Développement du rendement à l’hectare en vue

Production de la pomme de terre

«Tout est prêt pour partir à la conquête d’un niveau de production de pomme de terre dépassant les 40 tonnes à l’hectare, c’est-à-dire cinq tonnes de plus que le niveau actuel». La révélation est de Toufik Kestali directeur général de l’Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI), c’était ce dernier mardi.

Un objectif qui, s’il venait à être réalisé, permettrait à l’Algérie de consolider ses ambitions de faire du secteur de l’agriculture un moteur de la transformation économique dans le pays. Option que révèlent du reste, les récentes analyses, conclusions et recommandations des actions concrètes menées incessamment. Y adhère totalement le spécialiste en agronomie et partenaire privé de l’Itcmi, Farouk Slimani. Ce dernier a nuancé ses propos en insistant sur le choix de l’exploitation des engrais organiques bio au lieu de l’utilisation irrationnelle des engrais chimiques. Il a argumenté ce choix en faisant référence à l’expérimentation de vingt variétés de pomme de terre de consommation et industrielle. «Cette démarche a permis d’augmenter le rendement à l’hectare de 40% grâce à l’utilisation d’engrais organiques produits localement à partir de résidus issus de l’extraction d’huile végétale», dira-t-il. Il devait également insister sur l’exploitation de l’irrigation au moyen du goutte à goutte.
Selon lui, il permet d’augmenter le rendement de façon substantielle, tout en favorisant la fertilisation. L’organisation de cette journée technique mardi dernier a vu la participation de nombreux cadres, techniciens et autres agriculteurs habitués du terrain. Elle s’inscrit dans le cadre de l’appui technique aux programmes de développement de la filière pomme de terre dans ses trois segments : consommation, transformation et exportation. D’où l’optimisme de faire de l’Algérie un grand producteur de pomme de terre en Afrique. Il était clairement affiché dans le jeu des questions-réponses abordées par les participants. Ce que confirment, du reste, les derniers rendements ainsi que les analyses, conclusions et recommandations ayant guidé les discussions entre les dirigeants de toutes les parties prenantes. Il y a également des actions concrètes à mener pour lever les obstacles et favoriser le développement de l’agro-industrie dans l’ensemble des régions du pays. Ce que les partisans de l’agro-industrie mettent en relief en engageant un dialogue à même de leur permettre de disposer de moyens techniques et logistiques pour investir.
Ils auront à leur côté, outre les acteurs directs du secteur de l’agro-industriel, les représentants des Chambres de commerce, des banques et chefs d’entreprises. C’est sur cet aspect, qu’argumentant le développement des variétés de pomme de terre, s’est attardé le DG de l’Itcmi. Il a tenu à souligner : «La nécessite de sensibiliser les agriculteurs de la filière sur l’intérêt de développer la culture intensive pour optimiser les rendements à moindre coût en utilisant l’irrigation goutte à goutte et les techniques de fertilisation». Selon lui, ces techniques de production sont les plus appropriées par rapport à notre climat, contrairement à la culture extensive qui nécessite la mobilisation d’importantes surfaces agricoles, des intrants et des ressources hydriques plus conséquentes. L’autre démarche qui confirme les ambitions algériennes de se positionner comme fournisseur est orientée vers le secteur de la transformation économique en Algérie. Les récentes analyses, conclusions et recommandations issues de la journée d’études de ce dernier mardi, guideront les prochaines initiatives. D’autant plus qu’il est question d’améliorer les semences adaptées aux besoins des opérateurs.
C’est dans ce cadre que l’ltcmi a mis en place un programme de développement des semences de pomme de terre in vitro (activité expérimentale) destinée à la transformation. Le secteur dispose également d’un centre national de contrôle des semences qui contribue à l’homologation des variétés. Pour le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, la transformation et l’exportation de ce féculent, cultivé désormais sur tout le terroir national et pendant toute l’année, s’avère aujourd’hui nécessaire pour valoriser la production et créer de la valeur ajoutée pour l’économie nationale. C’est dire que les partisans de l’agriculture et de l’agro-industrie ont l’occasion d’engager un dialogue sur le développement de l’agro-industrie dans notre pays. Ils incluront les défenseurs de la transformation de l’agriculture. Les agro- industriels attendent déjà avec beaucoup d’impatience la mise en activité de l’Office de développement de l’agriculture industrielle dans les régions sahariennes bientôt opérationnel.
A. Djabali