Les walis sur le terrain dès aujourd’hui

Application de la 3ème phase du Schéma Directeur de l’Aire Métropolitaine

Avec l’augmentation des prix des carburants applicables depuis quelques jours, celle sur les autres produits ou prestations de service devrait intervenir incessamment. C’est-à-dire avec la fin du confinement généré par la pandémie du Covid-19 annoncée pour le 14 juin prochain.

Ce qui a fait bouger les choses au niveau du secteur des transports. Il est le premier à subir directement l’impact de cette hausse à la pompe des prix des carburants. D’une manière ou d’une autre, celle-ci se répercutera sur les bourses modestes.C’est certainement pour en atténuer les effets que les pouvoirs publics et les acteurs privés multiplient les rencontres. A l’exemple de celles destinées à repenser la mobilité urbaine pour laquelle des solutions smart et durables des transports collectifs ou individuels ont été avancées, particulièrement en cette période de pandémie du Covid-19. Il reste néanmoins que cette majoration intervient à un moment où, à différents niveaux local, régional et national et bientôt international, des responsables ont été enjoints de penser à désengorger les villes. Surtout celles asphyxiées par des embouteillages interminables et des pics de pollution quasi permanents. C’est que la circulation dans nos villes est devenue, ces dernières années, une priorité, tant en termes de santé publique que de productivité. Ce que reflète l’alerte générale relevée au ministère des Transports et des sièges de wilaya avec mouvements de cadres, des visites et des sorties sur terrain. Des décisions devraient être prises après le constat qu’ils ont établi.
Elles concernent le niveau de pollution relevé dans les centres-villes et vieux quartiers urbains, nouvelles villes et autres pôles urbains qu’ils ont visités. Celle de Draâ Erich dans la commune de Oued El Anab à Annaba est concernée. Une des plus importantes nouvelles-villes avec 52.000 logements en fait partie. Elle est appelée à être visitée aujourd’hui mercredi 10 juin. Comme dans toutes les autres délégations du genre, wali délégué, urbaniste, ingénieur et autres spécialistes des transports seront de la partie. Ils ont pour mission de repenser la mobilité urbaine. Celle-ci est, d’ailleurs, devenue indissociable de l’environnement des villes pour beaucoup dans les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit en quelque sorte de la mise en route de la 3ème phase du Schéma Directeur de l’Aire Métropolitaine (SDAM). Ce qui explique le remue- ménage qui s’opère depuis quelques jours au niveau du ministère des Transports. L’on affirme être à la recherche des compétences à désigner à des postes stratégiques. Particulièrement ceux appelés à relancer divers projets inclus dans le SDAM ou en mesure de mettre en demeure les élus locaux de matérialiser divers projets dont les financements ont été dégagés. Il faut dire que dans plusieurs wilayas du pays, des élus locaux ont été, pour beaucoup, dans le retard mis dans l’application des deux premières phase et du gel de la 3ème. Malgré maints rappels, ces élus avaient tout fait pour réduire à néant divers et nombreux projets. Le cas de Annaba où plusieurs projets ont été gelés des élus de la wilaya est très significatif. A l’exemple de celui de la nouvelle gare routière «Kouch» dont l’enveloppe de 140 millions DA est toujours en souffrance.
Il y aussi celle destinée à la mise en place des feux tricolores négligée depuis des années par la commune et l’APW de Annaba. Cet exemple de mauvaise gestion est à généraliser à toutes les institutions élues du pays. Des centaines de projets dont le financement est dégagé depuis des années devant être engagés en urgence sont en souffrance depuis des décennies. En termes de circulation automobile, ils sont à l’origine des embouteillages monstres avec en arrière-fond, le réchauffement climatique. Une conclusion qui entre de plain-pied dans les conclusions du rapport annuel sur l’action climatique du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). C’est dire que le constat est alarmant. Le défi urbain est donc intrinsèquement lié aux enjeux climatiques. Cette situation s’explique largement par l’augmentation des besoins de la classe moyenne Elle s’est accompagnée du triplement du nombre de voitures en circulation ces dernières années. N’était l’autoroute Est/Ouest, l’on aurait pu classer le secteur des transports dans la série des mal- logés dans le développement du pays. C’est que les projets lancés n’ont pas été suivis d’aménagements urbains adaptés ou ont été livrés à l’abandon. Un constat qui se décline pratiquement dans chaque grande wilaya du pays. C’est que pour répondre au désengorgement urbain, les solutions émergent de toutes parts. Elles ont été livrées au «je m’en foutisme» des ministres de l’ancien système qui s’étaient succédés.
Ce qui n’est apparemment plus le cas, aujourd’hui avec le soutien des pouvoirs publics. Ce sont des solutions smart et durables destinées à désengorger les villes. Telle la réhabilitation ou la réalisation de 3200 km de voies ferrées ainsi que les réseaux de tramways et autres trains rapides garantissant un faible impact environnemental. Dans cette 3ème étape du SDAM, l’on a pris en compte l’urbanisation du pays. Elle impose en parallèle une reprise en mains des anciens dossiers dont le financement a été adopté. C’est le cas des 3200 km de rail et locomotives pour lesquels l’Etat a dégagé 20 milliards de dollars. Ce qui a donné au titre de premier acquis, le tunnel ferroviaire El-Qantas. Mis en service le 6 février 2019, il est le deuxième plus long tunnel ferroviaire d’Afrique. Il vient après celui d’Hex River qui s’étire sur 16,8 kilomètres entre Le Cap et Johannesbourg. Lancés en 2011, les travaux de construction du tunnel El Qantas ont dû être reportés à plusieurs reprises, en raison de la topographie et de la géologie difficile du terrain. Cela a certainement pesé sur les coûts de réalisation. Pour rappel, le ministre a fait savoir, en février dernier, que la voie ferrée en Algérie est passé de 1.800 kilomètres de réseau ferroviaire en l’an 2000, à 4.200 km réceptionnés et mis en service. Il a également annoncé que le réseau sera porté à 6.300 km avec la réception de 2.300 km au niveau de la ligne des Hauts-Plateaux reliant l’extrême-est du pays, de la wilaya de Tébessa à Moulay Slissene dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès.
A. Djabali