Près de 200 millions de DA dans les caisses du club depuis le 1er juillet 2019

MC Oran

Le MC Oran a bénéficié de près de 200 millions de dinars comme recettes depuis le 1er juillet 2019 jusqu’au 19 juin 2020, a révélé lundi le directeur général de cette formation de Ligue 1 de football, Si Tahar Cherif El Ouezzani, estimant que «cette somme n’est pas à la hauteur des aspirations» d’un club de l’envergure du sien.

#S’exprimant en conférence de presse animée au niveau du siège de la Société sportive par actions (SSPA) du club, Cherif El Ouezzani, assisté par le comptable de ladite société, est revenu en détails sur les destinées de cette entrée d’argent, soulignant que les dépenses ont avoisiné jusque-là les 175 millions de dinars. «Si j’ai décidé de passer au peigne fin la gestion financière du club devant la presse, c’est pour instaurer une nouvelle politique que j’espère que les futurs responsables du MCO vont prôner pour que tout le monde sache, et dans la transparence absolue, comment on a géré le club sur le plan financier», a insisté l’ancien international algérien. Au cours de l’exposé de la situation financière des «Hamraoua» au cours de la période suscitée, il a été relevé que le club a bénéficié notamment de 110 millions de dinars de la part de son sponsor majeur, en l’occurrence, «Hyproc Shipping Company», une filiale de Sonatrach «qui est à deux doigts de racheter la majorité des actions du MCO», a précisé l’orateur. «Néanmoins, la balle est dans le camp des actionnaires de la SSPA/MCO, censés préparer les bilans de la société depuis sa création, or jusqu’à maintenant, rien de cela ne fut», a-t-il déploré, réitérant que «le salut du MCO passe par l’affiliation du club à une entreprise publique, car aucun dirigeant ni potentiel président n’est en mesure de subvenir à ses besoins, ni réaliser le projet sportif dont réclame la large galerie du club». Concernant les dépenses de la formation phare d’El-Bahia, estimées à 175 millions DA, il a été souligné que 13 millions DA ont servi au paiement de dettes de l’ancienne direction envers deux ex-joueurs de l’équipe. Dans le même ordre d’idées, Cherif El Ouezzani s’est réjoui de l’accord qu’il a conclu récemment avec pas moins de 20 joueurs de son effectif portant sur le désistement par ces derniers de 50% de trois salaires relatifs à la période de l’arrêt forcé du championnat, soit depuis la mi mars dernier, en raison de la pandémie de coronavirus.

Le MCO risque d’être privé de la licence professionnelle
Cet accord a permis à la direction mouloudéenne, qui attend que les sept joueurs restants emboîtent le pas à leurs coéquipiers, de réduire sensiblement les dettes du club envers ses protégés qui auront désormais à toucher encore deux salaires et demi seulement, a détaillé le même responsable. Cette action permet, selon le directeur général oranais, au MCO d’éviter d’autres litiges au niveau de la Chambre de résolution des litiges à laquelle les joueurs auraient pu recourir pour réclamer leur dû et également leur bon de sortie. Et si la direction du MCO s’est débarrassée de cette menace, ce n’est pas le cas encore pour l’autre dossier épineux qu’elle est censée régler avant le 15 juillet prochain, et inhérent à la transmission à la direction de contrôle de gestion des finances de la Fédération algérienne de football des 19 documents exigés pour bénéficier de la Licence professionnelle en vue de la saison prochaine.
Cherif El Ouezzani en a d’ailleurs profité pour lancer un «énième appel» à l’adresse des membres de l’assemblée générale des actionnaires de la SSPA/MCO afin de se réunir dans les meilleurs délais et élire un président du conseil d’administration, un poste vacant depuis l’été dernier, et œuvrer à la préparation des documents exigés «pour éviter d’autres désagréments au club qui risque de perdre son statut professionnel», a averti le DG du MCO. Il a, en outre, crié à «l’ingratitude», en rappelant que le conseil d’administration, qui lui a délivré un procès-verbal d’installation dans son poste l’été dernier, refuse toujours de lui établir un contrat de travail en bonne et due forme, ce qui le prive d’être payé depuis huit mois.
R. S.