L’interminable attente !

Saison touristique 2020

La pandémie Covid-19 a mis en évidence le fait que, de près ou de loin, toutes les activités socio-économiques sont étroitement liées au tourisme. D’où cette attente interminable que s’imposent ces derniers mois les responsables à différents niveaux de gestion. Ils sont impliqués dans la mise en place d’une stratégie globale de développement managérial et commercial.

Attente d’autant plus insupportable qu’elle n’épargne aucune filière. Y compris celle spécialisée dans les voyages religieux que sont la Omra et le Hadj. Leurs gérants se considèrent comme les premières victimes et impactées économiques du Covid-19. Ils ne savent plus aujourd’hui à quel saint se vouer parce que n’étant inclus nulle part dans la stratégie d’accompagnement et d’assistance de l’Etat. Selon les dires de nombre d’entre eux, ils n’y figurent pas alors que leurs principales activités sont réduites à néant à ce jour. De même que leurs dépenses engagées pour le paiement des salaires et des cotisations sociales continuent.
D’autres gérants avancent les pertes qu’ils subissent depuis début mars avec l’annulation de la Omra et qui, en l’absence d’interlocuteurs, se disent désemparés. Ce qui n’est pas le cas des opérateurs économiques en charge des entreprises nationales du tourisme et autres missions telle que celle liée au développement du tourisme domestique. Ils s’activent plus ou moins à animer le tourisme local. Il reste que celui sanitaire qu’exploitent les dirigeants de nombreux pays d’Afrique et du Maghreb est sérieusement menacé. C’est ce qui ressort des déclarations de la majorité de nos interlocuteurs. Ils s’interrogent sur la destination que prendraient les hauts responsables habitués des soins à l’étranger, et plus spécifiquement en Europe, suite à la fermeture des frontières pour cause de propagation du Covid-19. D’où l’importance à accorder à la déclaration faite incessamment par le directeur général du Tourisme au ministère du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial Noureddine Nedri. Il avait affirmé que : «Toutes les propositions et les préoccupations soulevées par les professionnels du domaine ont été prises en considération. Elles ont été transmises au Premier ministère.
Ce dernier a exprimé son entière disponibilité à trouver des solutions idoines. Le même responsable a souligné que le Premier ministère avait affirmé, dans un courrier officiel adressé au ministère du Tourisme, qu’il avait instruit les structures financières à l’effet d’offrir toutes les facilitations nécessaires aux professionnels et opérateurs économiques. Dans le lot, il y a les agences de voyages affectées par le confinement imposé comme mesure de prévention contre la Covid-19, et ce, par la prise en charge de l’octroi des crédits et l’allègement fiscal Il précisera à ce propos, que : «La tutelle a réitéré son engagement envers les professionnels du domaine à les accompagner pour qu’ils puissent relancer leurs activités après la levée du confinement et l’amélioration de leur situation financière. Même si celle-ci est, difficile en ce moment en raison de la suspension des activités».
Cette sortie de Noureddine Nedri n’est pas fortuite. Elle répond théoriquement aux appréhensions des acteurs directs du secteur dont les activités ont été impactées négativement. Notamment ceux concernés par une baisse drastique du volume des transferts d’argents des compatriotes de l’extérieur. Avec les mesures (confinement, état d’urgence…) prises dans une bonne partie des pays d’accueil des émigrés, certains ménages algériens commencent à souffrir le martyre. En plus d’affecter des secteurs comme l’hôtellerie, les transports ou globalement le tourisme, le secteur des transferts d’argent des Algériens de l’extérieur n’est pas épargné. En temps normal, ces envois étaient appréciables.
Cependant, les mesures de confinement qui ont été prises dans une bonne partie des pays d’accueil des émigrés, notamment l’Italie, la France et l’Espagne qui abritent le plus grand nombre d’Algériens de l’extérieur commence à se faire sentir au sein des ménages d’émigrés. La plupart d’entre eux ne sont plus en mesure de travailler. Conséquence : ils ne peuvent pas envoyer de l’argent à leurs proches. Ce qui va se répercuter sur les dépenses de beaucoup de ménages qui ne parviennent plus à joindre les deux bouts. Ils souffrent le martyre. Du côté du Syndicat national des agences de tourisme et de voyages (SNAV), l’on a appelé les parties concernées, à leur tête le ministère de tutelle, à accompagner les agences de tourisme et de voyages au bord de la faillite. Il s’agit de les aider à honorer leurs engagements quant à la prise en charge des problèmes financiers auxquels elles sont confrontées, en leur octroyant des crédits sans intérêts et des exonérations fiscales.
Ce qui leur permettrait de reprendre leurs activités, de sauver des emplois et de contribuer ainsi à la relance de l’activité touristique, un des levier de l’économie nationale. «Frappées de plein fouet par la pandémie de Covid-19, les agences de tourisme et de voyages ont subi d’énormes pertes», a rappelé le SNAV ; Il a, par ailleurs, appelé à aider les agences à reprendre leurs activités après le déconfinement.

A. Djabali