La difficile équation

Reprise du championnat 

La reprise du championnat qui est un produit, une marque à la fois avec une date de péremption et un emballage vieillissant, est au cœur des débats depuis trois mois.

Comment remettre sur le circuit ce produit (championnat) qui accroche et qui tient en haleine tant de «consommateurs». Reste à définir sa stratégie de mise en vente non seulement mais aussi, dans quel état sont les infrastructures appelées à recevoir les compétitions. Entre le producteur et le distributeur, il faudrait bien qu’il y ait entente, en attendant sa mise en vente officielle. C’est un peu ce schéma qui amplifie ces débats qui empoisonnent l’instance, la rue, les supporters, les clubs et les experts. Le retard de sa mise «en vente perturbée» et contrairement aux pays voisins et européens qui ont repris, et souvent avec des centaines de supporters, l’Algérie aurait pu dès lors annoncer la date de reprise, mais les multiples dates hypothéquées n’ont fait que rendre difficile le choix d’un retour sur les terrains. Ceci d’une part et d’autre part le silence, l’attente, les rumeurs, les hypothèses, les fausses promesses font qu’aggraver le climat entre les clubs.
Et dans cette tornade, le président de la Fédération de algérienne de football n’arrive pas à mettre fin a cette danse sportive. «Si le championnat de Ligue 1 ne reprend pas, il n’y aura pas de champion. Parce que le championnat n’a pas été achevé. Un champion est celui qui va au terme de la compétition c’est-à-dire jusqu’à la 30e journée. En revanche, on va devoir désigner des représentants pour les compétitions africaines, et c’est à ce moment-là qu’il faudra tenir compte du classement avant l’arrêt de la compétition». Une contradiction qui perturbe toute analyse. Un gestionnaire pas content de cet éventuel emballage, sort ses griffes «nous méritons amplement le titre de champion, nous avons été réguliers depuis le début de la saison. En revanche, je salue la décision de la FAF d’inviter les clubs à se prononcer sur le sort réservé à la saison, dans le cas où la compétition serait définitivement suspendue», a déclaré le porte-parole du CR Belouizdad, Toufik Korichi. Plus loin, il fait entendre une autre réaction «Je ne suis pas en mesure de réagir aux propos de Zetchi, dont la déclaration n’engage que lui-même, mais nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour faire valoir nos droits».
Les autres clubs invités à examiner ces prochaines propositions se disent ne pas être d’accord pour laisser tomber leurs chances, ils veulent poursuivre leur aventure sportive et si le championnat s’arrête, alors il faudrait remettre le compteur à zéro, en attendant une autre option pour sélectionner les clubs devant prendre part aux compétitions africaines. Lors de son passage à la Radio nationale, Kheireddine Zetchi a évoqué ce sujet «deux options se présenteront : soit arrêter le championnat en déclarant une saison blanche, soit tenir compte du classement de la dernière journée (22e journée). La décision va pouvoir être validée par le bureau fédéral, mais il ne s’agit nullement d’une décision administrative». Concernant les relégables, Zetchi a estimé qu’il serait injuste de reléguer le dernier du classement, alors qu’il restait encore huit journées à disputer. «Pour la relégation, il va falloir bien réfléchir, car sincèrement ce serait injuste de reléguer celui qui est dernier à la 22e journée, alors que le championnat n’est pas terminé. Il a le droit de se défendre. En huit journées, le dernier peut espérer se maintenir.
Je ne suis pas favorable aux décisions administratives, sauf lorsqu’il s’agit d’une décision de la DCGF (direction de contrôle de gestion et des finances) ou de pareilles instances». Il est utile de noter que les activités sportives ont été suspendues à la mi-mars en raison de la crise sanitaire. Le CRB occupait avant la suspension du championnat, la première place au classement après 22 journées disputées avec 40 points au compteur en plus d’un match en retard, devant l’ES Sétif et le MC Alger, qui comptaient 37 points chacun, mais avec un match en moins pour le Mouloudia d’Alger, et la JSK juste derrière avec 36 points. En outre, cette nouvelle donne ne fera certainement pas plaisir aux Belouizdadis, surtout si le championnat de Ligue 1 ne reprend pas, car dans ce cas, ils ne seront pas champions. Difficile sera la fin de cette chaude partie.
H. Hichem