Une reprise qui risque de ne pas en être une

Football

Tous les championnats de football dans le monde n’ont pas encore le ballon en l’air. Ils attendent le feu vert pour le mettre en circulation. Chaque nation s’agite et veut éviter le silence des stades.

Une manière de faire oublier cette pandémie qui cadenasse les stades. Certains pays n’en font pas cas et décident de défoncer les portes des stades et de rallumer la torche sportive. D’autres, coincés par la question financière, sont agacés. Comment reprendre, et avec quoi ? C’est dire que la reprise va se heurter à de nombreux problèmes, de mauvais augure pour tous les championnats. Les gestionnaires savourent déjà les effets d’une reprise mais veulent connaître comment va-t-elle se terminer cette saison ? Une autre interrogation s’infiltre dans les débats. Comment se feront les déplacements ? Par route, par avion ou par bus ? Qui veillera sur les conditions de déplacements ? Il y a aussi les infrastructures qui inquiètent les professionnels. Ont-elles connues un lifting afin d’assurer les meilleures conditions pour les joueurs ? Les vestiaires ont-ils été mis à jour, conformément aux exigences de reprise ? Le virus circule toujours et n’est pas le seul obstacle à la reprise du ballon. Autant d’éléments qu’il va falloir inspecter avant le coup d’envoi. Du haut de la tribune, les observateurs quant eux s’interrogent sur ce qui s’est passé durant des saisons pour que les caisses soient aussi vides à la reprise ? Comment et de quelle manière était géré ce football ? Les ratages et les insuffisances remontent à la surface. Les saisons ne seraient plus celles qui faisaient drainer des milliards de supporters dans les différents stades du monde.
Le huis-clos régnera en maître. Alors, s’indignent les présidents des clubs. Pour qui allons-nous jouer ? En Algérie, ont fait grise mine. On s’évite, pour ne pas communiquer sur ce sujet. L’autorité sanitaire, c’est à elle de décider de quelle manière se fera cette rentrée footballistique. En attendant, joueurs, entraîneurs et présidents de clubs s’échauffent sans avoir une idée de la date officielle. A côté de ce calme énervant plongé dans des contradictions, seule une option revient sur le tapis, celle de la finance. Cette brûlante question est la membrane qui réveille les consciences. L’on se rejette la balle entres gestionnaires. Comment était gérée cette phase financière, laquelle est en faite qualifiée de pire des épidémies du football ? Qui s’est amusé à croire que ce volet de la bourse, ne se dressera pas, demain, comme la condition de toutes reprises, malgré l’accord donné, aujourd’hui, par les dirigeants. Il va s’en dire que la reprise n’aurait pas lieu pour certains clubs qui poseraient préalablement cette condition. Aidez nous financièrement nous rentreront en scène. Que se passera-t-il si cette option se dressera devant l’instance nationale de football ? Quelle serait sa réaction pour ne pas entrer en conflit avec les hautes autorités ? Depuis l’apparition du coronavirus, le mal a encore creusé notamment après la décision prise par la FAF de reprendre le championnat des le déconfinement total.
Il est clair, qu’aujourd’hui tout le monde veut conditionner le retour à la compétition par la résolution de ces problèmes des bourses. Tout en laissant de côté ce souci de santé en l’occurrence le protocole sanitaire pour ne s’intéresser qu’à l’aspect budgétaire. Récemment un confrère d’un quotidien national s’est interrogé «les conséquences de coronavirus ayant engendré l’arrêt du championnat qui a handicapé les clubs, mais cela n’explique pas tout. Car, il faut avouer que ce sont là les conséquences des dépenses provoquées surtout par les salaires exorbitants sans aucune rentrée d’argent, à l’exception des subventions étatiques. Comment en est-on arrivé là alors que les clubs ne s’acquittent, ni des impôts ni de versements à la sécurité sociale ?» Les ex joueurs internationaux l’ont bien mis en exergue lors des interviews animés par notre journal «La problématique est que nos clubs n’ont pas cette compétence pour créer et développer les mécanismes nécessaires d’autofinancement ou, au moins réduire les charges. Cela nous amène à conclure qu’il y a une mauvaise gestion criante des deniers publics. Là, la tutelle a une part de responsabilité en laissant n’importe qui faire n’importe quoi avec des milliards de centimes alloués aux clubs sans le moindre contrôle».
En décembre 2005, dans une interview accordée à DZ Foot, Mohamed Mechrara déclarait «Le footballeur était payé et pris en charge que pour faire du football. Dans un cadre amateur, certes. Et c’est toute cette politique de formation qui nous a permis de glaner des titres en 1982. A la fin des années 1980, on avait arrêté toute forme de formation. En 1988, il y a eu un changement de politique, on a lâché les clubs. Aujourd’hui, nous sommes en train de le payer… Dans les années 1980, il fallait continuer à former, mais nous ne l’avons plus fait. Ca a été analysé et constaté. Mais à cela s’ajoute d’autres problèmes». Et d’ajouter «Vous savez, je dis toujours que le football repose sur quatre piliers. Le premier, c’est d’avoir des règles du jeu : il faut connaître le football, savoir comment il se joue. Mais aussi des lois sur les dirigeants, les entraîneurs… C’est ce que j’appellerai le pilier législation et réglementation.
Ensuite, il faut avoir un terrain pour jouer. Ce terrain, c’est toute une infrastructure : le terrain de football (le stade en lui-même), mais aussi des terrains répliques et d’entraînement, des centres de formation, le centre médical… etc. Voilà tout ce qui est infrastructure, et qui concerne le deuxième pilier. Vous avez les mobiliers, il faut les hommes : des joueurs, des arbitres, des médecins, des entraîneurs, des dirigeants, c’est un tout. Et ces gens-là, il faut les former ! Troisième pilier du football, c’est la formation». Aujourd’hui, en 2020, le président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar envisagerait d’accorder une enveloppe-secours aux 32 clubs des deux divisions, cette opération s’appuierait sur les octrois de la FIFA et de la CAF.
H. Hichem