L’Opep mesure la réponse de ses actions aux changements du marché mondial

Pour éviter de subir les effets d’une deuxième vague épidémique

Les finances mondiales font face, aujourd’hui, à la pire crise économique de leur histoire, provoquée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus qui a démontré la vulnérabilité de l’économie mondiale qui entre actuellement, dans une phase de prudence par peur d’une deuxième vague épidémique.

L’impact financier engendré par cette multi-crise s’est fait ressentir, notamment, chez les pays dont le budget dépend principalement des revenus du pétrole, à l’instar de la plupart des pays producteurs du pétrole membres de l’Opep qui ont dû céder leur brut à des niveaux bas, tant sur le prix de vente que sur le volume de production. L’accord Opep+ conclu le 12 avril dernier est intervenu dans une conjoncture exceptionnelle, contraignant les pays membres du cartel et leurs alliés à adopter une nouvelle stratégie pour enrayer la chute drastique des cours du pétrole, en retranchant 10 mbj pour une première phase (mai et juin) avant de reconduire cet accord jusqu’à la fin du mois de juillet.
Cette décision a été jugée « historique » par les petits pays producteurs qui espèrent la reprise de la demande avec le retour progressif des activités économiques stratégiques mondiale et surtout la réouverture des frontières, tandis que les deux poids lourd de la production pétrolière, la Russie et l’Arabie saoudite, à l’origine de l’aggravation de la situation suite à leur querelle de leadership sur le marché pétrolier, estiment que le prolongement de la limitation du seuil de production n’est plus utile, actuellement.
Ainsi, en a décidé lors de la dernière réunion Opep+ d’arrêter les coupes de production la fin du mois de juin en cours, profitant ainsi de l’envolée des prix du pétrole ces deux dernières semaines favorisée par la relance timide de la demande et l’orthodoxie des pays de l’Opep qui ont affirmé de poursuivre leur baisse un mois de plus, avec plus de rigueur et d’implication de la part des « mauvais élèves », à savoir le Nigeria et l’Irak. Se conformer aux décisions de la Déclaration de coopération des 24 pays signataires est une « nécessité » pour redresser les cours du pétrole et aider à absorber le surplus de l’offre de brut, tout en prenant en compte le retour éventuel de la Libye sur le marché de la production pétrolière.

La crainte d’une deuxième vague épidémique menace la reprise du marché pétrolier
Malgré la conjoncture instable du marché pétrolier, l’Algérie a réitéré son engagement à respecter la mise en œuvre dudit accord et par conséquent, relancer ses investissements à l’étranger. Le défi est de taille pour les pays producteurs du pétrole dont les finances sont toujours pénalisées par l’incertitude de la crise sanitaire, préoccupant principalement les investisseurs qui craignent le déclenchement d’une deuxième vague de contamination à la Covid-19. Pour faire face à cette éventualité, l’Algérie et les autres pays de l’Opep ne devraient pas reposer leur stratégie sur l’anticipation d’une reprise rapide de l’activité économique, en ignorant la résurgence d’une deuxième vague de l’épidémie qui a eu un grave impact sur le marché du travail. Ces pays seront obligés de soutenir mutuellement le marché pétrolier, le temps de trouver une alternative financière à leur situation économique.
Depuis le début de la crise pétrolière, les pays membres de l’Opep se réunissent régulièrement afin d’évaluer l’évolution du marché pétrolier en interne et en externe. Lors d’une rencontre par visioconférence avant-hier, le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo, évoqué «l’importance de la coopération énergétique mondiale pour favoriser la stabilité durable du marché pétrolier», invitant, à l’occasion le Brésil « à adhérer à la Déclaration de coopération (DOC) et à la Charte de coopération à plus long terme », selon un communiqué publié sur le site web de l’Opep. Il a insisté sur la nécessité de se conformer à « cette action décisive de l’OPEP+, associée à des ajustements volontaires et non volontaires supplémentaires par d’autres producteurs mondiaux, contribuera à rétablir l’équilibre sur le marché », soulignant, toutefois, l’impératif « de rester vigilant ».
Le sg de l’Opep est revenu, également, avec les pays membres de l’organisation et leurs alliés sur « les exploits et réalisations de l’Opep durant les dernières six années écoulées et sur l’Opep+ créée il y a quatre ans. Les participants à cette rencontre par visioconférence animée hier, se sont penchés sur les contributions de cette organisation à l’économie mondiale et ses avancées pour promouvoir le secteur énergétique et matières premières indispensables pour le développement économique.
Samira Takharboucht