«Eaux… secours !»

Mascara : Pénurie d’eau, vague de protestation des citoyens et indifférence des responsables

Pratiquement en confinement institutionnel, la situation dans la wilaya de Mascara est devenue alarmante à plus d’un titre sur la question de l’eau, la régie, le règlement ainsi que le devenir de cette denrée absolument vitale, le sont certainement à la condition que les responsables concernés par cette ressource à orienter les nouvelles mobilisations pour la gestion de l’espace et des ressources naturelles dans un objectif tempéré, où les dépassements dans les budgets et sources de financement demeurent trop dilapidés à des fins occultes.

Dans ce contexte des plus bizarres, la pénurie d’eau potable, malgré des centaines de millions de dinars absorbés durant l’année 2013 dans la rénovation de réseaux d’alimentation en eaux potable dans la wilaya de Mascara, et qui se déroule dans des conditions lamentables comme bricolage, et ce, à l’heure où nous mettons sous presse le présent article. Dans certains quartiers du chef-lieu, les robinets sont à sec depuis plus d’une semaine, et ce contrairement aux déclarations des uns et des autres, où la situation cette fois-ci est plus complexe. Des habitants sont obligés de se débrouiller par tous les moyens pour se procurer de l’eau sans forcément se soucier de sa potabilité, via certains colporteurs d’eaux patentés et autres qui pullulent ces derniers temps dans la wilaya. Le prix d’une citerne d’eau est calculé selon la tête du client où la cotation surnage entre 800 à 1.200 dinars. La cité «Bekkar Mustapha», la rue Sidi Mohamed Cherif, Sidi Bousekrine, Baba-Ali, Medbeur et Sais, cité Village Benaouda, et la liste demeure longue, où d’après les témoignages recensés sur ce problème critique, certains quartiers implantés au sein de l’antique quartier de Baba-Ali, où l’eau n’a plus coulé depuis des mois, et qui diront en ces termes : «On va de mal en pis, car l’eau qui revenait parfois tard la nuit ou très tôt le matin à des doses réduites a disparu des robinets, et la situation devient insupportable.
A Sidi Saïd, un quartier situé au chef-lieu, les habitants de la «cité des 936 logements» se sont insurgés contre le bricolage de l’EPEOR, ont fait état de ce fait, d’une véritable «institutionnalisation privée de la gestion partagée de la pénurie ». En fermant la circulation dans les deux sens sur la route nationale N°06, les habitants ont démontrée, une fois de plus, les dessous de la distribution qui se fait sous réunion .Cette iniquité dans la distribution de l’eau qui est carrément à la traine depuis deux années de souffrance pour les usages du ménage, démontrent qu’il est difficile de conclure à l’équité en matière d’accès à l’eau au regard des enjeux socio-sanitaires que cet accès sous-entend, qu’il existe des inégalités d’accès à l’eau et à l’assainissement dans pratiquement toute la wilaya de Mascara, et ce, en l’absence notable des responsables concernés par ce grave problème. Quels enseignements en matière de justice sociale ? Des ménages qui ne comprennent plus rien, quand dans la plupart des cités, l’eau coule profusément sur le bitume à longueur de journée, des fuites dont la structure publique chargée de la production et la distribution de l’eau potable, l’Algérienne des eaux, demeure incompétente en la matière pour colmater les brèches de ces fuites d’eaux inexcusables qui perdurent en toute impunité, et ce, depuis plusieurs années consécutives.
La «publicité» faite dans le cadre de ces travaux de rénovation de réseaux d’alimentation en eaux potable, où parait-il, l’offre en eau potable de la cité «Emir Abdelkader», dépassera le volume distribué aux ménages, cette publicité mensongère a provoqué la colère des usagers, d’autant que même en l’absence de l’eau, les quittances sont toujours acquittées. La réponse à cette satire de quittances salées, revient souvent dans la bouche des dizaines de responsables qui pullulent dans cette agence, par ces termes laconiques du style : «C’est la pression qui fait «tourniquet» le compteur. On n’y peut rien et c’est hors de notre bonne volonté ! ». Les raisons évoquées par les responsables de l’Algérienne des eaux où la plupart se font tous petits ces derniers temps sur ces coupures d’eaux interminables, sont souvent l’entretien des réseaux, les pompes qui font défaut et autres coupures au niveau du point communément appelé «S» situé sur la route menant à Sidi-Bouhanifia, où l’eau est pompé à partir du barrage, où du moins ce qui en reste.
Dans la wilaya de Mascara, l’eau est devenue une ressource convoitée et très inégalement repartie, et ce, sans rentrer dans les détails qui fâchent dans ce qui se passe exactement dans ce volet vital comme le gaspillage et la mauvaise gestion via des individus irrespectueux des lois de la république. Pourtant, le tableau mérite d’être nuancé où dans la wilaya de Mascara, il ne suffit pas de construire des infrastructures ruineuses pour régler un problème insoluble à la traine, il faut assurer leur fonctionnement durable, et ce, faute de compétences pour en assurer la maintenance. De redoutables tensions sont à prévoir si le problème persiste, tant que l’eau persistera inégalement répartie dans la wilaya de Mascara.

«De l’eau pour tous»… ce n’est pas pour demain. C’est le statu quo du sens de l’État par son absence
Pour conclure, disons-le haut et fort : «Qu’il est temps d’arrêter de vous cacher derrière les problèmes techniques, un argument qui ne convainc guère certains observateurs, qui parlent d’une tentative de camoufler la vérité, où des milliards de centimes ont été dilapidées dans des travaux incommensurables depuis 2013 à ce jour.
Manseur Si Mohamed