Le MCO n’est pas un rêve mais une histoire

Football

La SSPA/MC Oran serait-elle en train de crouler sous le poids des problèmes qu’elle accumule ? L’histoire de ce club n’est pas un rêve dépassé au bilan décevant, même s’il y a des supporters qui n’en sont pas fiers, malgré cette dure crise qui secoue cette belle maison oranaise.

Les quelques langues de bois et les langues de sourds qui se manifestent durant toute la saison footballistique ne peuvent ignorer l’histoire de ce club qui a connu l’une de ses plus belles pages sportives. Fondé le 14 mai 1946, il vient tout juste de souffler ses 74 années d’existence. Le stade Ahmed-Zabana est le sien, c’est là où il a laissé ses premières empreintes de son histoire ou presque. Il évolue dans ce stade d’une capacité d’environ 40 000 places. Il est le club le plus titré en Algérie. «Il garde dans son agenda le plus grand nombre de saisons en Division 1 (avec le CR Belouizdad), il compte quatre championnats et neuf fois vice-champion. Même chose pour la Coupe d’Algérie, avec quatre titres et plus de vingt fois demi-finaliste. Il est écrit dans le registre international que le MCO est le seul club algérien à avoir gagné la Coupe arabe des vainqueurs de coupe et la Supercoupe arabe avec un nombre record de participations algériennes dans toutes les compétitions arabes. Le club a aussi été finaliste de la Ligue des champions de la CAF en 1989. Aujourd’hui, il joue son avenir. Une situation qui fait parler les ex-internationaux et ses supporters.
«Jamais nous n’aurions cru que ce club puisse traverser de pareils courants où des hommes censés le protéger afin qu’il puisse résister à toutes les vagues les plus hautes du football, s’affrontent, eux aussi, à des idées qui le déstabilise». Voilà un échantillon de réactions dont celui d’un ex-international qui préfère garder l’anonymat pour des raisons personnelles. En attendant une bouée de sauvetage, il est comme un bateau qui s’éloigne du quai sans boussole. Janvier 2020, lors d’une énième conférence de presse Chérif El Ouazzani, alors directeur général du MCO, déclarait «je n’ai jamais demandé ce poste, j’active sans décision mais juste avec un PV d’installation. Je peux travailler là où je veux et je ne pouvais pas laisser le club dans une situation qui ne plaidait guère en sa faveur… On m’accuse d’avoir encaissé plusieurs mois de salaires alors que c’est faux». Avant d’ajouter «l’avenir de l’équipe est en danger, je le redis encore une fois, je songe cette fois-ci à démissionner, si une solution définitive et urgente n’est pas apportée au club. Même mon entourage a décidé, lui aussi, de jeter l’éponge, eu égard à une situation qui commence à devenir intolérable sur tous les plans».
Plus loin, il déclare «c’est l’ancien wali d’Oran qui m’a imposé à ce poste afin de désamorcer une situation qui commençait à prendre de l’ampleur durant la saison estivale». Une dépêche de l’APS datée du 20 mai 2020, rapportait que ce club est «sommée de payer près de 7 millions DA au technicien français pour limogeage ‘abusif’ par l’ex-président du club, Ahmed Belhadj dit Baba. L’actuelle direction que dirige depuis l’été dernier le directeur général Si Tahar Cherif El Ouezzani, s’en lave les mains et impute la responsabilité de cette énième sanction dont fait l’objet le MCO à l’ex-premier responsable du club». Le MCO qui souffre d’une crise financière est menacée par une saignée au sein de son effectif. «Aujourd’hui, Réda Abdouche affirme que le Conseil d’administration de la SSPA/MCO n’est plus opérationnel depuis la démission de Baba. Si son mandat n’est pas expiré, le CA a les prérogatives de se réunir pour désigner un nouveau président du conseil, sinon il est obligatoire de revenir à la tenue d’une AG pour désigner un nouveau CA et son président», a affirmé au quotidien d’Oran, le responsable de la DCGF.
A propos de la signature de la convention tripartite, «si ce document n’est pas signé, le MCO ne pourra pas bénéficier de la licence professionnelle». Rien ne va plus donc pour ce grand club de l’Ouest «sur le plan administratif, la SSPA du club phare de l’Ouest n’existe pas», souligne Réda Abdouche, le président de la DCGF. Répondant à la question relative à la plainte déposée par le CSA «la situation n’a pas évolué d’un iota en raison de l’absence de Belhadj et Djebbari qui n’ont pas répondu aux convocations de l’experte désignée par la justice». Pour Youcef Djebbari «je suis confiné chez moi et je ne suis au courant de rien». Quant à Baba, tous nos appels furent voués à l’échec. «A ce moment Baba et Djebbari seront convoqués par la justice, car il va falloir rendre des comptes sur l’argent des deniers publics dont le MCO a bénéficié durant leurs mandats», a révélé une source proche du dossier.
Par ailleurs, il y a sur la table l’expiration de la décision de gestion accordée à Chérif El-Ouazani. Le feu s’étend à d’autres dossiers, les démarches entamées pour obtenir une prolongation au DG actuelle pour gérer les affaires courantes seront-elles entendues ? La menace d’une lourde sanction n’est pas épargnée, tant à l’échelle nationale qu’internationale. «A titre d’exemple, l’argent des droits de TV, destiné à régulariser la situation de Cavalli, a atterri dans le compte du club, mais personne n’a le droit d’entamer la procédure pour payer le coach français, étant donné que Chérif El-Ouazani n’est plus réglementairement apte à signer ce genre de documents». Ainsi donc, le MCO reste exposé aux sanctions de la FIFA et l’interdiction de recruter. Il faut imaginer le pire des scénarios. Sera-t-il incapable de faire face à ses dettes…
H. Hichem