Les 3es Jeux africains soulèvent moult interrogations

Etant clôturés depuis presque deux ans

Même ayant démissionné de son poste de président du Comité olympique et sportif algérien, les déclarations occasionnelles et successives de Mustapha Berraf, pour justifier les dépenses occasionnées, lors de l’organisation des 3es Jeux africains de la jeunesse à Alger, du 19 au 29 juillet 2018, font accroître l’incompréhension et alimentent le doute.

Un doute qui a fait réagir le vice-président de l’ACNOA ainsi que son trésorier qui ont demandé au COA de fournir les explications afférentes à la gestion du budget alloué aux 3es Jeux africains de la jeunesse. S’exécutant le secrétaire général du COA, Izem Abdelhafid, en l’occurrence, a écrit, le 5 juin passé, une lettre qu’il a destinée à ses interlocuteurs que sont le SG et le trésorier de l’ACNOA. Izem a précisé «en réponse à votre demande, nous avons l’honneur de vous informer que le contrat signé avec l’ACNOA, propriétaire des Jeux africains de la jeunesse, stipule dans son article 28 que deux millions de dollars sont mis exclusivement à la disposition du Comité olympique et sportif algérien, au titre de soutien aux Jeux africains de la jeunesse à Alger». Et d’ajouter, en substance, «le COA a apporté au ministère de la Jeunesse et des Sports un soutien financier d’un montant d’un million cent mille dollars».
Tout en s’assurant de répertorier les dépenses tel qu’exécutées, le SG du COA les a, clairement, transcrites «virement de 540 000 USD aux CNO membres, à raison 10 000 USD chacun pour soutenir leur participation. Remboursement des perdiems et billets d’avion des présidents, secrétaires généraux et invités de l’ACNOA 377 425,49 USD. Paiement des équipements pour les volontaires des JAJ 2018, 135 900 USD. Avances allouées au COJAJ, 65 126 ,71 USD. Dépenses ACNOA, 99 697,97 USD». Sans pour autant le mentionner, le total des dépenses énumérées par Izem serait de l’ordre de 1 218 154,17. Ce montant n’inclut pas le 1 100 000 USD «apporté au MJS» ne correspond pas aux 1 460 000 déclarés par le COA. Cependant les clarifications du SG du COA s’inscrivent en flagrante opposition avec les déclarations de Berraf à ce propos, ce qui augmente l’incrédulité. En effet, Berraf, qui usait de son droit de réponse à un article paru dans un quotidien de la presse nationale le 27 mai dernier, avait déclaré que «540 000 USD ont été directement versés par l’ACNOA via la solidarité olympique aux 54 CNO africains».
Si c’est le cas, pourquoi le SG du COA a comptabilisé, comme dépense, sur le chapitre des virements, 540 000 USD, sommes-nous, évidemment, en droit de nous interroger ? Toujours est-il, les contradictions entre les propos avancés par le désormais ex-président du COA et son SG ne se terminent pas sur ce volet, puisque Izem ne fait aucune référence à une dépense relative à l’achat d’équipements sportifs à la délégation algérienne. Tandis que Berraf est plus qu’affirmatif, en «notant que la délégation algérienne qui a pris part aux JAJ d’Alger 2018 a bénéficié d’une dotation complète en équipements sportifs pour un montant de 291 135,00 USD». Les nuances ne sont-elles pas énormes, serions-nous curieux de nous questionner ? Evidemment, l’ACNOA, également ? Berraf et Izem restent unanimes sur le fait que «1 100 000 USD ont été apportés au MJS».
Soit, en comptabilisant ce montant avec la somme de 291 135,00, en plus des 1 218 154,17, le COA aurait dépensé 2 609 289,17 USD, dont 540 000 USD virés aux CNO africains. Ce qui ramène les dépenses du COA à, exactement, 2 069 289,17. Un montant qui dépasse largement les recettes déclarées par Izem et Berraf qui affirment avoir reçu «seulement 1 460 000 des deux millions de dollars», dégagés par l’ACNOA. Le doute s’est creusé davantage après la requête émise par Azzi, directeur du Comité d’organisation des Jeux africains de la jeunesse, dont le destinataire n’est autre que le COA, dans laquelle il réclamait le budget alloué par l’ACNOA à sa structure organisationnelle. Différemment dit que Berraf et Izem, le directeur du COJAJ requérait la somme de 1 100 000 USD.
Cette sollicitation induit, de fait, que le COJAJ n’a pas eu accès à l’enveloppe mise à la disposition du MJS (1 100 000 USD), comme affirmé par le duo-Berraf-Izem. Ceci-étant, pourquoi le MJS s’entête à garder un silence olympien, inexplicable dans pareille mesure ? Force est de reconnaître que les explications, voulues apaisantes, n’ont fait que nourrir les appréhensions des uns et des autres, les dirigeants de l’ACNOA, plus particulièrement, qui ne cessent de demander des comptes, les vrais. L’opinion publique, aussi, d’ailleurs !
A. Soulef