La vie n’est pas toujours rose !

Boumerdès

Bordj Menaïel est une ville cosmopolite qui compte une population de plus de 100.000 âmes. C’est une région terriblement attachante, accueillante, hospitalière et dynamique qui tient sa spécificité de par sa position géographique. En effet, elle est située pas trop loin de la wilaya de Tizi-Ouzou (34 km), près du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès (20 km) dont elle dépend administrativement, à 80 km au Sud de la wilaya de Bouira et à 70 km de la wilaya d’Alger.

La ville des Coquelicots est une ville historique qui possède des atouts forts si on sait les exploiter. Une certitude, Bordj Menaïel vit actuellement une dynamique exceptionnelle au rythme d’une région qui aspire à avoir le statut de «wilaya déléguée». Les plages de Cap-Djinet (17 km), Zemmouri El Bahri (25 km), Dellys (30 km), Figuier (28 km), Boumerdès (30 km), Tigzirt et Azzefoun (40 km), Boudouaou El Bahri, Surcouf, Tamentefoust et autre Corso sont les plus prisées par la population de Bordj Menaïel en raison de plusieurs facteurs, dont les forêts de Baghla, Sidi Ahmed Bel Abbès,Timezrit, la crête de Chracher Aïn-Skhouna, le lac de Bouassem. Les habitants de Bordj Menaïel sont connus pour leur tolérance et leur hospitalité. En effet, des citoyens de différentes régions du pays, dont M’sila, Ouargla, Maghnia et Béjaïa se sont installés dans cette paisible localité qui a toujours été considérée comme un havre de paix où il a toujours fait bon vivre. De coquette bourgade jadis, elle est devenue un gros marché ou plutôt plusieurs gros marchés, où l’informel s’est installé aux dépens des vergers. La ville étouffe à cause des routes fermées (problème sécuritaire). Il n’y a plus de place pour les espaces de détente, ni même pour les équipements de loisirs, étant donné que la ville est coupé en deux.
Il est quasiment impossible de rejoindre Bousbaâ, Draâ El Kahoua, les bâtiments Zohra, les urgences de l’hôpital par le Centre-ville. C’est un véritable parcours du combattant à cause de l’encombrement des vehicules, Les rares infrastructures réalisées par les équipes municipales ou par d’autres secteurs n’arrivent plus à contenir la très forte demande de la population. Le stade Chahid Salah -Takdjerad ne répond plus aux besoins de la jeunesse, la tribune officielle du stade démolie lors du séisme du 21 mai 2003 qui a fait toujours office de mosquée puis amenagée en salle de sports de karaté, de Boxe, de salle de judo, de quel droit se permet-on de faire du sport à des enfants de bas âge avec des toitures en tôle aluminium ? Cette situation catastrophique est due au manque d’engagement des équipes municipales qui se sont succédé à la tête d’une commune qui ne mérite pas le sort qui lui est réservé. La commune a pourtant tout pour être une localité prospère, et c’est exactement ce que les citoyens aspirent à ramener du changement pour le bien de la jeunesse ménaili. Les jeunes des cités la Capere, Bousbaâ, Vacher, Ettahrir, la Forêt, la cité Million, Oued El Besbès, les HLM, Baudéo, Ben Si Ali et de Bordj Menaiel se morfondent en attendant des jours meilleurs.
Les projets ne manquent pas et les présidents d’APC qui se sont succédé ont tous assuré que l’une des priorités est de rapprocher l’administration du citoyen. Tous les élus (APC, APW, APN) qui se sont succédé ont failli à leurs missions, ils se sont servis plutôt que de servir la population qui les a élue. Qu’ont-ils fait de bon pour la ville ? Rien de rien. Aucune structure étatique, aucun projet d’envergure, qu’il soit culturel, sportif ou économique n’ont été lancés depuis l’indépendance du pays. Bordj Menaiel ne pardonnera jamais aux pseudo-dirigeants de la JSBM qui ont été la cause de la rétrogradation du club phare de la ville qui depuis des années déjà se morfond dans les divisions inférieures de la Ligue régionale 2, heureusement que des gens intègres ont pu réaliser l’exploit de trois accessions de suite en accédant de la Regionale 2 à celle de l’Amateur avec deux hommes Naïli Samir et Bourahla et les jeunes footballeurs sans que cela ne semble émouvoir les responsables municipaux et de wilaya. Des feux de la rampe de la Division nationale une à la Régionale 2, c’est une chute vertigineuse et implacable du vrai et seul symbole d’une population qui durant des années a vibré, chanté et dansé sur le rythme de la bande à Ramdani Brahim, Benzekri Nour, Maouche Mohamed et consorts.

La JSBM était à cette époque la seule attraction des Ménailis qui se donnaient rendez-vous chaque week-end au stade Chahid Salah-Takdjerad ou ailleurs pour soutenir leurs idoles et faire la fête ensemble. Où en est la jeunesse de cette ville ? Que sont devenus les agréables moments de liesse, de joie, et de fierté commune? Si Bordj Menaiel pouvait parler, elle pointerait du doigt les autorités locales pour avoir abandonné leur localité qui manque de tout. Ils n’ont pas su planifier des projets à moyen et long terme. Ne dit-on pas que ce sont les hommes qui ramènent le changement ? En effet, toutes les commodités supposées offrir le confort et faciliter la vie aux citoyens sont quasi inexistantes et dire que Bordj Menaiel est considérée comme deuxième ville de la wilaya de Boumerdès mais la dernière sur le plan aménagement. Eclairage public, canaux d’assainissement vétustes, routes délabrées. La situation est plus qu’alarmante et désastreuse à cause du retard enregistré dans le développement. Plusieurs villages de cette commune ne disposent pas encore d’éclairage public, de réseaux d’assainissement et moins de raccordement au réseau AEP.
En effet, le boulevard Colonel Amirouche est jonché de crevasses et autres nids-de-poule, les trottoirs sont délabrés. Les stations de fourgons, de taxis et de transport de voyageurs et de marchandises n’ont de stations que le nom. La situation est aggravée par par les stationnements anarchiques, parfois en troisième position vu l’absence des services de sécurité. Rallier l’hôpital à l’autre bout de la ville devient un véritable calvaire car il faut faire un grand détour pour y arriver. Les citoyens se plaignent du manque de médecins spécialistes au niveau de l’EPH, nous avons d’excellents medecins, de bons aides soignants c’est l’accueil qui est le maillon faible. La côte est montée pour les héros en blouses blanches, suite à la pandémie. Si Bordj Ménaïel pouvait parler, elle demanderait aux élus actuels de ne pas abreuver les citoyens de fausses promesses et qu’il ne faut plus mettre la charrue avant les bœufs comme l’ont fait leurs prédécesseurs, car il n’y a que le travail qui paie!
D’ailleurs, qu’a-t-on fait pour la bâtisse de l’Hôtel des finances qui a subi des dégats lors du séisme du 21 mai 2003 et dont le terrain est abandonné, le service des impôts active au niveau du Centre culturel pour la Recette des contributions diverses et l’Inspection des impôts travaillent dans des conditions lamentables, il suffit de se rendre et constater de visu au niveau de Bousbaa, aucun être humain n’est censé travailler dans ces conditions à cause de l’odeur puante des égouts qui se dégagent des logements. Que fait l’OPGI pour assainir cette situation ? Pourquoi les autorités locales et de la wilaya n’ont-ils pas songé à construire un autre Hôtel des finances à la même place et qui regrouperait toutes les strutures.
Kouider Djouab