La reprise d’un dialogue «sérieux» s’impose

Règlement de la crise en Libye :

En Libye, une convergence autour d’une cessation des hostilités et une reprise «sérieuse» du dialogue commence à émerger, et seuls les Libyens sont en mesure de la faire progresser pour ramener la paix dans leur pays en proie à des violences depuis 2011.

Les parties libyennes, les pays voisins, la communauté internationale convergent sur l’idée que seul un cessez-le-feu «immédiat» et un retour «sérieux» à la table du dialogue peut rétablir la paix et restaurer la légalité institutionnelle en Libye. Ainsi, l’Algérie a réitéré sa position en faveur «d’un règlement politique, à commencer par un cessez-le-feu et le retour des belligérants libyens à la table du dialogue, pour aboutir à une solution politique inclusive, conformément à la légalité internationale et aux décisions du Conseil de sécurité onusien, et ce dans le respect de la volonté du peuple libyen frère». Par la même occasion, l’Algérie a renouvelé «son attachement au rôle central des pays voisins afin de rapprocher les vues entre les frères libyens (…)». De ce fait, l’Algérie appelle les différents acteurs régionaux et internationaux à «coordonner leurs efforts pour trouver un règlement politique durable à la crise dans ce pays frère».
Rappelons, à ce propos, qu’un appel à un cessez-le-feu a été émis en vue de parvenir à un règlement politique dans ce pays (Libye) déchiré par la guerre. Cet appel propose notamment un cessez-le-feu entre les parties belligérantes à partir de lundi 8 juin, la dissolution des milices, le retrait de toutes les forces étrangères, l’élection d’un Conseil présidentiel représentant tous les Libyens, et la rédaction d’une déclaration constitutionnelle visant à réglementer les futures élections. Aussitôt annoncé cette démarche a été soutenue par le Maréchal Khalifa Haftar, dont les troupes ont essuyé une série de défaites face aux forces du Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU. La solution est à portée de main Au niveau onusien, la Mission d’appui des Nations-unies en Libye (MANUL) a rappelé que la tragédie qui frappe le pays depuis plus d’un an a prouvé «sans aucun doute, que toute guerre entre Libyens est une guerre perdue. Il ne peut y avoir de véritable vainqueur, seulement de lourdes pertes pour la nation et son peuple, qui souffre déjà du conflit depuis plus de neuf ans». La MANUL a souligné qu’une «solution politique» à la crise de longue date de la Libye reste à portée de main et qu’elle demeure, «comme toujours», prête à organiser un processus politique pleinement ouvert et dirigé par les Libyens.
«Nous sommes encouragés par les appels récents de dirigeants libyens à la reprise de ces pourparlers dans le but de mettre fin aux combats et à la division», a dit la mission onusienne, ajoutant qu’une telle reprise peut ouvrir la voie à une solution politique globale fondée sur l’accord politique libyen et dans le cadre des conclusions de la conférence de Berlin et de la résolution 2510 du Conseil de sécurité des Nations-unies et d’autres résolutions pertinentes. Toutefois, la mission onusienne a rappelé que «pour que les pourparlers reprennent sérieusement, les armes doivent être réduites au silence». Dans cette optique, la MANUL appelle les parties libyennes à s’engager rapidement et de manière «constructive» dans les pourparlers de la Commission militaire mixte afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu durable. «Les pourparlers de la Commission militaire mixte doivent s’accompagner d’une mise en œuvre ferme et du respect de l’embargo des Nations-unies sur la Libye récemment renouvelé», a souligné la mission onusienne. Côté humanitaire, les récents mouvements militaires dans le Grand Tripoli et Tarhouna ont provoqué le déplacements de plus de 16.000 Libyens. Par ailleurs, la mission onusienne s’est dite profondément troublée par les informations faisant état de la découverte d’un certain nombre de cadavres à l’hôpital de Tarhouna. Elle a appelé les autorités du GNA, qui a repris cette ville, à mener une enquête «rapide» et «impartiale».
R. I.