La tension monte à Bordj-Menaïel

Boumerdès

La tension monte entre les propriétaires de terrains de la ville de Bordj-Menaïel et la wilaya de Boumerdès où rien n’a été fait. En effet, l’EGZIB n’a rien réalisé comme travaux, à savoir l’alimentation en énergie électrique, en assainissement, en branchement en eau potable. Ils ont été abandonnés depuis 1989, pour revenir en 2004 réclamer de l’argent comme quote-part, alors qu’ils sont des propriétaires de parcelles de terrain payées à la sueur de leurs fronts.

Il faut faire le procès de l’administration algérienne et de cette entreprise EGZIB qui a été archaïque, bureaucratique et parasitaire qui outrepasse la loi, qui la viole et qui se passe de l’autorité de la hierarchie : les propriétaires de terrains sont des citoyens honorables qui payent le plus normalement les impôts, les redevances et taxes assujettis aux taxes foncières : l’ancien Chef du gouvernement et le ministre de l’Interieur et des Collectivités locales avaient adressé des instructions aux présidents des APC d’interdire la location ou la vente des biens de l’Etat au dinar symbolique, et cela en date du 31 janvier 2018, car la mafia politico-financière a tout acheté au dinar symbolique. Aussi, il ne faut pas oublier qu’en date du 21 mai 2003, le séisme a endommagé pas mal de bâtisses, certaines ont été rasées et certains ont été endeuillés par des pertes en vies humaines, ils ont été abandonnés à leurs tristes sorts et de là en 2004-2005, ils s’organisent pour venir réclamer de l’argent, des sommes colossales. Qu’est-ce qu’un titre de propriété et quel est sa définition ? Le titre de propriété ou l’acte notarié authentique dont la définition du titre de propriété : c’est un document rédigé et signé par un notaire qui a pour finalité de prouver la propriété d’un bien détenu par un individu. Une fois rédigé, l’acte est obligatoirement publié au service de la publicité foncière et quel que soit le mode d’acquis (achat, vente, donation ou succession), à travers un nombre de mentions obligatoires dans la rédaction, car le titre a pour but d’identifier avec plus de précision possible le bien et les droits concernés.
C’est un acte opposable à tous : rédigé et publié et personne ne peut contester le droit de propriété de l’entité désignée en tant que propriétaire. Pour un acte notarié, la définition la plus évidente est qu’il s’agit d’un acte authentique rédigé et certifié par un notaire puis signé en sa présence. On peut y voir un instrument juridique qui a pour but de sécuriser l’accord passé entre les deux parties : l’acte notarié est un document à caractère officiel dont la valeur est garantie par le notaire en tant qu’officier public, ses applications sont nombreuses, l’acte de propriété constitue par ailleurs une sécurité juridique pour les deux parties, la validation de l’acte par un notaire lui donne la même valeur qu’une décision judiciaire. L’Etat algérien doit faire respecter les lois qu’il a lui même édictées et cela quelles qu’en soient les conséquences. Seul l’Etat doit dicter des décisions aussi difficiles soient-elles à prendre. Il doit faire preuve d’autorité afin que les lois soient justement respectées. Il doit avoir toute la lattitude à intervenir au bon moment.
Qu’ils opposent ou divisent des peuples, des entreprises, des groupes sociaux, de quelque nature que ce soit, les conflits naissent presque toujours de l’incomprehension, de la méfiance, de l’incapacité à se mettre à la place des autres, au non-respect des lois, à l’excès de zèle, à certains dépassements de part et d’autre. Dans notre beau pays, il faut le dire sans risque de nous tromper que le fait que chacun «fasse ce qu’il veut», ou encore pousse la charrue comme bon lui semble, pour en fin de compte déboucher sur les lois de la jungle, lorsque ces ingrédients sont réunis, il suffit d’une initiative maladroite, même si elle est bien intentionnée, d’un incident fortuit, voire d’un mot imprudent pour qu’un feu prenne sur lequel il y a toujours bien sûr de bonnes âmes, pour souffler. Nous savons tous que personne n’est au-dessus de la loi, aussi chacun de nous a des droits et des devoirs envers la société, le citoyen se doit de respecter les lois, le policier ou le gendarme ne doit en aucun cas outrepasser ses prérogatives. Mais au fait, de quelles lois parlons-nous dans notre beau pays l’Algérie ? C’est incroyable, mais aussi vrai pour dire que l’époque où nous vivons est très dangereuse, la peur prend le dessus sur le citoyen étant donné que personne ne respecte personne et où tout marche de travers.
L’insécurité et les dépassements sont monnaie courante, c’est vraiment intolérable, voire inadmissible ce pourrissement et ce laisser-aller qui prévaut de nos jours dans chacune de nos villes. L’importante croissance des lois de la République comme phénomène social, culturel et économique s’impose à tous les citoyens, à tous les dirigeants et responsables politiques, à tous les commis de l’Etat, aux services d’ordre censés appliquer les lois. Les lois ont été érigées pour faire en sorte de moraliser l’être humain, pour son épanouissement, pour sa protection pour vivre une vie descente, et à restituer les droits légitimes pour tout un chacun, car en respectant les lois et en les appliquant convenablement, on peut contribuer à l’accomplissement des devoirs de l’homme à la qualité de la vie. Malheureusement, ce n’est pas le cas dans notre pays où l’injustice, la hogra, le favoritisme et la corruption sont de nos jours maîtres des lieux.

Dans un passé récent, le défunt billetiste Boussad Abdiche, journaliste au quotidien El Moudjahid avait dit que le tricot fait à la main est une entreprise qui demande du temps, de la patience et aussi de la précision, car il suffit qu’une maille lâche, qu’apparait un petit trou de la grosseur d’une tête d’épingle et qui grandit ensuite tellement vite qu’on finit par y passer le doigt, puis la main. Il en est de même pour n’importe quelle entreprise de n’importe quelle dimension, aussi petite soit-elle dans la conception, et c’est tout de suite un flot ininterrompu, et puis l’inondation. (Billet du 16 décembre 1985). C’est exactement ce qui se passe actuellement dans notre pays où certes la peur d’avant a disparu, mais cela rien n’empêche qu’un autre fléau s’offre à nous, celui de la hogra, des dépassements, des bévues policières, de la bureaucratie, du favoritisme. Il est vrai que les Algériens ont réussi à faire de ce beau pays, qui est notre mère-patrie, un enfer invivable, et c’est affirmatif. Valons-nous vraiment quelque chose ou sommes-nous véritablement des Algériens qui ne valent rien ? Alors pourquoi durant le temps du parti unique, beaucoup d’injustices s’étaient déclarées, et c’est incompréhensibles, cette façon de raisonner puisque vous avez beau saisir les autorités locales, les responsables du gouvernement, ministère de l’Interieur, ministère des Moudjahidine, les directions des services de sécurité, soyez-en sûr que personne ne vous répondra, vous avez beau crier à qui veut bien l’entendre que vous êtes sujet à une injustice, vos doléances resteront lettres mortes.
Il y a des imperfections dans nos lois, ou serait-ce des excès de zèle de certains agents de l’ordre censés protéger le citoyen qui sont à l’origine des dépassements ? Ce sont donc les personnages qui ne sont pas à la hauteur des institutions étatiques qu’il convient impérativement de changer si on veut mettre fin à l’injustice qui empoisonnent la vie du citoyen. A qui faut-il s’adresser lorsque vous êtes agressé par les représentants de la loi ? Que fait-on lorsqu’on est sujet à des dépassements et que personne ne daigne vous écouter, là on peut dire que l’Etat est absent, car sa responsabilité comme institution de sauvegarde est également engagée. C’est à l’ Etat, par le biais de son responsable, que s’implique le droit d’assurer la sécurité des biens et des personnes. C’est à l’Etat de faire respecter les lois et d’accorder les droits à chaque individu, et pour cela, il faudrait que du sommet à la base, le responsable à chaque niveau, qu’il soit dans la police, dans la gendarmerie, dans la justice, dans n’importe quels secteurs étatiques, dans les douanes, dans les collectivités locales, chacun doit assumer convenablement sa mission. Les agents de l’ordre sont tenus par le respect de la loi, ils sont les premiers à qui incombe le respect de la loi et la préservation de la dignité des citoyens.
Le principal rôle des agents de l’ordre est d’assurer la sécurité des personnes et des biens. De là, ils sont chargés du maintien de l’ordre régi par la République démocratique et populaire partout où le besoin se fait sentir. Lorsque le policier ou le gendarme applique convenablement dans le strict respect de la loi et sans excès de zèle un quelconque abus d’autorité, son travail sans toucher à la dignité du citoyen, tout ira bien, et lorsque les premiers responsables, quelle que soit l’administration, feront attentivement leur boulot avec assiduité et respect, il est tout à fait certain que tout marchera sur des roulettes. Aussi, combien de fois n’avons nous pas entendu des citoyens se plaindre : «J’ai écrit au wali pour demander une audience, et à ce jour, il n’a pas daigné me répondre. J’ai saisi le maire, j’ai transmis mon problème au Chef du gouvernement, mais depuis presque une année, je n’ai reçu aucune réponse».

La bureaucratie, voilà le mal où il réside, et faire ce constat ne saurait dispenser les responsables à tous les niveaux de ne pas faire comme il se doit leur tâche pour laquelle ils sont payés, car effectivement, le grand mal est là, et pour cela, il suffit de se rendre dans n’importe quelle administration telle que l’APC, la daïra, le commissariat, la Brigade de gendarmerie, les institutions étatiques pour se rendre compte du mauvais acceuil glacial qui vous est réservé. Il est tout à fait certain que beaucoup d’entre nous souffrent actuellement de cette passivité de l’Etat, le laisser-aller qui s’exprime en angoisse devant l’incertitude, la faiblesse du danger devant l’insécurité qui prend des proportions énormes, d’ou la situation de naufrage. Alors comment expliquer aux responsables que de l’injustice vient la hogra, la violence, le non-respect des lois ? Pourquoi un tel constat amer qui n’honore en aucun cas les responsables à quel que niveau, que ce soit de nos institutions étatiques ? Alors des questions s’imposent d’elles-mêmes : qui faut- il blâmer ? L’institution algérienne ou ceux qui ont été désignés pour la diriger, la réponse est claire et nette : les institutions sont indemnes de toutes critiques, ce sont les hommes censés la servir qui, toute honte bue, n’assument pas convenablement leurs tâches, leurs devoirs et les droits dans un ensemble de relations déterminées qui éliminent toute confusion, tout conflit ou tout échappatoire pour la promotion de l’intérêt commun.
Chacun doit assumer ses responsabilités et prendre des décisions dans l’intérêt de tout un chacun, il doit combattre le laisser-aller, le laxisme et le gaspillage. La résponsabilité doit et ne peut s’exercer qu’en toute clarté. Chez nous, il est très difficile de prouver que vous avez raison, car en cas d’excès de zèle, il trouvera toujours quelque chose pour se justifier, car au nom de leurs lois, tout est permis. L’abus d’autorité est synonyme d’excès, d’exagération à outrepasser certains droits. Plus largement, l’abus d’autorité dans un sens proche de l’abus de pouvoir est une contrainte morale exercée sur quelqu’un par une personne qui se sert de son autorité de fait ou de droit. L’abus d’autorité est l’acte d’un fonctionnaire ou d’une personne dépositaire de l’autorité publique qui outrepasse son autorité. L’ Etat de droit reviendra lorsqu’on aura éliminé ces contraintes, le president de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre de la Justice, M. Zeghmati, le ministre de l’Industrie, M. Ferhat Ait Ali et le wali de Boumerdès, M. Yahia Yahiaten doivent remettre les pendules à l’heure en annulant le décret exécutif n° 84-55 du 3 mars 1984 concernant les zones industrielles, un décret qui ne s’applique en aucun cas aux zones d’activités dans le Journal officiel.
Kouider Djouab