Plus de contrôle et de transparence dans la gestion des deniers publics

Finances publiques

La déclaration faite ce dernier mardi par le ministre des Finances Aymen Benabderahmane au terme du vote par les membres du Conseil de la Nation de la loi portant Règlement budgétaire de l’exercice 2017 est bien lourde de sens. Et pour cause, c’est la première fois qu’un membre du gouvernement appelle à la consécration de plus de transparence dans la gestion des deniers publics.

Particulièrement en ce qui concerne les objectifs assignés aux «fonds politiques». Pour leur maintien dans le cadre d’une éventuelle réforme des fonds à caractère secret, ces derniers devraient être préalablement définis. L’adjectif politique ne doit pas renvoyer à la politique politicienne s’il s’agit de celle appliquée comme mode de gestion vertueuse des affaires publiques. Notamment, les dépenses à prendre en charge sur les «Fonds politiques» devraient l’être en faveur de la République et de façon générale de l’État de droit. L’institution de fonds à caractère secret dans le budget de la République. C’est dire que ce dernier mardi, la haute voltige était au rendez-vous au ministère des Finances. Pour la première fois dans les annales de la gestion du ministère des Finances, il est question d’utilisation des «fonds spéciaux», «fonds secrets», «fonds politiques» «fonds de solidarité» et bien d’autres expressions. Selon nos sources, elles renvoyaient toutes à autant de mythes suscités en grande partie par le défaut de transparence et d’information. Il s’agit majoritairement de crédits ouverts et des dépenses effectuées tenues secrètes. Les principaux acteurs de l’ancien système en avaient fait une caisse propice pour les fonds secrets et politiques. C’est-à-dire opaque. Celle-ci a beaucoup joué dans le renforcement du pouvoir exécutif au détriment des autres pouvoirs constitutionnels. Ce qui a imposé aux animateurs actuels des finances d’estimer intolérable les privilèges accordés à certains. Particulièrement les partis politiques qui avaient abusé de leur présence ou proximité avec le pouvoir pour se financer au moyen des détournements sur fonds publics. C’est ce qui a été vécu les deux précédentes décennies, surtout les cinq dernières années. «En dépit des polémiques et des critiques de l’opinion publique dans la gestion des finances publiques, aucune tentative de réformer les «fonds secrets et politiques» n’a été entreprise. «Le même système de gestion a été maintenu tout au long de cette même gestion bouteflikienne. «Il est regrettable de constater que l’on vote annuellement sans sourciller, des crédits destinés aux fonds secrets sans jamais chercher à mettre en application des démarches transparentes» indiquent nos sources. «L’opacité et l’arbitraire qui persistent dans la gestion des Fonds spéciaux alimentent évidemment les soupçons et de, temps à autre, des débats dans la presse nationale, ce qui n’attire pas pour autant l’attention de l’opinion publique. «Celle-ci ne s’y intéresse qu’à l’occasion de certains scandales qui révèlent leur utilisation condamnable comme cela se passe actuellement dans les dossiers dans lesquels sont cités des ex-hautes personnaités de l’Etat, des walis, des opérateurs économiques et des cadres supérieurs d’entreprises, des ex cadres supérieurs de départements sensibles». Ce que révèle d’une certaine manière ce dernier mardi le ministre des Finances quand il précise que son département œuvrera à la concrétisation de réformes profondes à même de consacrer la transparence. Il est aussi question du contrôle strict en matière de gestion de l’argent public. «Les réformes que nous envisageons permettront au pays d’aller de l’avant dans la consécration de plus de transparence dans la gestion des deniers publics», a précisé le ministre des Finances Aymen Benabderahmane dans sa déclaration à l’APS. Il a assuré que son département œuvrait à la concrétisation de «réformes profondes» à même de consacrer la transparence et le contrôle strict en matière de gestion de l’argent public : «Les réformes que nous envisageons permettront au pays d’aller de l’avant dans la consécration de plus de transparence dans la gestion des deniers publics», a-t-il précisé au terme du vote par les membres du Conseil de la Nation de la loi portant Règlement budgétaire de l’exercice 2017. Le même responsable a indiqué que son département s’attelait à l’évaluation globale de la performance du secteur en vue d’arrêter les réformes à introduire graduellement sur le système financier actuel. Il a, par ailleurs, révélé que son institution se préparait à lancer deux projets. Le premier concerne la réforme fiscale et bancaire. Le deuxième est destiné à la numérisation du secteur constituant une priorité». Il importe, a-t-on précisé de souligner que des «fonds politiques» ne devraient pas pouvoir exister au niveau de l’Assemblée nationale ni au niveau du Conseil Économique, social et environnemental ou du Haut Conseil des Collectivités territoriales. Leur existence dans le budget du Parlement serait synonyme de fonds destinés à «l’achat des votes de certains députés indécis dans des scrutins difficiles pour le gouvernement jusqu’aux subventions occultes à des journaux serviles et à des partis progouvernementaux. Au terme du vote par les membres du Conseil de la Nation de la loi portant Règlement budgétaire de l’exercice 2017, il a été annoncé que son département s’attelait à «l’évaluation globale de la performance du secteur en vue d’arrêter les réformes à introduire graduellement sur le système financier actuel».
A.Djabali