«La nouvelle architecture pâtissière»

Mascara : Les entreprises de constructions étrangères présentes en force

Des formules qui en disent long pour une crise inquiétante où en Algérie les délais de réalisation en matière de construction sont estimés à des années, à l’exemple de ce qui se passe à Mascara. En clair, on met plus de temps pour construire que d’habiter, où les prétendants à la recherche d’un logement décent sont désorientés quand ils découvrent avec stupéfaction la réalité de la machine bureaucratique.

Dans le même contexte, le manque de contrôle dans le processus de fabrication, la très mauvaise maçonnerie, le retard dans la livraison, engagements non tenus, défauts de fabrication dans ce qui se passe à l’intérieur de ces nouvelles habitations. La liste reste très longue à étaler. Un fiasco, où des acquéreurs ont été obligés à refaire pratiquement tout à l’intérieur de ces architectures pâtissières. De l’escroquerie purement et simplement, vu qu’on est le seul pays au monde qui ramène de l’étranger ceux qui créent notre chez-soi, ce qui est impensable. Un bureau d’étude élisant domicile à Mascara, qui a voulu garder l’anonymat dira en ces termes : «On peut importer une étude, ramener un bureau d’études pour nous faire un hôpital, une université, mais pour faire un logement, c’est propre à nous, parce qu’il y a ce qu’on appelle l’«ancrage identitaire», il y a aussi l’étude sociologique qui est très importante, donc, il faut choisir quelqu’un de l’Algérie».
Des logements nouvellement réalisés avec un grand retard via les Turcs et les Chinois dans le chef-lieu de la wilaya, et ce, en continuant à favoriser l’étranger par des mains expertes pour chercher des solutions auprès de ces groupements étrangers pour corriger les fautes commises. C’est cela, en un mot : un style bâtard, où des acquéreurs désabusés par ces types de promoteurs qui n’ont jamais été inquiétés, sont venus à plusieurs reprises à la Maison de la presse pour raconter le calvaire d’un rêve perdue à jamais. Des acquéreurs, certes en colère, mais résignés, soumis et qui ont déboursés des sommes inimaginables pour se permettre un luxe utopique. Dans ce contexte, il paraît que, selon des acquéreurs en question, les logements qu’ils se sont appropriés au niveau du chef-lieu de la wilaya, après plusieurs longues années d’attente se sont révélés architecturalement «bâclés» et à béton garanti. La nouvelle architecture pâtissière, communément appelée au niveau du chef-lieu «logement de maquillage», d’où ce difficile constat, on voit l’ampleur de l’aliénation de la plupart des acquéreurs qui ont pointés du doigt ce clan spécial de promoteurs immobiliers, qui sont avant tout des marchands. Il s’agit là de quelques exceptions qui confirment la règle selon laquelle le capital privé national reste très largement mercantile et affairiste.
Au niveau de la wilaya de Mascara, dans le domaine juteux de l’habitat où des privés ignares et voraces, se sont bien remplis les poches où les principes fondamentaux du secteur privé ont été la rotation rapide des capitaux, l’accumulation rapide des gains, et une capacité maximale d’adaptation. En fait, devant l’indifférence des pouvoirs publics et des responsables concernés, des promoteurs immobiliers sans foi ni loi, qu’il convient de combattre, préférant adopter les transactions obscures et rapides, ont leurré ces malheureux acquéreurs qui ne savent plus à quels saint se vouer. Des entreprises connues sur la place publique, à l’exemple de l’Entreprise Khattat qui a complètement chamboulé les dogmes des relations avec certains directeurs exécutifs, et ce, sans rentrer dans les détails qui fâchent. Le secteur privé au niveau de la wilaya de Mascara, reste fondamentalement marchand et tout à fait incapable de se projeter dans le long terme, sur plusieurs générations. En effet, il est difficile pour une personne occupant avec sa nombreuse famille un taudis exigu de surcroît, de patienter dans l’espoir, souvent non réalisé, d’acquérir un appartement décent.
En dépit des contraintes et autres difficultés, l’Etat n’entend pas baisser les bras et rendre le tablier. Pour preuve, de nouvelles formules sont trouvées, certaines ont trouvé des résultats escomptés, d’autres ont échoué. Les entreprises de constructions de bâtiment les plus performantes dans la wilaya de Mascara, qui se comptent sur le bout des doigts, cinq ou six pas plus, ont décriées les «deux poids deux mesures» de la «tarte nationale» dans ce qui se passe dans les passations de marchés publics des logements AADL, se retenant pour la wilaya de Mascara. En effet, la daïra de Ghriss s’est vu écartée de la formule de construction AADL faute de manque de terrains bâtissables. La daïra de Sig, quant a elle, a pu être appuyée par une quantité d’environ 400 logements de types AADL, entièrement donnée sur un plateau d’argent à une société turque, qui d’ailleurs, ces dernières font le plein au détriment des société de construction locales, élisant siège dans la wilaya de Mascara. Plusieurs de ces entreprise locales performantes sont dans l’obligation de mettre les clés sous le paillasson, tant ces inégalités criardes persistent dans l’univers de l’habitat des «deux poids deux mesures».
Le nombre de logement, dont on aime afficher le nombre à chaque événement, pareil au niveau de cette wilaya-pilote pour se rincer les yeux, n’a rien de surprenant, ce qui demeure, ce sont les résultats qui n’ont jamais suivi, où des appartements livrés clé en main ressemblent étrangement à des kiosques. Des cuisines réduites comme des édicules et dont elles ne peuvent contenir pas plus de trois personnes, des sanitaires (salles de bain) qui ressemblent à des urinoirs. Le cahier des charges n’est plus respecté, où ce qui subsiste sur les plans est contraire à la réalité du terrain, à l’exemple de ce qui se fait sur la route d’Alger, où des pseudo-entreprises à l’exemple de Khettat et autres compagnies ne font pas la différence entre les torchons et les serviettes. C’est honteux d’en arriver là ! Et qui sont ces responsables qui protègent ces arnaqueurs ? Le problème de logement dans la wilaya de Mascara se trouve dans un ghetto de mentalités abjectes et de pratiques infectes qui ont trouvé refuge dans un silence complice qui arrange les corrompus et les corrupteurs. Le citoyen, en tout cas, attend toujours le logement de tous les dérivatifs.
Le Code des marchés, version Bouteflika, n’est pas légal…blague à part, il s’agit de «gré à gré» (gag, pour faire court), et non pas de gags à en mourir de rire, digne des blagues de Mascara. La gravité du sujet ne s’y prêtant pas, certains directeurs exécutifs des haut voltigeurs dans la corruption au niveau de cette wilaya qui mérite mieux, et les maquereaux d’entrepreneurs très entreprenants. Pour avoir une idée de l’étendue des marchés de «gré à gré», généreusement octroyés ces 15 dernières années, il faudrait se référer aux divers procès en justice d’anciens responsables qui poursuivis en justice à l’heure où nous mettons sous presse le présent article. Enfin, les entreprises performantes de construction de bâtiments au niveau de la wilaya de Mascara, veulent des assurances palpables de la part de ceux qui sont autour de la table de décision au niveau central, et non de ceux qui tirent les ficèles au niveau du chef-lieu de la wilaya de Mascara.
Manseur Si Mohamed