre son souffle. Nous avons perçu une certaine relance progressive et une amélioration des prévisions pour l’offre et la demande ces dernières semaines avec une hausse de la demande mondiale induite par le lent retour de l’économie à la normale». Il a qualifié la décision de prolonger la baisse des extractions du groupe et l’engagement de tous les pays signataires comme étant «un engagement à la hauteur des défis soulevés par le marché pétrolier mondial», justifié par un rebondissement palpable des cours du pétrole qui avaient frôlé durant les mois de mars et avril la barre des 20 dollars pour le Baril de Brent et la valeur négative pour le pétrole américain provoquant la panique des investisseurs et des pays producteurs.
Le confinement des populations a mis à rude épreuve le marché économique mondial et a persécuté le marché pétrolier qui a accablé l’économie des pays producteurs pris en otage de leur dépendance aux recettes des hydrocarbures. Pour agir rapidement contre l’effondrement de tous les indices économiques, les pays membres de l’Opep dont l’Algérie et leurs alliés conduits par la Russie ont appelé à l’urgence de se réunir afin de parvenir à un compromis pour endiguer la chute drastique des cours du pétrole. Mettant de côté toutes les querelles, notamment, entre Moscou et Ryad qui ont plaidé à l’unanimité pour la réduction de la production des pays Opep+ sur trois phases, dont la première a pris effet le 1er mai dernier. Après avoir constaté une timide reprise des prix grâce au retour de l’activité industrielle chinoise, suivi par plusieurs autres pays demandeurs de cette matière première, mais également, le consentement des Etats-Unis de réduire sa production après que leurs groupes pétroliers aient été impacté drastiquement par la dernière crise pétrolière.
Lors de la rencontre de samedi dernier, les pays Opep+ ont décidé de prolonger d’un mois leurs coupes de production afin de soutenir le marché pétrolier, à moyen terme avant de se revoir pour une nouvelle évaluation de l’évolution du marché au mois de décembre 2020. En plus de cette décision, plusieurs autres mesures ont été prises lors de ce rendez-vous «crucial et décisif», notamment, celle de contraindre les pays réfractaires lors de la première phase à restreindre leur production pour conjuguer les efforts de tout le groupe et instaurer l’équilibre entre l’offre et la demande de maintenir un tarif entre 35/40 dollars.
Samira Takharboucht