Les musées rouvrent à Madrid

Après deux mois de confinement

Alors que l’Espagne se déconfine peu à peu, et que Madrid le fait de façon plus lente que d’autres régions, nombre des grands musées rouvrent leurs portes. À l’instar du Prado, la pinacothèque la plus importante et la plus prestigieuse du pays, qui a recommencé à accueillir du public ce samedi 6 juin.

Ce week-end, les visites sont exceptionnellement gratuites au musée du Prado, à Madrid, qui a rouvert à partir du samedi 6 juin. Pour accueillir les visiteurs en plein déconfinement dû à la pandémie de Covid-19, tout a été réaménagé, surtout le long de la galerie principale. Au total, sur les 1 714 tableaux exposés de la collection permanente, seuls 250 sont disponibles aux visiteurs. C’est avec beaucoup d’entrain que, le long du paseo del Prado, à l’entrée du musée, des dizaines de personnes se concentrent pour pouvoir enfin pénétrer dans ce musée si emblématique. Sur le parvis, ils ne sont pas si nombreux, car la seule possibilité d’y accéder est d’avoir obtenu son ticket sur internet. Le nombre de places a été limité au tiers, soit 1 800 personnes seulement au lieu de 5 400. Des visiteurs s’approchent pour se renseigner, visiblement déçus de ne pas pouvoir entrer. «Je ressens un grand manque de culture, après tant de jours de confinement. Et j’ai la nécessité d’approcher partiellement les tableaux dans ce qui est pour moi un des meilleurs musées du monde», raconte Pilar, professeure d’université qui n’a pu obtenir ’entrée et qui reviendra assurément un autre jour.

«Une opportunité de contempler les tableaux de façon différente»
Les heureux élus qui ont pu obtenir une place, eux, frétillent d’impatience dans la file d’attente. «C’est une opportunité de contempler les tableaux de façon différente.
Il y a moins de gens, ils ont changé le parcours à l’intérieur, et moi en tout cas je trouve que c’est intéressant», explique Paola, étudiante en droit qui dit être une amoureuse de longue date du musée du Prado.
Si elle rêve de voir des toiles de Goya, de Velazquez ou du Greco, malheureusement pour elle, il lui sera impossible d’admirer le Jardin des Délices, de Jérôme Bosch, actuellement en restauration. Autour de Paola, les réactions sont unanimes : beaucoup de gens disent que pendant les dures semaines du confinement, la culture est ce qui leur a plus manqué.
F.M.