«Pas d’endettement extérieur par souci de préserver la souveraineté nationale»

Soutenir la production locale pour éviter les dépenses inutiles au Trésor public

Travailler pour une meilleure efficacité des dépenses publiques et éviter tout financement indirect inutile au Trésor public des projets ou des investissements infructueux qui portent préjudices aux finances publiques et influencent le budget de l’Etat, sont les objectifs du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a adressé de nouvelles instructions à son gouvernement pour soutenir les indicateurs de la gouvernance et instaurer un nouveau cadrage macro-économique et micro-économique.

Ces nouvelles mesures annoncées lors de la réunion du Conseil des ministres, avant-hier, relèvent ainsi de la mise en œuvre des dispositions de la loi de Finances complémentaire 2020 qui apporte un soutien budgétaire conséquent aux secteurs stratégiques devant fournir, néanmoins, de vrais efforts pour la relance économique, tant attendue. Le Président a réitéré la nécessité de profiter du contexte actuel de l’économie mondiale afin de développer le potentiel humain et naturel et redresser la situation financière du pays, réaffirmant son refus de recourir à l’endettement extérieur. Avec le retournement de la situation actuelle en raison de la chute drastique des cours du pétrole et la hausse des dépenses publiques générées par les nouvelles charges destinées à soutenir le secteur de la santé en raison de la pandémie du nouveau coronavirus et des frais supplémentaires imprévus injectés pour soutenir le pouvoir d’achat des Algériens et les entreprises lésées par la double crise sanitaire et financière.
Ces prélèvement ont creusé les déficits publics, devenus un véritable casse-tête pour l’Etat qui devra agir rapidement pour instaurer un certain équilibre dans la balance des paiements et stabiliser la dette publique en hausse. Soucieux de cette situation, le chef de l’Etat a réitéré l’urgence de se dresser au travers de ces déficits afin d’éviter la déprime du marché financier et surtout s’atteler à la mise en œuvre des actions concrètes pour relancer l’industrie nationale et promouvoir le label algérien et également, réduire la facture des importations. «Les importations du pays en produits industrialisés, destinés à l’investissement et à la consommation ont atteint, selon l’exposé, douze milliards USD, avec une exonération permanente et injustifiée de taxes douanières, d’où l’impératif des réformes structurelles urgentes, dont l’annulation de l’exonération de certaines taxes pour corriger les dysfonctionnements, et réaliser, ainsi, une économie de quatre milliards de USD de montants transférés, en plus de 250 milliards de DA au titre des droits du Trésor public », lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres, lors duquel, le Président Tebboune a incité le gouvernement à «tirer profit de la récession économique par laquelle passent certains pays développés pour acquérir des usines d’occasion en bon état, à des prix accessibles et rentables dans l’immédiat », tout en encourageant l’attrait à l’investissement local et international.
Pour éviter toute dépense inutile au Trésor public, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance de moderniser l’administration publique et conforter les efforts de chaque secteur par des investissements à haute valeur-ajoutée. L’optimisation des opérations de recouvrement fiscal ne suffiront pas pour renflouer les caisses de l’Etat. Il serait, recommandable de se «passer des bureaux d’études étrangers lorsque l’expérience locale peut répondre aux besoins, de renforcer la coordination avec les secteurs concernés par le dossier du fret maritime de et vers l’Algérie, et d’évacuer les opérateurs étrangers des ports secs algériens », a souligné le même document, expliquant que « ces mesures permettront de réduire la facture d’importation à hauteur de six milliards USD ». Le Président Tebboune a exhorté ainsi l’exécutif « à plus de persévérance et de rigueur dans la gestion, à réduire les importations pour préserver les réserves de change », réitérant sa position « de refus de l’endettement extérieur par souci de préserver la dignité et la souveraineté nationale ».
Samira Takharboucht