Recensement de 6.000 unités industrielles à travers 35 wilayas

Entreprises polluantes

La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Nassira Benharrats, a fait état, avant-hier à Alger, de 6.000 unités industrielles «potentiellement polluantes» de l’environnement et des oueds, dont 1.673 installations qui déversaient des rejets liquides polluants, ayant été recensés à travers 35 wilayas. Mme Benharrats a indiqué, à l’occasion du lancement d’une journée d’études autour de «la valorisation et la protection des oueds», que parmi 1.673 entreprises classées comme polluantes des oueds et des différentes embouchures, 1.343 ont été inspectées.

Ces visites d’inspections ont donné lieu, poursuit-elle, à un constat de défaut de conformité de 772 entreprises aux conditions nécessaires, à même d’assurer la non-pollution des oueds, notamment la création de stations d’épuration (Step) et le non-déversement des déchets solides dans les embouchures. Elle a souligné également que par souci de valoriser et préserver les oueds, des mesures concrètes ont été prises pour préserver ces embouchures des différentes menaces (déversement de déchets solides et ménages). Il s’agit de la fermeture de 12 entreprises, l’établissement de 69 arrêtés de fermeture, 15 propositions de fermeture et 11 autres suspensions (fermeture provisoire en cours). Afin d’inciter les entreprises industrielles à améliorer leurs situations et respecter toutes les conditions de prévention de la pollution, la ministre a procédé à l’envoi de 460 notifications, de 167 recommandations et de 38 cas d’engagements volontaires.
Mme Benharrats souligne, en outre, que dans le but de protéger et préserver l’environnement, le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables avait chargé l’Agence nationale des déchets (AND) de doter 33 wilayas, en stations de traitement du lixiviat, avec une capacité de traitement de 80 m3/jour pour chaque station. Et ce, pour objectifs, de traiter 1 million de m3 de lixiviat par année et de mobiliser de nouvelles ressources hydriques pour l’irrigation, la maintenance, la protection des animaux et plantes et la création d’emplois. Pour sa part, le ministre des Ressources en eau, Berraki Arezki a mis l’accent sur l’importance de cette journée d’études sur la valorisation et la protection des Oueds contre les diverses menaces, relevant l’extrême importance de ces estuaires naturels en matière d’agriculture et de divertissement. Affirmant que les eaux des Oueds sont la principale source d’alimentation des barrages, M. Berraki a indiqué qu’elles jouent un rôle important dans le développement socio-économique, ajoutant que ces eaux sont utilisées dans l’irrigation des terres agricoles, d’où la nécessité de leur protection contre tous les aspects de la pollution.
En ce qui concerne la réhabilitation de Oued El-Harrach, le ministre indique qu’elle a accusé un retard en raison de certains obstacles qui ont été surmontés, soulignant que les travaux seront relancés dans les plus brefs délais, lesquels «seront parachevés dans moins de 12 mois afin de permettre aux citoyens de profiter des espaces de cet oued pour faire du sport et se divertir», a-t-il dit. S’agissant du lac de Réghaïa, Mme Benharrats a fait savoir que les établissements industriels, sis près du lac, ont été fermés afin de préserver l’environnement de cette zone humide. cette journée d’études vise à faire le point de situation des oueds en Algérie par des experts et des spécialistes afin de déboucher sur des recommandations à même de rétablir cette richesse naturelle, conclut le ministre.
Manel Z.