Tebboune juge «inadmissible la demande d’une amnistie fiscale annuelle»

L’Etat soutiendra uniquement les entreprises présentant des chiffres crédibles

« Nous sommes prêts à aider les entreprises qui présentent des chiffres clairs et crédibles», a déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre périodique avec des responsables de médias nationaux, diffusée vendredi soir sur les télévisions et radios nationales et les chaînes de télévision privées, à condition que les entreprises lésées par la crise du Covid-19 fassent preuve d’ «honnêteté et de transparence en sollicitant l’aide de l’Etat qui jouera son rôle de contrôle, pour éviter de porter atteinte à l’économie nationale».

 

Il a écarté, toutefois, toute possibilité d’accorder une amnistie fiscale annuelle «à des entreprises qui ont été à peine impactées durant ces deux derniers mois». Quant à la politique de la solidarité nationale, le Président a affirmé que l’«Etat n’abandonnera pas les jeunes chômeurs et la politique de solidarité nationale sera maintenue et profitera à tout un chacun». Le chef de l’Etat a assuré que : «Certes, nous n’allons pas abandonner les entreprises mais notre aide n’interviendra qu’après contrôle et si nous constatons une exagération dans les plaintes, la réponse sera de moindre importance», a-t-il prévenu, estimant que «le débat autour de l’impact économique de la pandémie ne doit, en aucun cas, se transformer en une tentative de déstabilisation». Plus explicite, le Président a incité les entreprises à faire preuve de professionnalisme et de se soucier de l’intérêt général du pays et afficher une volonté sincère de contribuer au développement économique. «Pour parvenir à un véritable développement économique, les entreprises économiques sont appelées à contracter une assurance tous risques», a-t-il recommandé, réitérant, à l’occasion, la disposition de l’Etat à aider les entreprises lésées réellement par cette crise sanitaire inédite.
Il a affirmé, dans ce sens, que «l’assureur prendra en charge une partie de ces risques, et l’Etat prendra en charge le reste». Aucun secteur ne sera exclu, public ou privé, a fait savoir M. Tebboune, assurant qu’«une aide envers les entreprises privées qui sont impactées par les mesures du confinement sanitaire, mais elle sera conditionnée par une enquête des inspecteurs du ministère des Finances». L’objectif de ces enquêtes et de vérifier la véracité de l’impact financier sur leurs activités, évoquant, à ce propos, le non-respect total des sociétés du secteur privé contrairement à celles du public «des mesures décidées avec le confinement», ce qui justifie la décision de l’Etat de venir en aide, «uniquement, à celles qui ont respecté les mesures, (chômage partiel) et ont subi en même temps des dommages».
Il s’est interrogé d’ailleurs «comment des entreprises d’un certain volume se sont retrouvées en détresse en seulement deux mois de perturbation», alors qu’elles n’ont pas arrêté leurs activités. Par ailleurs, en réponse à la question sur les bénéficiaires de la prime des 10.000 dinars pour aider les citoyens les plus démunis et lésés par cette crise sanitaire et économique, le chef de l’Etat a expliqué qu’elle «sera versée pour les personnes qui ont des métiers manuels et qui sont fortement impactés par l’arrêt temporaire de leurs activités», assurant que l’Etat soucieux de la situation financière des jeunes depuis trois mois «n’abandonnera pas les jeunes chômeurs et la politique de solidarité nationale sera maintenue et profitera à tout un chacun». Le Président Tebboune a évoqué, dans ce sillage, «l’éventuelle levée de la suspension de certaines activités commerciales», estimant, en outre qu’«il est encore tôt pour parler d’ouverture de l’espace aérien. Cette décision était du ressort des spécialistes, et devrait tenir compte de la préservation de la santé des citoyens».
Samira Takharboucht