Les conditions d’hygiène foulées aux pieds

Vente de la sardine au marché couvert à Relizane

Vendredi, il y avait du monde devant les étals de poisson au marché de Relizane. La cause était évidente : la sardine était affichée à 400 DA/kg. Une chute vertigineuse du prix de ce poisson qui caracolait entre 600 et 700 DA/kg, il y a quelques jours seulement.

Les ménages s’agglutinaient, donc, devant les caisses remplies à ras de sardines, car il est connu du commun des citoyens que les prix de celle-ci fluctuent à ne pas en finir. Mais au-delà de ce constat, il est à regretter les conditions peu enviables dans lesquelles sont commercialisés la sardine et le thon. Certes, les caisses pleines de ces poissons sont transportées dans des camions-frigos, mais au déchargement, ces produits de la mer sont vendus à l’air libre. Vendredi, il faisait un peu chaud à Relizane, quelque chose comme 30 ou 36 degrés. Cette température n’est bien évidemment pas idéale pour la conservation et la commercialisation de la sardine et de toute autre viande, qu’elle soit rouge ou blanche. Et c’est dans toute cette ambiance quelque peu délétère que la sardine était vendue dans ce marché, loin de tout contrôle.
Et comme pour «rafraîchir» cette denrée périssable, les poissonniers l’aspergeaient d’eau, sans savoir que cela lui rajoute une couche dans une putréfaction indescriptible. Le pire dans tout cela, il y a des poissonniers qui proposent à la vente une sardine complètement écrabouillée et «broyée» aux clients qui, comme aveuglés, achètent le plus normalement du monde, sans broncher. Mais le «spectacle» qui laissait interdit, c’est la vente du thon après une opération de dépècement dans des conditions «épouvantables». Munis de scie à métaux et de couteaux effilés et longs, des poissonniers découpaient des morceaux de thon à même les caisses, dégoulinant de sang et de «sciures». Les morceaux à la limite de l’avarie sont ainsi remis aux clients qui, tout satisfaits, ne semblaient pas se poser trop de questions, sachant que ce n’est pas chaque jour que les ménages s’offrent du thon, car, cette fois-ci, il était moins cher que d’habitude, avec un tarif de 400 DA/kg.
N. Malik