Pour un partage équitable des ressources

Produits agricoles et transformation

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari, a appelé lundi à partir d’Oum El-Bouaghi les investisseurs à s’engager dans la transformation des produits agricoles tout en leur assurant le soutien de son département. «Tous les investisseurs désireux se lancer dans l’activité de transformation des produits agricoles bénéficieront de l’accompagnement et du suivi de notre département», tel est, semblerait-il, le mot d’ordre du représentant du Gouvernement.

Dans sa démarche, le ministre a parlé de cohésion sociale renforcée dans son secteur. Pour ses proches collaborateurs, la transformation des produits agricoles devrait permettre à des milliers de jeunes d’accéder à des emplois décents. «Ils seront moins tentés par des aventures périlleuses. Qu’ils soient issus du secteur informel comme formel, des paysans, pêcheurs, éleveurs, artisans, ils seront rémunérés à leur juste valeur avec la disparition graduelle des inégalités sociales», ont ajouté nos sources. Elles ont également révélé qu’à Oum El-Bouaghi, le ministre s’est longuement attardé sur sa volonté à réduire, autant que faire se peut, les disparités spatiales entre les villes et les campagnes ainsi qu’entre les zones urbaines et périurbaines. «Elles seront d’autant plus renforcée, que vivre en milieu rural, dans les zones frontalières, les quartiers périurbains, ne constituera plus un handicap pour accéder aux services essentiels et à un mieux-être», a révélé un des proches collaborateurs du ministre.
Ce dernier lundi à Oum El-Bouaghi, pour Cherif Omari, l’heure était à la gouvernance vertueuse et au partage équitable des ressources. C’est ce qui ressortait des déclarations du ministre soucieux d’associer les acteurs directs et indirects du monde agricole à ses décisions par une écoute attentive. Celle d’un Etat cherchant à matérialiser les attentes des principaux acteurs et à combattre la précarité, l’injustice sociale, les inégalités, l’insécurité, l’iniquité et la vulnérabilité. Il a également indiqué avoir exhorté les responsables locaux du secteur agricole à lancer des initiatives permettant d’attirer les investisseurs, notamment ceux parmi les jeunes, estimant que la wilaya d’Oum El-Bouaghi possède des potentialités agro- pastorales importantes, notamment en matière de production de laine, de cuir, de lait et d’ail. A travers cette déclaration, le ministre soulignait les répercussions positives, en termes économiques et sociales, de l’inauguration d’un complexe de stockage de céréales d’une capacité de 30.000 tonnes à Tagza. C’est une localité à fort potentiel agricole située dans la commune de Sigus. L’intervention du ministre paraissait être une mise au point adressée à la banque Badr quant à la nécessité de procéder au paiement accéléré des céréaliculteurs. «Pour peu qu’ils livrent leurs récoltes aux Coopératives de céréales et légumes secs (CCLS) dans des délais qui n’excèdent pas les 24 heures et de disposer de compte dans cette banque», a indiqué le ministre.
Ce que précise ce dernier qui a fait référence à la sécurité des paysans en cette conjoncture sanitaire exceptionnelle. C’était lors de la halte que la délégation ministérielle a effectuée dans une exploitation d’arboriculture fruitière. Celle-ci a pour créateur un jeune bénéficiaire du soutien public du Fonds national de développement agricole. Ce soutien a été matérialisé par l’apport de 500 arbres fruitiers et 30 ruches pleines. Ce qui a incité le ministre à affirmer que tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités de promotion sociale. Ce type de soutien a été mis en relief par le ministre sur le site lorsqu’il a précisé que «son département demeurera au côté des jeunes investisseurs». Il a parallèlement remis au jeune propriétaire de l’exploitation un arrêté de soutien pour l’installation d’un système d’irrigation au goutte-à-goutte et la réalisation de bassins d’irrigation. Ce faisant, Omari Chérif consolide l’idée que tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités de promotion sociale, en particulier grâce à l’accès démocratique à la connaissance. Et c’est là où la formation en tant que facteurs clés du changement dans tous les domaines, restent déterminant.
C’est aussi par une offre de formation professionnelle mieux orientée vers les besoins du marché du travail que devraient être renforcées la compétitivité et les performances de l’économie nationale et l’employabilité des jeunes. Ce pourquoi, il est question d’importants projets appelés à être mis en œuvre dès la prochaine rentrée sociale. Ils sont destinés à renforcer l’accès équitable à la formation professionnelle à travers toutes les filières de l’agriculture et la transformation agricole. Des indiscrétions proches du ministère de l’Agriculture révèlent que la transformation agricole, de certains produits permettra d’accéder à des certificats de spécialité.
Les mêmes indiscrétions précisent que diverses stratégies seront mises en œuvre pour faciliter la commercialisation des produits agricoles, le renforcement des infrastructures de stockage, la mise en place de plate-formes et de mécanismes de contractualisation avec les commerçants, ainsi que la régulation des importations par des mesures périodiques de gel. Il faut aussi retenir, au titre de ces initiatives, la politique active de conquête des marchés à l’export et la promotion, déjà engagée, des produits agricoles dans les chaînes de distribution locales. A l’instar de l’agriculture, l’élevage occupe une place prépondérante dans les performances du secteur primaire. Ce sous-secteur détient des atouts essentiels. Aujourd’hui, les enjeux se situent autour de l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières, du renforcement des infrastructures de transformation, de conservation et de commercialisation, avec une meilleure intégration dans la filière industrielle. L’amélioration de la structuration des segments industriels et familiaux des filières lait, bétail-viande, aviculture et cuirs et peaux est aussi devenue un impératif. C’est du moins, l’avis des spécialistes du monde agropastoral et de la pêche.
A. Djabali