Entre sacrifice des uns et déni des autres

Constantine/Covid-19

Exponentielle au début, la courbe de contamination au Covid-19 à Constantine a viré à un état sinusoïdal pour enfin s’aplatir en amorçant une tendance baissière grâce à l’engagement de l’Etat et au sacrifice du personnel soignant, mais néanmoins certains Constantinois réfractaires par leur indiscipline, voire leur déni de la maladie, risquent de catalyser la longévité de la pandémie.

Figurant dans le top cinq des wilayas les plus touchées avec près de 500 cas et 23 décès, Constantine se «stabilise» depuis quelques jours, et ce à la faveur de mesures coercitives et préventives, notamment le port obligatoire de la bavette, initié le 7 mai dernier, ou encore l’interdiction temporaire des ballades dans les forêts récréatives de la ville. Toute cette batterie de mesures a participé à stabiliser la situation, qui «connait même une diminution du nombre de contamination constatée depuis le deuxième jour de l’Aïd El Fitr», a affirmé le directeur de la Santé de Constantine, Adil Daâs, réitérant «la nécessité de rester vigilant afin que la courbe des cas de Covid-19 ne reparte pas à la hausse avec l’amorce du déconfinement».
Imputant le recul des nouveaux cas de Covid-19 dans la wilaya aux «mesures engagées par les autorités compétentes, le travail de proximité et de traçabilité des malades et des sujets contact, mais aussi à une certaine prise de conscience des citoyens», M. Daâs a relevé également le «sacrifice consenti par le personnel soignant», en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 depuis l’apparition du premier cas à Constantine le 22 mars dernier. «Environ 300 personnes, entre médecins, paramédicaux, aide- soignants, agents d’entretien et de sécurité sont mobilisés depuis plus de deux mois dans les unités Covid des trois (3) hôpitaux référents désignés à Constantine pour prendre en charge les patients contaminés par le nouveau coronavirus», a indiqué le responsable. Et d’ajouter : «Certains soignants ne sont pas rentrés chez eux et n’ont pas vu leur enfants et leur famille depuis plusieurs semaines de peur de les contaminer», d’où l’importance du «maintien des mesures barrières après le déconfinement et la reprise normale des activités commerciale et économique, d’autant que s’il y a une prise de conscience au sein de la population, certains citoyens ne croient toujours pas à l’existence du coronavirus». En dépit des difficultés, 257 malades sont guéris du Covid-19 à Constantine depuis le début de l’épidémie à ce jour, redonnant «une lueur d’espoir» et du baume au cœur du personnel soignant qui mène un combat continu contre le SARS-CoV-2, s’est-t-il félicité.
R. R.