L’histoire des hommes !

Boumerdès

La question est d’autant plus pertinente quand on sait que la ville de Bordj-Menaïel n’a jamais manqué ni d’intellectuels, ni de cadres, ni de compétences, ni de sages, ni de notables, mieux encore, elle a vu la naissance de grands hommes. Pour être une personnalité, il faut acquérir un ensemble d’éléments qui constitue le comportement et les réactions d’une personne. La personnalité d’une personne est sa manière d’être, de penser et de se comporter, un homme avec du caractère, plein de loyauté, d’honneur et de bravoure.

De par le passé et selon l’aveu des habitants des localités limitrophes, cette ville faisait parler d’elle avant même le déclenchement de la lutte pour l’indépendance, en effet selon moults témoignages, la ville de Bordj-Menaïel était le fief du militantisme et beaucoup de personnages natifs de la ville ont laissé leurs empreintes et dont la génération actuelle en parle avec fierté. Il faudrait que l’individu dégage de bonnes idées par rapport à ses relations avec la société et ses actions envers ses administrés, il doit avoir du poids et de l’importance. Une personnalité est un individu hors du commun qui possède «wahde el hikma» ( une spécialité) d’un homme de grande sagesse qui est très respecté puis respectueux envers la population, un personnage intègre avec des principes. Un ministre, un wali, un chef de daira, un président d’APC, peut-il être considéré comme une personnalité ? Oh ! que non ! c’est un commis de l’Etat , il peut l’être dans le cas où tout ce qu’il entreprend s’extériorise dans le bien et qu’il est bien accepté par la population. La personnalité qui veut dire dans le jargon dialectal arabe bien de chez nous «Achakhssia» n’est pas propre à quelqu’un d’intellectuel, elle peut se coller à quelqu’un d’analphabète mais dont le parcours de son vécu est plus qu’honorable, c’est quelqu’un de très honnête, de très serviable, une icône dans son entourage.
Alors comment se permet-on de donner de fausses informations sur internet en nommant des personnes comme étant des personnalités de la ville de Bordj-Menaïel ? Loin de nous à les citer, mais il faut quand même rendre à «César ce qui appartient à César» en respectant l’echelle de valeurs des gens et rendre hommage à ceux qui ont beaucoup donné à la localité de Bordj-Menaïel à l’image du professeur cardiologue et ancien moudjahid, ex-chef de service à l’hôpital Mustapha Pacha, ancien responsable du secteur sanitaire des maquis lors de la Guerre de libération nationale, écrivain et qui n’est autre que Toumi Mohamed, celui dont l’histoire se souviendra toujours, un homme qui a beaucoup donné pour sa ville, son pays, et la médecine, «c’est lui qui a confirmé l’acte de décès de feu Houari Boumédiène). Aussi, seconde personnalité dans le corps médical, Ameur Cherif Soltane médecin encologue à l’hopital Mustapha Pacha, spécialiste du cancer des poumons, un personnage très respecté, très aimé,toujours prêt à offrir ses services pour ceux qui souffrent et qui malheureusement nous a quitté dernièrement.
Ameur Soltane Cherif est le digne fils du médecin Tbib Ameur durant la periode coloniale . Il y avait aussi Cheikh Belkacem et Cheikh Chikhaoui Ahmed deux imams qui ont toujours préché la bonne foi au niveau de la mosquée Mansouri Mohamed et pour l’histoire Cheikh Ali. Tahanouti Ali président de l’Union des clubs algériens, président de la Jeunesse sportive de Bordj-Menaïel, un grand monsieur avec un grand « H », un personnage qui a beaucoup donné au football algérien, l’homme qui a fait sortir le football ménaili du néant vers l’élite de la balle ronde avec une participation de la JSBM en Coupe d’Afrique des clubs, une finale de coupe d’Algérie en 1987 et une première place au championnat à égalité avec l’US Chaouia et la JS Kabylie. Autre personnalité, Tlemcani Rachid, politologue natif de Bordj-Menaiel, spécialiste des conflits mondiaux, conférencier hors-pair reconnu aux Etats-Unis et dans la plupart des pays d’outre-mer.

Bordj-Menaïel a toujours donné naissance à de valeureuses personnalités tels que Cheikh Hocine Mahfoud Legribissi, imam à la mosquée de ladite localité, ancien élève de la Zaouia Sidi-Abderahmane Elouli d’Azazga et cousin avec si Ahmed Hocine dans la zaouia de Sidi-Amar Cherif à Sidi-Daoud et ancien membre de Djamiate el Oulama, un homme pieu qui a consacré toute sa vie à l’apprentissage de l’Islam. Cheikh Hocine Mahfoud a inculqué son savoir à ses enfants, Abderahmane a étudié à El Azhar (Egypte), Ahmed Avocat de métier et Cherif qui a été directeur d’un collège», aujourd’hui retraité, mais tout un chacun lui reconnaît sa sagesse d’avoir toujours sauvé des élèves de la déperdition scolaire, voilà une personnalité qui a beaucoup donné à l’enseignement sans jamais rien demander à personne et dont les habitants de Bordj-Menaïel lui vouent un très grand respect, voilà la fierté du devoir accompli de cet homme disponible , plein de conseils avisés qui a permis à beaucoup de jeunes scolarisés de surmonter les difficultés et de traverser avec bonheur les vissicitudes de la vie.
En outre, on n’oubliera jamais de citer les anciennes personnalités de Bordj-Menaïel qui nous ont quitté et qui demeurent irremplaçables à l’ image de l’Hadj Mazouzi, Hacene Abdenour Pharmacien et moudjahid de la première heure de la Guerre de libération nationale et premier président d’APC de Bordj-Menaiel, Amara Ahmed président d’APC et directeur de collège, et qui a été à l’origine du projet de construction du lycée Chafai, Naili Amar, ancien chef scout et militant de la cause nationale et surtout gérant d’une salle de cinéma el Djamel, un veritable gentleman, Djouab Ali, ancien commerçant et ancien moudjahid qui a connu milles métiers et milles misères, rescapé des innombrables tortures, membre du PPA, du MTLD, du CRUA et de l’OCFLN , Badis Ahmed, un homme sage et révolutionnaire, Ahmed Djenane, ancien moudjahid qui a continué de servir l’Armée algérienne au grade de commandant, colonel, Hamrioui Hocine, Ahmed Benmechta, deux anciens gentlemans de la ville de Bordj-Menaiel, et des centaines d’autres qui ont été la fierté de toute la région, des personnes très respectées, aimées par la société, des êtres de confiance, des «chakhssiate » qui incarnaient le bien par leur générosité et leurs bonté, des hommes de principes, de sagesse et de gentillesse.
La personnalité est- elle en voie de disparition ? Sans oublier Hadj Arab Safi, professeur dans le CFPA, il est du devoir de chacun de faire connaître à la génération actuelle et celle à venir le personnage respecté et respectueux qu’est Hadj Arab, l’homme oublié par tout un chacun dans la circonscription des Issers qui l’a vu naître et Bordj-Menaïel qui l’a adoptée, devenant un digne fils de la localité des Coquelicots, Ammi Hadj-Arab est un homme au sens propre du mot, connu pour sa gentillesse, pour son talent, mais également pour son courage, sa générosité, sa modestie et surtout son esprit très sportif. Il connait tout, la politique, le sport, le football. Enseignant chevronné et éducateur compétent, artiste dans la plomberie générale où il a formé beaucoup d’apprentis, devenus actuellement des spécialistes dans cette noble branche au niveau du centre de formation professionnelle (CFPA) du chahid Boualem Ghalem de Bordj-Menaiel, l’histoire retiendra également Ammi Said Miloudi, Said Hamadache, Moh Rabah, Kadem Rabah plus connu par Mitiha, Rachid Omar, Amrous Rabah qui ont été la fierté des Coquelicots.

Ils ont connu des vertes et des pas mûres avec la Jeunesse sportive de Bordj Menaïel. Ils incarnent à eux seul, l’impétueuse histoire du vieux club de football des Rouge et Noir. Ammi Mohamed Taourirt, un homme dont le nom est intimement lié à la balle ronde ménaïlie. Il incarnait des valeurs sûres, il était et il est toujours respecté par toute la population sportive de Bordj Menaïel, très à cheval sur les principes, lui qui a été le premier président algérien de la JSBM durant la période coloniale. Pour Taourirt Mohamed, la Jeunesse sportive de Bordj Menaïel, c’est plus qu’un club de football, c’est une grande famille, une école de patriotisme, un patrimoine inestimable, une page glorieuse de notre cher pays, aime-t-il à répéter toujours. Pourquoi tant d’amour et pourquoi tant de passion pour ce club ? Il disait qu’il était toute sa vie et qu’il est fier d’avoir été le président d’un aussi prestigieux club de football et d’avoir eu à diriger de grands et talentueux joueurs de football à l’image des Ramdani Brahim, Amrous Amar, Tonkin Houcine, Tabet Ali, Amazouz Youcef, Amrous Tayeb et autres.
C’est que le monsieur, malgré la fatigue et l’âge, il a le club ménaïli dans les gènes. Il aime la JSBM par-dessus tout, il ne se voyait pas faire autre chose que du bien au club cher des Coquelicots. Taourirt Mohamed est un de ces hommes qui parlent juste peu et beaucoup à la fois. Toute sa vie, il l’a consacrée à la Jeunesse sportive de Bordj Menaïel, le club avec lequel, il a connu de belle choses en sa qualité de président, de secrétaire général, de délégué auprès de la ligue d’Alger, et bien d’autres distinctions qui ont fait de lui, un homme très heureux.
Dynamique et actif, toujours au service du club, Taourirt qui fait figure de membre de l’assemblée générale du club, monte au front à chaque fois que la situation l’exige. Il n’est jamais resté insensible à l’appel de la JSBM et franchement, il aspire malgré le poids de l’âge, à revoir la JSBM revenir parmi l’élite du football algérien. Il avait connu durant la période coloniale de talentueux joueurs français à l’image des Valdanou, Tores, Navaro, et a côtoyé des personnages dévoués et disponibles au club tels que les Magnani, secrétaire général de mairie, Arbes Louis, maire de la ville, Navorro dirigeant, Miloudi Said, Hamadache Said, Djouab Ramdane, Si Said, Toumi, Hocine Takedjerad, Amrous Rabah et des centaines d’autres.
Kouider Djouab