Des pertes de 38 milliards de DA sur le chiffre d’affaires des vols passagers

Amine Andaloussi, porte-parole de la compagnie nationale Air Algérie

La suspension du trafic aérien, depuis la mi-mars dernier ayant conduit la compagnie nationale Air Algérie, à restreindre son activité et à ne se consacrer qu’aux vols spéciaux de rapatriement et cargo, a engendré des pertes de 38 milliards/ DA sur le chiffre d’affaires des vols passagers seulement, a affirmé, hier mardi, le porte-parole de la compagnie, Amine Andaloussi.

«Ces pertes pourraient atteindre les 89 milliards de DA d’ici la fin de l’année», a-t-il indiqué, faisant observer que depuis le 18 mars dernier, soit, depuis la suspension du trafic aérien, près de 18 000 vols de la compagnie nationale Air Algérie ont été annulés, que ce soit pour les lignes intérieures ou extérieures. Les experts en la matière qui prévoient un faible engouement sur les vols du fait des craintes persistantes de la pandémie du coronavirus estiment, a poursuivi Amine Andaloussi, que tout ce qu’ont subi les compagnies aériennes mondiales jusqu’à présent n’est qu’un premier choc. Ces compagnies, a-t-il dit, vont subir un deuxième choc, qui sera plus dur, celui de la faiblesse des flux des passagers après la reprise. « Même en cas de reprise d’activité les passagers avec billetterie en seront les principaux bénéficiaires », a-t-il fait savoir.
Tout en rappelant que la décision d’ouvrir l’espace aérien est une prérogative du Président de la République, le porte-parole de la compagnie nationale de la navigation aérienne, Air Algérie a relevé que même si on décide de reprendre cette activité, on va le faire à hauteur de 30% de notre programme habituel, et on ne peut pas excéder les 40% d’ici à la fin 2020. « Avec un tel scénario de reprise de l’activité, les pertes de la compagnie pourraient atteindre 89 milliards de DA d’ici la fin de l’année », a poursuivi Amine Andaloussi. Nous avons encore 65 milliards de DA de trésorerie, a relevé le porte-parole de la compagnie nationale Air Algérie. Et en dépit de la crise, a-t-il fait savoir, nous avons des charges incompressibles que nous devons honorer, à savoir la maintenance des avions, la location des sièges, les charges des fournisseurs et prestataires et évidemment les salaires. Evoquant l’opération de rapatriement des algériens bloqués à l’étranger, la compagnie, a révélé Amine Andaloussi, a rapatrié plus de 8 000 personnes depuis la suspension du trafic aérien et maritime.
«Air Algérie compte organiser d’autres vols de rapatriement avant la fin de la semaine», a fait savoir le porte-parole de la compagnie nationale de la navigation aérienne. Hier mardi, l’ambassade d’Algérie à Ankara a annoncé la programmation de deux vols de la compagnie Air Algérie pour le rapatriement des algériens bloqués en Turquie. Les deux vols sont programmés pour demain jeudi 11 juin et après-demain vendredi 12 au départ de l’aéroport d’Istanbul. «L’heure des deux vols est fixée à 17h35 jeudi et à 16h45 vendredi, heure d’Istanbul », a indiqué un communiqué de l’ambassade d’Algérie à Ankara. Cette opération de rapatriement, la énième du genre, concerne les citoyens algériens non-résidents enTurquie qui possèdent un visa de voyage et un billet retour vers le pays. « Seules les personnes dont les noms figurent sur la liste qui accompagne le communiqué sont appelées à se déplacer à temps à l’aéroport », précise la même source, rappelant, au passage, l’obligation de respecter les mesures préventives, telles que la stérilisation et le port de masques, et la signature du formulaire d’acceptation d’un confinement sanitaire dès leur arrivée à Alger.
Rabah Mokhtari