Bordj-Menaïel : il faut tout revoir !

Boumerdès

Vu l’importance de la commune de Bordj-Menaïel qui est classée parmi les plus grandes de la wilaya de Boumerdès, et pour permettre à cette municipalité historique de sortir rapidement la tête de l’eau, un nouveau découpage administratif est plus que nécessaire.

La population, les intellectuels, les cadres, les associations, la société civile, n’y sont pas allés par quatre chemins pour crier leur désarroi, leur mécontentement, leur ras-le-bol pour solliciter des pouvoirs compétents de braquer leurs regards sur cette commune qui dans un passé pas trop lointain fut le fief de la guerre de Libération nationale en payant un lourd tribu pour la cause algérienne. Bordj-Menaïel est une région très belle, oh ! combien belle par ses montagnes charmantes des Chracher, Tiharakine, Timezrit, Alouane, Taourirt, et autres, ainsi que ses plaines et vallées et villages comme Aïn El Hamra, Aïn Skhouna, Ouled Ameur, Chender mais aussi combien le retard et le sous-développement sont criants. Bordj-Menaïel est une ville qui se dégrade et le cœur de cette localité, double chef-lieu de commune et de daïra, laisse à désirer, et dire que cette région autrefois havre de paix et terre d’accueil était un passage obligé pour les passagers de Tizi Ouzou et de Bejaïa et vice-versa, qui venaient s’approvisionner en denrées alimentaires, siroter du bon café au Petit Montagnard, le rond point, chacun avait son choix sur ce problème puisque la ville des Coquelicots était réputée pour ses splendides cafés. Cette commune avait donné plusieurs martyrs, mais depuis l’indépendance, les yeux de l’Etat sont braqués dans toutes les directions sauf vers Bordj-Menaïel, la population locale attend sa part de développement et aspire légitimement à un meilleur cadre de vie, mais tout de même, la question reste posée : ne dit-on pas que ce sont les hommes qui amènent le changement ? Alors depuis 1962, qu’a-t-on fait pour cette région ? Rien du tout. Des élus sont passés sans jamais réussir quoique ce soit. La preuve : aucune construction étatique n’a été réalisée pour soulager les habitants de leur calvaire, l’héritage laissée par la période coloniale en matière de structures étatiques, à savoir commissariat, APC, daïra, postes, stade de football, recette des impôts et autres n’a pas changé d’un iota, et c’est très grave et même trop injuste. Donc la meilleure solution pour cette commune est un nouveau découpage administratif et c’est de cette manière que la localité sortira rapidement de son sous-développement. La localité de Bordj-Menaïel manque actuellement de toutes les commodités où rien n’est à sa place. Elle a toujours été laissée- pour-compte par les élus locaux et ses députés. Elle semble avoir été oubliée par les autorités publiques, et ce, à tous les niveaux. Elle était plus importante durant la guerre de Libération nationale pour son statut de sous-préfecture (daïra) où elle avait sous sa coupe de grandes villes et villages, tels que Tadmait, Lakhdaria, Naciria, Sidi-Daoud, Ouled Ameur, Cap-Djinet, Timezrit, Béni-Amrane, Aïn-Skhouna Issers, Chabet El Ameur et autres qui, elles, sont devenues actuellement des daïras, tandis que Bordj-Menaïel est restée à la traîne et pour cause, cette municipalité n’a enregistré aucun signe de développement urbain et d’infrastructures publiques. «Nous sommes marginalisés», dira un commerçant, avant d’ajouter sur un air dépité : «Quand je vois d’autres communes et que je les compare à la nôtre, je me dis qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Voyez par vous-même, la population de la ville des Coquelicots vit dans le dénuement et la précarité la plus totale. La ville a été marginalisée dans tous les secteurs, que ce soit lorsqu’elle dépendait de la wilaya de Tizi Ouzou ou de Boumerdès suite au dernier découpage de 1984». La population pensait que Bordj-Menaïel deviendrait wilaya, malheureusement ce ne fut pas le cas, le choix s’est porté sur le Rocher Noir. La preuve, la ville des Coquelicots est plus connue par son titre de «quinze et demie». Pourquoi donc ? C’est très simple, le fait que la wilaya de Tizi Ouzou avait bénéficié d’un budget éloquent dans les années 1970 par le Président feu Houari Boumedienne, les responsables de wilaya de l’époque n’avaient rien réservé comme manne financière pour la ville de Bordj-Menaïel et Dellys. Ce qui a suscité le courroux des habitants de la région. Même topo dans la wilaya de Boumerdès, Bordj-Menaïel n’a rien vu venir et les citoyens rêvent de jours meilleurs et d’une vie digne, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La situation est lamentable, les routes, le gaz naturel, l’eau potable, l’éclairage public, l’aménagement urbain, le chômage, les infrastructures sportives sont les premières revendications de toute la population, y compris l’état des lieux déplorable des voies d’accès aux différents lotissements, les ruelles ont perdu de leur bitume devenant de vraies pistes boueuses, nids-de- poule, crevasses jonchées de flaques d’eau. L’agglomération est démunie de toutes les infrastructures sportives, à savoir des terrains de proximité, d’une salle omnisports, d’une piscine semi-olympique, d’un complexe omnisports, d’une salle de boxe, d’une salle de judo, d’une salle de karaté, d’un centre culturel avec toutes les commodités, d’une bibliothèque. Les moyens de loisirs sont inexistants et les jeunes sont abandonnés, ils ne trouvent aucune occupation et tombent dans l’ennui et le marasme. A quoi servent les jardins publics ? Pour finir, la population de Bordj-Menaïel attend des pouvoirs publics compétents de braquer leurs regards vers la commune des Coquelicots par la construction de nouveaux sièges pour différentes structures, à savoir les services des domaines, le siège de la Conservation foncière, un siège pour la recette des impôts, la prise en charge d’un hôpital moderne et autres secteurs étatiques, et c’est pour cela que Bordj-Menaïel se doit d’être choisie comme wilaya-délégué. C’est la seule sortie de crise. Quand est-ce que les autorités compétentes de notre pays se pencheront-elles sur l’avenir et le devenir du problème des services des impôts de la daïra de Bordj-Menaïel pour une meilleure prise en charge des contribuables et de faciliter la tâche à ses fonctionnaires tous services confondus : Inspection des impôts, recette, service de caisse, service de la comptabilité, service des poursuites organisées en brigades, service principal du contrôle et de la recherche, service des fichiers et recoupements, service des commissions de recours et du contentieux judiciaire et autres. Ce dernier, au lieu d’accomplir ses démarches fiscales dans différents lieux, formule lourde et pesante, devrait faire toutes ses formalités en un seul lieu, à savoir : un hôtel des Finances ou un hôtel des Contributions diverses où seront implantés divers services : l’Inspection des impôts, le service de l’enregistrement et la recette. La construction d’un hôtel des Finances à Bordj-Menaïel (en remplacement de l’ancien qui a été touché par le seisme du 21 mai 2003 , puis incendié lors des émeutes) va permettre à la Direction générale des impôts de la wilaya de Boumerdès et plus spécialement aux contribuables de la daïra de Bordj-Menaïel, non seulement d’inciter à plus de civisme fiscal, mais surtout d’effectuer un saut qualitatif vers une consolidation des recettes fiscales et faciliter la tâche à ses agents qui travaillent dans des conditions lamentables, sans jamais rechigner quoi que ce soit. L’ Inspection des impôts est très éloignée : Et malgré cette difficulté d’approche et suite à un constat effectué au niveau des deux structures et malgré la difficulté sur le terrain, la Recette des impôts installée au niveau du centre culturel qui fait office d’une nouvelle restructuration soit-disant provisoire n’empêche en aucun cas les agents de cette institution d’améliorer la qualité du service rendu pour rapprocher l’administration du contribuable, tandis que l’Inspection est implantée dans un appartement avec des locaux exigus du côté de Bousbaa et il est aberrant que devant l’entrée des lieux les contribuables ainsi que les agents qui y travaillent soient sujets quotidiennement à un décor des plus hideux (égouts bouchés,ordures ménagères, chats et souris font partie du décor) qui n’honore nullement le secteur des Finances. Cependant il faut rendre à César ce qui appartient à César pour dire qu’une fois à l’interieur de l’Inspection, nous avons à faire à un professionnalisme au service de l’humain, par une équipe d’agents assermentés et d’un inspecteur des impôts (dont nous tairons le nom) d’une gentillesse extrême, sympathique, ouvert, communicateur, souriant, récemment nommé à ce poste de responsabilité illustrant bien son personnage possédant un niveau intellectuel bagagé, qui veille au quotidien au respect du contribuable et à l’intérêt général de tout un chacun pour l’adhésion de ce dernier pour l’accomplissement des obligations fiscales tout en défendant l’administration. Être agent des impôts n’est pas une chose facile mais que voulez-vous, il faut bien que quelqu’un le fasse ! Dans d’autres pays que le notre, les agents du fisc sont les mal-aimés, mais c’est un métier comme tout les autres, on est appelés à assurer cette tâche avec professionnalisme. Pour mener à bien cette responsabilité, c’est avec toute une équipe d’agents d’administration composée de sexe féminin et masculin qui réalise un vrai travail d’approche où la discipline et le travail dans la légalité sont de rigueur. Bordj-Menaïelmerite mieux que cela.
Kouider DJouab