Appels à la reprise du dialogue, la position de l’Algérie confortée

Règlement de la crise libyenne

Les appels à la reprise du dialogue en Libye ont conforté la position de l’Algérie qui a constamment plaidé pour une solution politique et qui n’a eu de cesse de rejeter toute forme d’ingérence étrangère dans ce pays en proie à une crise politique et sécuritaire depuis 2011.

Ainsi, de nombreux acteurs régionaux et internationaux ont présenté une ligne plus ou moins similaire à celle de l’Algérie qui a été toujours d’avis que les Libyens sont seuls en mesure de rétablir la paix par la voix du dialogue et restaurer la légalité constitutionnelle. Fidèle à ses idéaux de respect de l’intégrité territoriale et la souveraineté des Etats, l’Algérie le fait savoir à ses partenaires à chaque fois que l’occasion se présente. Dans ce même objectif entre autres, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a reçu lundi, l’ambassadeur des Etats-Unis, John P. Desrocher, et mardi, l’ambassadrice d’Allemagne, Ulrike Maria Knotz, avec lesquels il a abordé les derniers développements en Libye.
Dans ce contexte, le ministre- conseiller à la Communication, porte-parole officiel de la Présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd a affirmé mardi que l’Algérie était «favorable à toute initiative, quelle qu’en soit l’origine, visant à mettre un terme à l’effusion du sang des Libyens». A ce propos, le porte-parole de la Présidence a indiqué qu’un travail de coordination et de concertation se fait «quasi-quotidiennement» entre le chef de la diplomatie algérienne et ses homologues de la région concernant la situation en Libye. Récemment, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a réitéré sa position en faveur «d’un règlement politique, à commencer par un cessez-le-feu et le retour des belligérants libyens à la table du dialogue, (…)». Par la même occasion, l’Algérie a renouvelé «son attachement au rôle central des pays voisins afin de rapprocher les vues entre les frères libyens (…)».

L’Algérie est confortée dans sa position de médiateur sérieux
Pour Cherif Idris, universitaire et spécialiste des relations internationales à l’université d’Alger, «l’Algérie a adopté la meilleure position qui fait d’elle une partie indispensable dans le règlement de la crise libyenne». «L’Algérie qui adopté dès le début de la crise libyenne une politique constante basée sur l’impartialité, fait que son rôle est toujours demandé et indispensable à la lumière de l’équilibre des puissances susceptible de renforcer sa place et son approche en faveur d’une solution politique», a-t-il souligné dans une déclaration à l’APS. Des Libyens aussi affirment être du même avis, puisque mardi, l’Envoyé personnel du Chef du Gouvernement d’union nationale libyen au Maghreb, Jumaa al Qamati a salué le rôle positif de l’Algérie dans l’accompagnement de la Libye pour l’édification de ses institutions et l’instauration de la stabilité. M. Al Qamati a affirmé que «les positions de l’Algérie et tout ce qui est dit sur sa contribution au règlement de la crise en Libye sont des signes positifs», ajoutant que l’Algérie «a toujours exprimé clairement son appui à l’unité du peuple libyen, à l’intégrité territoriale de son pays et à sa souveraineté nationale, de même que son rejet de l’ingérence étrangère et des guerres».
Le GNA a salué le rôle de l’Algérie «dans l’accompagnement de la Libye pour l’édification de ses institutions et l’instauration de la stabilité, en sa qualité de pays voisin, puissant sur la scène du monde arabe et en Afrique du nord», a souligné le responsable libyen, en ajoutant : «Nous aspirons toujours à ce l’Algérie demeure un pays influent». Rappelons que cette position est partagée par plusieurs pays qui ont appelé à un cessez-le-feu en vue de parvenir à un règlement politique dans ce pays (Libye) ravagé par des violences depuis près de dix ans. Depuis l’Union européenne, la France, l’Allemagne et l’Italie, des voix «appellent toutes les parties libyennes et internationales à faire cesser de manière effective et immédiate toutes les opérations militaires et à s’engager de façon constructive dans les négociations». Ces efforts doivent conduire toutes les parties à s’entendre rapidement (…) sur un accord de cessez-le-feu prévoyant notamment le retrait de toutes les régions de Libye de l’ensemble des forces étrangères, des mercenaires et des équipements militaires livrés en violation de l’embargo sur les armes des Nations unies.
R. I.