Malgré la concurrence, il a marqué son passage

Evocation : Boumaraf Hocine 

Boumaraf Hocine est né le 3 juin 1954 dans la banlieue de Hussein-Dey (Alger). C’est un joueur de football qui a fait le cheminement des petites catégories puis seniors au sein du Raed de Kouba. Il a joué une finale de Coupe d’Algérie senior alors qu’il n’était que junior. Il remporte enfin, le titre de champion d’Algérie de l’élite nationale en 1981.

Boumaraf goûte aux joies de la sélection nationale avec Makri. L’expérience sera renouvelée avec Rachid Mekhloufi. Il faut rappeler qu’il a fait l’essentiel de sa carrière avec le RCK. Il a beaucoup appris aux côtés des Boualem Amirouche, des frères Aït Cheggou Djillali et Nordine. C’est un footballeur excellent dans la relance, accrocheur à souhait, il était d’un apport précieux pour le compartiment défensif koubéen. Hocine, c’est la classe à l’état pur, et comme tous les grands footballeurs koubéens, il a confectionné durant sa carrière deux qualités : la recherche du football collectif et la maîtrise technique. Boumaraf Hocine était un libero de charme. Il était très calme dans sa surface de réparation, ce qui lui permettait d’organiser le jeu à partir de cette zone.
Au Raed de Kouba, c’est sous la conduite d’un autre Roumain, Mindru qu’il allait s’épanouir. Il avait beaucoup appris sous sa houlette. Il était, en quelque sorte, la note qui apportait l’improvisation et désarticulait l’attaque adverse. Boumaraf était un arrière central d’un grand gabarit. Imbattable dans les duels aériens, athlétique et très efficace dans ses interventions et d’une parfaite correction dans un poste où il est conseillé de posséder un arsenal du parfait défenseur avec comme support le sens de l’intimidation. Il s’est imposé au sein du RCK. Boumaraf Hocine possédait un talent exceptionnel, un surdoué de la balle ronde car, très jeune, il a côtoyé les meilleurs joueurs d’Algérie, que ce soit dans son club ou avec ceux du CR Belouizdad avec les Lalmas, Selmi, Achour, Khalem, Abrouk, Amar Sid Ali, l’USM Alger avec les Meziani, Aouadj, Tahir, Keddou, Rachid Debbah, Bernaoui Hamid et autres sans oublier les Attoui Ali (USM Annaba), Hachouf Nourredine de l’Escadron noir de Guelma avec son compatriote Seridi Mustapha, Freha du MC Oran et ceux qui ont fait la grandeur de leurs équipes locales. Hocine était doté d’une frappe de balle, d’une pureté exceptionnelle.
Il a fait partie des beaux jours de Kouba en compagnie de son frère. Le point négatif dans sa carrière a été l’Equipe nationale qu’il n’a connue que tardivement pour des raisons inexplicables. Après avoir remporté le titre de champion en 1981, il goûte aux joies de la sélection nationale. Sa première rencontre internationale avec les Verts fut à l’âge d’environ 30 ans à Alger en date du 1er mai 1975 contre la formation portugaise de Setubal avec l’entraîneur Makri. Sa dernière rencontre internationale s’est déroulée à Tripoli (Lybie) avec l’entraîneur Rachid Mekhloufi. Boumaraf a porté le maillot national plus de six fois et joué diverses rencontres amicales et officielles. Que dire de plus de Boumaraf Hocine, si ce n’est que c’est un footballeur aux grandes qualités techniques qui savait faire usage de son aspect physique.
Un footballeur complet au sens propre du mot, qui avait d’énormes potentialités de mouvement. Sa vitesse, sa détente, sa frappe de balle et le sens de la passe lui assurent de grandes conditions d’évolution sur le terrain. Polyvalent, il semblait s’exprimer mieux dans le compartiment défensif central où il éblouit les supporters koubéens et surprenait les défenses adverses. D’ailleurs, il s’installa comme le pivot de la sélection nationale avec Rachid Mekhloufi. La concurrence était rude dans le poste de libero avec les Keddou, Gendouz, Kourichi et des centaines d’autres joueurs, mais grâce à sa volonté, son courage, il réussit à s’imposer en marquant son passage dans le football algérien.
Kouider Djouab