La classe à l’état pur…

Evocation : Amani Djamel 

Amani Djamel est un milieu de terrain très rapide, intelligent, clairvoyant, jouant aussi bien de la tête, mais très rarement des deux pieds. Il a été l’un des atouts-maîtres de la sélection nationale lors de la Coupe d’Afrique des nations qui s’est déroulée en Algérie durant l’année 1990, remportée avec brio.

Djamel est un bon meneur de jeu, que ce soit avec son club natal le RC Arba, le CR Belouizdad ou l’USM Alger. C’est un joueur très technique, procédant tout en finesse grâce à une touche de balle subtile et efficace. Il refusait le contact sur le terrain. Il savait se placer à la bonne place, de peur des blessures. Il avait un tir redoutable, tellement redoutable qu’il est très souvent surveillé de prés aux abords des vingt-cinq mètres par les défenseurs adverses. Amani Djamel dirigeait les manœuvres du milieu du terrain au sein du CRB et de l’USMA, et également des Verts. Il ne cessait d’alimenter en balle de buts, les Oudjani, Menad, Madjer et autres coéquipiers. Il avait des qualités techniques individuelles grandioses et son sens du jeu collectif était très apprécié. Ils en ont fait de lui un footballeur des plus complets. Amani avait de la qualité, c’est un excellent technicien qui participe à la bonne couverture de balles. Ses centres en retraits ou ses passes étaient lumineuses, son dribble particulier et son tir du pied gauche puissant a fait de lui un excellent tripoteur de balle au sein de la défense adverse. Ses buts sont tous d’anthologie, il en avait marqué tellement qu’il ne s’en souvient pas lequel était le meilleur. Amani Djamel est né le 17 juillet 1962.
Il avait douze jours lorsque l’Algérie acquit son indépendance. C’est un enfant de la liberté, celle que l’on surnomme postindépendance. Amani Djamel est un footballeur international algérien qui a porté les couleurs de nombreux clubs algériens comme énuméré plus haut, mais aussi des formations étrangères telles que Royal Antwerp FC de Belgique et Aydisport de Turquie. Il a commencé sa carrière footballistique dans sa ville natale de l’Arba. Il a porté les couleurs nationales de 1986 à 1990 et a marqué huit splendides buts internationaux. Il a gagné la Coupe d’Afrique des nations de 1990 en ayant été l’une des révélations de cette coupe. Il a joué sa première rencontre internationale le 23 août 1986 contre la Malaisie. Une rencontre de football qui s’est soldée sur un score de parité (2-2). Tandis que sa dernière rencontre internationale fut en date du dix sept décembre 1990 contre la formation du Sénégal, avec une victoire 1-0 de l’Algérie. Djamel était le pourvoyeur de balles et l’homme qui au cours d’une rencontre avalait des kilomètres avec un appétit de gagneur et même de buteur quand il le fallait. Jamais au grand jamais, le CRB ne possédera un joueur de la classe de Amani Djamel. Il est ce que Lalmas Hacéne avait pu être. Un gentleman dans un terrain de football.
Certes, il ne pouvait égaler Lalmas, la légende disparut, mais il avait ce petit quelque chose qui le comparait à lui. C’était un joueur de football caractériel, il ne se laissait pas piétiner dans un terrain. C’est un modèle pour tous ses coéquipiers. Irrésistible meneur de jeu, il aimait être le patron dans une formation parce qu’il couronnait d’une manière admirable les différentes actions offensives. Des éloges émanant de grands journalistes sont la preuve irréfutable de la grande place qu’il occupait au sein du CRB. Amani était un fin technicien. Il faisait ce qu’il voulait avec un ballon. Durant toute sa carrière footballistique, il n’avait jamais triché, ni avec son club du RCA, du CRB, de l’USMA ou encore l’équipe nationale. Il était longiligne, de bonne corpulence. Il savait parfaitement tenir son équilibre. Voir Amani Djamel jouer au ballon, était un pur régal pour les supporters. Mais le plaisir pour ses derniers, c’était l’admiration de son gabarit athlétique, digne d’un footballeur. Qui de nous ne se rappelle pas de ce joueur qui défrayait la chronique, son nom illustre parfaitement la personnalité de ce footballeur gentleman, un joueur de football très humain qui a rendu d’énormes services à des coéquipiers qui se sont trouvés bloqués dans différents clubs d’outre-mer.
Tous s’accordent à dire qu’il fait l’archi-type d’un joueur exemplaire et parfait qui voulait vraiment réussir son projet d’être un excellent joueur à tous les points de vue et surtout d’être le modèle-type du joueur calme, sobre et respectueux. Adoré de tout le monde, Amani Djamel était pour les mordus du ballon rond du RCA, ce que Lalmas était pour le CRB, ce que Salhi était pour l’ESS, ce que Aouadj était pour le MCA, ce que Meziani était pour l’USMA. Amani Djamel est un grand monsieur, d’un tempérament explosif qui disait toujours haut ce que les autres disaient tous bas ! Réflexes rapides, gestes spontanés, il avait le sang chaud, digne d’un Algérien. Il a essayé de donner quelque chose pour sa ville natale, malheureusement il a été mal compris. Cependant, il faut lui reconnaître qu’il a été l’un des premiers champions de la CAN-1990 pour une Algérie qui en avait bien besoin dans des moments très difficiles, celle de la décennie noire au même titre que les Morceli, Boulmerka dans un autre registre.
Kouider Djouab