L’Algérie œuvre pour mettre en place «une vision commune de coopération»

Relance du projet Desertec et maintien du client espagnol Naturegy

Après plusieurs années d’abandon, l’Algérie et l’Allemagne ravivent le mégaprojet Desertec par la signature au mois d’avril dernier d’un accord préliminaire entre les deux parties, suivie par le lancement des concertations pour relancer les projets de centrales solaires, tant attendus.

Un privilège pour la transition énergétique devenue indispensable pour le pays. «Des concertations sont en cours avec la partie en charge de l’initiative allemande Desertec pour le lancement des projets de centrales solaires», a indiqué le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, qui a répondu à plusieurs questions liées au secteur de l’énergie lors de la séance des questions orales de la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre de l’examen du projet de loi de règlement budgétaire pour l’exercice 2017, jeudi dernier. Evoquant le « refus de l’Algérie de céder à la pression espagnole dans le litige qui oppose la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) à la société espagnole Natyregy qui veut «imposer de nouveaux tarifs du gaz algérien». Il a mis en avant l’intérêt commun des deux parties engagées dans la relance du projet Desertec, dont l’accord préliminaire a été signé en avril dernier, où «la Sonelgaz avait entériné avec l’initiative Desertec un mémorandum d’entente pour élaborer une vision commune de coopération entre les deux parties», a rappelé le ministre, affirmant que «la Sonelgaz a effectivement entamé les concertations avec la partie allemande sur les projets de centrales solaires, y compris les aspects opérationnel et juridique».
Ces concertations traduisent la première étape de cette coopération qui «comprend des études techniques détaillées des capacités de l’Algérie en énergie solaire, outre la formation et la qualification de spécialistes algériens dans ce domaine. «L’initiative Desertec s’inscrira dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de transfert énergétique de l’Algérie», a-t-il précisé. Dans le même sillage de la coopération internationale, ladite commission a interrogé le ministre de l’Energie sur le sujet du litige opposant la compagnie nationale des hydrocarbures ( Sonatrach) à la société espagnole Naturegy qui fait pression sur l’Algérie pour réduire les prix de vente du gaz. A cette question, M. Arkab était formel assurant que « l’Algérie refuse de considérer la crise sanitaire actuelle comme cas de force majeure, le confinement sanitaire n’ayant pas empêché les stations de production d’électricité de tourner », estimant que «la partie espagnole avait avancé l’article de cas de force majeure pour demander une révision du tarif du gaz».
M. Arkab a précisé que «la partie espagnole voudrait tirer profit de la concurrence féroce sur le marché international du gaz qui a entrainé un effondrement des prix, indexés généralement à ceux du pétrole, en vue de faire pression sur Sonatrach pour revoir à la baisse les prix du contrat». Pour faire face à cette pression, «l’Algérie a mobilisé ses experts dans les secteurs de l’énergie et des Affaires étrangères pour préserver le client espagnol en maintenant les contrats signés au mieux des intérêts de l’Algérie». Répondant à la question sur le respect de la dernière décision de l’Opep+, le ministre a indiqué que «le comité interministériel de suivi de l’OPEP examine les niveaux d’engagements de chaque partie quant à l’accord de baisse de la production et définira les difficultés auxquelles font face les pays n’ayant pas respecté pleinement leur engagement».
Samira Takharboucht