«Examen de l’éventuelle importation prochaine d’un vaccin par l’Algérie», révèle Dr Touahria

Exclusion du retour au confinement malgré la situation épidémique «inquiétante»

La recrudescence spectaculaire du nombre de contaminations au Covid-19, enregistrées ces deux dernières semaines aprés la décision du gouvernement du déconfinement quasi-total de la population, et la saturation des structures sanitaires en raison de la hausse du nombre de patients admis en réanimation, suscitent des interrogations sur «l’éventualité d’imposer à nouveau un confinement total à l’ensemble du pays» en cas de déclenchement d’une deuxième vague de contaminations.

Une possibilité que le Dr Abdelkrim Touahria, également membre du comité scientifique chargé du suivi et de l’évolution de l’épidémie, exclut, expliquant que « le reconfinement ne sera que partiel et imposé dans les nouveaux clusters, enregistrant une concentration de contamination ». Il a estimé, dans ce contexte, que « la solution réside dans des études épidémiologiques », soulignant que « le comité s’est réuni hier afin d’examiner et choisir le vaccin contre la Covid-19 à importer et qui doivent être prêts d’ici le mois de novembre prochain ». Lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale, chaine I, le Dr Touahria a qualifié la situation actuelle d’ « inquiétante » due au relâchement des citoyens qui ont fait fi de toutes les mesures de sécurité et de prévention contre le coronavirus. Pointant ainsi du doigt l’indiscipline des citoyens qui a conduit à la hausse des contaminations. A jour et à pied d’œuvre dans sa lutte contre la propagation de l’épidémie dans le pays, l’intervenant a précisé que « le comité a un plan pour la levée du confinement dans tous les secteurs et activités économiques en collaboration avec les responsables des différents secteurs, à condition que ce plan soit accompagné par la mise en vigueur des mesures de prévention et de la distanciation physique », déplorant, toutefois, la négligence des citoyens qui ne s’impliquent pas dans cette lutte. Rappelons que le Dr Touahria avait averti dans ces précédentes déclarations que « la pandémie risque de durer dans le temps », si la lutte contre la Covid-19 ne soit pas généralisée et confortée par l’effort de tous les citoyens. En effet, force est de constater, que depuis le début du déconfinement , le nombre d’infections ne cesse d’augmenter, ce qui est « logique », selon les experts qui s’inquiètent toutefois, de la hausse du nombre de patients admis en réanimation ces derniers jours. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid avait estimé le nombre à 40 patients, ce qui est «inquiétant», selon lui. Les avis sur la véritable situation évolutive du coronavirus dans le pays divergent. Certains ont qualifié cette situation d’ « inquiétante, mais pas catastrophique », c’est à dire « sous contrôle », alors que dans certaines wilayas, à l’instar, de Sétif, Blida et Constantine échappent au « contrôle » et les services dédiés à la Covid-19 sont en saturation et en alerte. La situation de ce fait est «vraiment inquiétante» comme l’a souligné avant-hier, le Professeur et membre dudit comité, Bekkat Berkani, qui a pointé du doigt l’insouciance et l’irresponsabilité des citoyens qui ne se soumettent pas «conformément aux barrières de sécurité contre la Covid-19 ». Un avis que partage, dans ce contexte, le professeur Djamel Fourar, directeur général de la prévention au ministère de la Santé et porte-parole du comité scientifique qui a estimé dans une déclaration à la presse que la hausse du nombre de contaminations et découverte de nouveaux clusters dans certaines wilayas du pays sont des « contaminations familiales, représentant 16% des cas enregistrés ». Il a justifié ce « rebondissement de contaminations » à l’indiscipline des citoyens », qualifiant, par ailleurs, cette situation de «logique et pas inquiétante». Le comité scientifique chargé du suivi de cette épidémie ne peut se prononcer sur « le maintien ou non du confinement », mettant dans une position délicate le gouvernement qui tente de maîtriser la crise sanitaire et économique du pays.
Samira Takharboucht