Les universitaires ne trouvent pas d’emploi

Aïn Témouchent : hausse inquiétante du taux de chômage

Le confinement sanitaire imposé par le gouvernement a compliqué d’avantages la situation socioprofessionnelle des jeunes universitaires. Il a grossi le taux de chômage au niveau de la wilaya d’Aïn Témouchent à l’instar du reste du pays. Les femmes sont les moins susceptibles de décrocher un emploi à leur sortie de l’université confirmant le fossé entre le monde de l’emploi et celui de l’université.

Chaque fin d’année universitaire, toutes les agences de l’emploi au niveau de la wilaya ont enregistré un nombre conséquent des demandeurs d’emploi parmi la population des universitaires qui rêvent d’entamer une nouvelle vie, celle de l’emploi et l’intégration sociale et réaliser leurs projets. Même un emploi dans le cadre du dispositif social est presque impossible en cette conjoncture. Si le nombre des universitaires ne cessent d’augmenter vertigineusement par contre celui du chômage est inquiétant. Selon un économiste, ce phénomène est national auquel aucune wilaya n’échappe. Il s’explique par la croissance démographique et l’inadéquation entre la formation universitaire, d’un côté et les attentes du marché du travail du second côté. Autre raison d’ordre pédagogique s’associe le choix du cursus académique et/ou professionnel et le peu de communication entre les entreprises en dépit du nombre timide des bureaux de travail chargés de la liaison, à l’exception de l’Anem.
Dans ce contexte, il est utile d’évoquer les résultats d’une recherche menée par un expert du Cread, M. Moundhir Lassaci dans trois universités-pilotes en Algérie, à savoir celles implantées dans les wilayas de Biskra, Tlemcen et Béjaïa. Cette enquête s’étalant sur trois années, il s’est avéré que parmi un échantillon de 1.300 étudiants universitaires ayant formulé une requête d’emploi, en moyenne les 45%° des diplômés ont trouvé un emploi avec une faible proportion de la gent féminine. Les filières des sciences humaines offrent le moins d’emplois. La majorité de ces diplômés ont décroché leur premier emploi en l’espace de sept mois. Les femmes trouvent un emploi dans le secteur des prestations de service dans le secteur privé mais elles ne sont pas bien rémunérées. Par contre, les hommes se dirigent vers les secteurs du bâtiments et des travaux publics, de l’agriculture et l’industrie. Ce constat a été approuvé par la Centrale syndicale UGTA.
Un syndicaliste a été clair dans son intervention: «Il existe un fossé large entre l’université et le monde du travail. Des centaines de diplômés universitaires sollicitent les instances syndicales pour un emploi. Il est souhaitable que le gouvernement prenne au sérieux cette problématique afin que l’université algérienne forme pour les besoins du marché national de l’emploi». Dans le même ordre d’idée, une jeune fille diplômée en pharmacie au chômage : «Nous avons sacrifié une vingtaine d’années de notre existence pour réussir dans notre vie et maintenant nous ne trouvons pas d’emploi ni dans le secteur public, ni privé. Pire encore, nous rencontrons énormes d’obstacles et procédures bureaucratiques qui nous empêchent d’ouvrir une officine. Maintenant nous sommes coincés. L’état algérien ne nous attribue même pas une allocation de chômage dans l’attente de trouver un emploi. C’est triste, il faut que les gouverneurs concrétisent leur bonne foi et mettent fin aux agissements des barons du secteur pharmaceutique qui imposent leur diktat et refusent l’émergence des nouveaux pharmaciens.
Que la baraka du hirak vienne à notre secours. En conséquence, les jeunes Témouchentois concernés ne sont pas restés les mains croisées, alors ils ont créé une organisation pour la défense des intérêts des milliers de jeunes ayant des capacités scientifiques ou professionnelles qui souffrent dans l’anonymat. En épilogue, le même économiste consulté a émis un vœu : «Les élus aux Assemblées populaires de la wilaya doivent lancer un large débat auquel participeront les administrateurs, les économistes, les opérateurs économiques, les ONG pour trouver des modalités d’emploi au profit des jeunes Témouchentois, étant donné que la wilaya est réputée par les secteurs d’activité en agriculture, pêche, tourisme et industrie.
Sabraoui Djelloul