Le conseil syndical de l’entreprise annonce une grève générale

ADE

A moins d’un accord de dernière minute auquel parviendraient les parties en conflit la direction générale de l’eau ayant siège au ministère des ressources en eau à Alger et les syndicalistes représentatifs rien ne pourrait empêcher la fermeture des vannes de distribution d’eau potable aux populations des 48 wilayas du pays. Le mot d’ordre de grève générale est déjà donné. Il émane des membres du conseil syndical de l’entreprise Algérienne Des Eaux.

A celle-ci, il est reproché des 35.000 cadres et agents de l’Algérienne Des Eaux (ADE) à laquelle sont rattachés un même nombre d’unités de production. Pourtant tout indiquait que les deux parties étaient arrivées à un accord au début de l’année en cours. Cet accord prescrivait une augmentation des salaires et IPE à hauteur de 20% à verser avec effet rétroactif à partir du mois de juin courant. Or, c’est cette période que la direction générale a choisie pour revenir sur sa décision et inviter son partenaire social à se satisfaire de 10% d’augmentation. L’employeur avait cru qu’il pouvait se suffire de l’accord personnel du SG du syndicat, pour se dédire et annoncer sa volonté ferme de maintenir les 10% de plus à verser aux travailleurs. A partir de là, rien ne pouvait arrêter la machine de la contestation. Dans différentes régions telles que Tizi-Ouzou, Sétif, Bouira et bien d’autres, des marches de contestation ont été organisée. Brandissant des banderoles sur lesquelles étaient inscrits des appels à l’Etat de trouver une solution « rapide et efficace». A défaut, il est certain qu’il y aurait un problème d’approvisionnement en eau potable des communes et des localités environnantes. Les rassemblements initiés par les syndicalistes devant les sièges des directions des unités ADE, ont été caractérisés par une grande mobilisation des travailleurs. Elles sont aujourd’hui une vingtaine d’unités de distribution à respecter le mot d’ordre de grève. Elles devraient être suivies par toutes les autres. Du côté des abonnés des unités ADE en grève, la colère des populations est difficilement contenue. A ce niveau, les citoyens soulèvent également le problème de goût saumâtre, causé par une remontée excessive de la salinité au niveau de la nappe phréatique du forage. Cette situation perceptible dans plusieurs régions du pays depuis plus de trois mois impose aux abonnés de consommer une eau impropre. C’est ce qui a été dénoncé par, nous, par la remise à l’autorité locale d’un mémorandum dénonçant une remontée de forte salinité de la nappe. « Elle porte un taux qui dépasse parfois plus de 30 grammes de sel par litre d’eau fournie par le réseau d’approvisionnement de l’ADE alors qu’au niveau de l’eau de mer la teneur en sel est de 35 grammes par litre ». révèle-t-on. Pour l’heure, cette préoccupation ne figure pas au nombre des préoccupations des travailleurs de l’ADE. Pour ces derniers, seul l’accord intervenu au début du mois de janvier 2020 et ponctué par un protocole d’accord signé par les représentants de la direction générale ADE et le conseil syndical représente un document de travail. «Nous appelons à la mise en route des dispositions contenues dans l’accord signé par les représentants de la direction générale du ministère des Ressources en eau et ceux du conseil syndical», affirment plusieurs travailleurs. D’autres ont souligné l’incompétence de leur hiérarchie habituée au laisser-aller dans les prises de décision qui engagent l’Etat. «Les représentants de la direction générale sont venus non pas pour discuter sur des bases solides des augmentations de salaires et autres, mais pour déblatérer sur un sujet économique et social qui les dépasse. Ils ont démontré toute leur incompétence. Au vu des engagements financiers que cette situation laisse supposer, tout porte à croire que les répercussions seront graves pour l’avenir de l’entreprise », ont affirmé plusieurs syndicalistes membres du conseil syndical. Celle-ci risque de se répercuter négativement sur l’avenir de l’entreprise. Pour en savoir plus nous avons tenté à maintes reprises de contacter le DG de l’ADE mais qui s’inscrit constamment aux abonnés absents.
A.Djabali