«Le Haut Commandement de l’ANP a ordonné l’ouverture d’une enquête»

Le MDN dément l’implication de ses éléments dans les incidents de Tin Zaouatine

«Des coups de feu inconnus ont été ouverts depuis Ikhraben en direction des positions de nos Garde-frontières, ayant touché un individu parmi la foule », a indiqué le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué expliquant ce qui s’est passé dans la commune de Tin zaouatine, qui a assisté, avant-hier, lundi 15 juin, à une explosion de colère de ses habitants, sortis manifester contre la marginalisation et surtout contre le manque d’eau après l’installation d’une barrière en fil barbelé leur bloquant l’accès à un oued considéré comme la principale source d’approvisionnement en eau.

Le MDN dément catégoriquement l’implication de ses éléments dans l’éclatement des violences et le décès du manifestant. Malheureusement cette marche de protestation s’est vite transformée en affrontements entre les habitants et les éléments de la Gendarmerie nationale qui tentait de restaurer l’ordre et éviter tous dépassements en raison de la localisation délicate de la commune, à la frontière malienne. Par ailleurs, le MDN a déploré la mort d’un manifestant atteint d’une balle visant des positions des Garde-frontières », assurant que le blessé « a été immédiatement évacué par les Garde-frontières pour être pris en charge par les services de santé, mais qui a succombé malheureusement à ses blessures ». La nouvelle s’est vite répandue sur les réseaux sociaux ou des antagonistes ont accusé des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) d’avoir ouvert le feu sur les manifestants.
Des allégations que le ministère de la Défense a récusées en bloc et a démenties formellement. Dans sa mise au point, le MDN a qualifié ces « allégations d’infondées » considérant les informations « colportées lundi via les réseaux sociaux, accusant des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) d’avoir ouvert le feu sur des individus d’incitatives». Le MDN accuse par ailleurs des contrebandiers d’être à l’origine de ces incitations à marcher et enlever le barbelé séparant les deux communes jumelles algérienne et malienne, Tin Zaouatine et aller chercher de l’eau, mais surtout libérer «l’étreinte sur leurs intérêts dans cette zone». «Ces événements se rapportent à une tentative, menée par des personnes connues par leurs activités suspectes dans la contrebande et le crime organisé, visant à détériorer le mur de sécurisation, en appelant les habitants à la violence et à la manifestation, dans une manœuvre visant à libérer l’étreinte sur leurs intérêts dans la région », a précisé le même communiqué.
La commune frontalière avec le Mali, Tin Zaouatine située à 550 km au Sud-Ouest de la wilaya de Tamanrasset est habitée par des milliers d’Algériens et des réfugiés maliens qui se sont installés dans cette région, peu développée qui souffre principalement de la pénurie d’eau et de sa proximitée avec une zone où la menace terroriste est croissante et surtout omniprésente. Les habitants de cette zone crient leur marginalisation et souffrance et interpellent, de ce fait, les autorités afin d’agir et prendre en charge leurs doléances. Veillant à la sécurisation de cette zone et à la sécurité ses habitants, le MDN a appelé, dans son communiqué « à la vigilance quant à ce genre de rumeurs et de désinformations usées par des parties hostiles, visant à perturber la situation dans cette région», ajoutant que « suite à ces événements, le Haut Commandement de l’ANP a ordonné l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de cet incident».
Samira Takharboucht