La reprise, une harcelante question

Championnat de football

Pas de reprise du championnat. Un refrain qui semble tenir la route. Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19), déclarait sur les ondes de la Radio algérienne que «sur le plan sanitaire, la reprise de la compétition n’est pas possible», avant d’ajouter «notre pays lutte avec acharnement contre cette pandémie, les derniers chiffres de contamination doivent nous pousser à réfléchir… Nous ne pouvons pas reprendre dans de telles conditions».

L’idée circule toujours, et il faut apprendre à présent à tout effacer et à oublier la saison footballistique. «En football, on peut refaire le match mais pas la vie», nous disait un ex-international A. Koufi. Moi, je dirais «on ne massacre pas les vies humaines pour une partie de football ou pour le titre de champion». Une troisième personne qui partage cette discussion, nous dira «le virus crache son venin, et les présidents de clubs veulent lui ouvrir les portes des stades juste pour jouer alors que le virus n’attend que ça, arrêtons de jouer à ce jeu, il faut tout arrêter ou alors oser animer un débat sur cette question au moment où les chiffres grimpent». C’est ce que préconise le président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar, qui vient d’être conforté par la quasi-totalité des présidents de clubs avec lesquels il venait de se réunir à Constantine dans le cadre de sa tournée qui a débuté à Oran. Pour lui, la meilleure option est de baisser rideau sur la saison sportive 2019-2020.
«On n’est pas sortis dans les temps morts, on a seulement temporisé car on ne pouvait pas faire autrement, vu le confinement imposé… Maintenant, tous les présidents sont unanimes à dire que l’arrêt de la compétition est inévitable, seule l’ASK a défendu la reprise, je les comprends, ils sont 6es et ils refusent l’arrêt parce qu’ils ont peur de manquer l’accession si jamais on décidait de faire monter les 4 premiers». Medouar, dans un discours sans bavure dira qu’il «ne peut prendre la responsabilité de reprendre les compétitions avec plus de 100 000 joueurs ce qui n’est pas possible». Sans trop s’éloigner de ses limites, il rappellera, bien qu’il soit le représentant de 800 joueurs, il se soumettra aux décisions des autorités sanitaires et le ministère de la Jeunesse et des Sports qui sont les seuls habilités à prendre une décision, et là le BF n’y peut rien… «Ceci dit, chez nous, on est que 7% du nombre total des joueurs de football en Algérie, on est loin des 100 000 joueurs qui vont devoir reprendre et suivre les consignes du protocole à travers les 62 ligues».
Le bureau fédéral se réunira mardi, il fera des propositions aux membres de la ligue et espère que cette question soit tranchée, sachant que des dirigeants affichent un agacement débordant et des joueurs excitants veulent connaître si oui ou non, il y aura reprise ? Dans le cas contraire, ils souhaiteraient rejoindre leurs familles. C’est ce qu’espère le président de la LFP qui est harcelé par les questions des gestionnaires et auxquels il ne peut apporter de réponses définitives notamment avec l’annonce de reprise des championnats chez les voisins en Tunisie et au Maroc. Il répondra «ils sont libres de reprendre ou non, l’Algérie est un pays souverain, si demain en Algérie les responsables de notre pays disent qu’il faut reprendre, on reprendra, s’ils disent non, on ne reprendra pas. Le seul décideur, ce sont les autorités, le reste, ce ne sont que des avis», conclut-il.
Et de rappeler «c’est au BF de prendre la décision finale et trancher bien avant la décision attendue du MJS et du gouvernement». Des réactions plus brûlantes fusent des quatre coins de la salle où certains montent aux créneaux pour exiger «une décision définitive, même si le BF n’a pas le feu vert d’en haut, je pense qu’il faut prendre une décision, il faut faire preuve de sagesse. Personnellement, je pense que s’il y avait faisabilité, la prolongation du confinement n’aurait pas été décidée, après si on leur dit de reprendre on s’y soumettra, on peut reprendre en septembre, octobre, novembre et jusqu’à décembre, mais il faut prendre une décision, il ne faut pas laisser les clubs suspendus». Une solution qui n’est toujours pas proche des portails des terrains de football. Cadenassée, cette situation devrait permettre aux dirigeants des clubs d’ouvrir des espaces de formations pour les joueurs afin qu’ils puissent prendre connaissance des nouvelles lois de jeu qu’impose la FIFA.
H. Hichem