Hier adulé, aujourd’hui critiqué 

Bougherra Madjid, sélectionneur des A’ 

Il est à ne rien comprendre sur les comportements bizarres des soi-disant techniciens algériens. C’est grave et même trop grave, cette façon de porter des jugements négatifs sur la personne de Bougherra Madjid, le talentueux footballeur qui a été choisi sélectionneur de l’équipe nationale des locaux afin de préparer le futur CHAN et de fournir de bons éléments à la sélection. 

Le choix a été fait, il est porté sur celui qui a fait deux Coupes du monde 2010 et 2014, qui a été le capitaine de la formation des Guerriers du désert, avec ses 70 sélections, et qui détient des diplômes d’entraîneur comme l’a si bien dit le baroudeur Issad Bourahli. «Sommes-nous, à ce point amnésiques, pour porter des critiques sur un footballeur magique et magic» qui a beaucoup donné à son pays et qui avait échappé au lynchage lors du match Egypte-Algérie au même titre que les Lemouchia, Halliche et autres ? Depuis plus de quinze années, cette formation est devenue la fierté de tout un chacun, le miroir pour chaque Algérien. Il faut arrêter de toucher à la dignité des joueurs algériens, ceux que l’on surnomme les binationaux. Ils ont choisi de porter les couleurs algériennes, et ils n’ont en aucun cas hésité à faire le bon choix, le choix du cœur.
Ces spécialistes, consultants, une partie du moins, ont-ils réellement conscience de la légèreté de leurs arguments pour pondre de telles théories et dire que tel joueur local est mieux qu’un joueur immigré. Il n’y a pas de joueurs locaux ou binationaux, il y a une Equipe nationale composée de joueurs algériens. Que ces messieurs nous expliquent pourquoi nos meilleurs footballeurs locaux n’attirent pas du tout les clubs professionnels étrangers, et lorsque l’un d’eux a la chance de faire des essais, c’est presque à coup l’échec. Les exemples sont nombreux, nos joueurs n’arrivent pas à s’imposer outre mer mais par contre des joueurs issus de l’immigration, du 4e ou 5e palier de la hiérarchie du football français s’imposent aisément dans nos meilleurs clubs et sont même retenus dans différentes sélections nationales.
Lemmouchia était un parfait inconnu en France au club de Lyon. La Duchère 4e division du football français, sa réussite a d’ailleurs attiré beaucoup de footballeurs «beurs» dans notre championnat à l’image de Cedric Mohamed, Zerdab, Mokdad, Yachir et autres. Pour nous, ce sont les bienfaits de la véritable formation du sérieux, de la discipline et d’éducation et sans lequel le talent ne servira à rien. Certains techniciens, outre leurs qualités intrinsèques, doivent avoir un peu de retenue car ils oublient qu’ils ont eu la chance d’évoluer sous la coupe d’éducateurs étrangers exceptionnels (Rogov, Makri) et des Rachid Mekhloufi, les frères Soukhanes, les Kermali, Maouche Mohamed. Eux aussi étaient des professionnels d’outre-mer. Le football algérien n’a pas débuté en 1982 et ne s’est pas arrêté en 1982. On peut prétendre remporter une Coupe du monde mais elle ne sera pas aussi importante devant la prestigieuse formation de la glorieuse équipe de la liberté ? Prenez l’exemple de l’excellent Maouche Mohamed qui après avoir qualifié l’Algérie au Mondial-1982 s’était retiré pour des considérations qu’il ne veut pas divulguer. L’Algérie avant tout.
Kouider Djouab