Piratage d’électricité à grande échelle à Annaba et ses environs

Branchements illicites en électricité

La dernière sortie faite par l’ex-président directeur général du groupe Sonelgaz Mohamed Arkad à travers les wilayas de Annaba et El Taref était bénéfique pour les projets lancés par le groupe mais par contre dépourvue des responsabilités et des poursuites à engager envers les milliers de personnes qui utilisent l’électricité gratuitement sans payer un sou à l’Etat et qui reste le seul perdant.

Avec un nombre d’abonnés s’élevant à plus de 9,1 millions de clients en 2017. Selon des représentants syndicaux, un préjudice s’élevant à plus de 300 millions de dinars causé à l’entreprise en question est survenu par les opérations de piratage dans la wilaya d’El Taref. Concernant la zone de Annaba, celle-ci représente un préjudice plus important avec plus de 40 000 cas de branchements illicites pour une perte de 55 milliard de centimes annuellement causée à l’entreprise, affirme-t-on. Les centres de distributions de Sonelgaz des wilayas de Annaba et d’El Taref font actuellement face à un sérieux problème de piratage d’électricité qui est souvent la cause principale des catastrophes. De ce fait, les centres de distributions de Sonalgaz de ces deux villes connaît actuellement des grosses pertes évaluées à plus de 40% de la production, soit indique-t-on, un taux avoisinant les 60 GW par heure. Selon les indications en notre possession, cet état de fait est constaté dans plusieurs communes à savoir celles d’El Besbes, Drean, El Chatt, El Kala.
Ce constat est identique dans les localités de Chaiba, Sidi Amar, El Bouni, Sidi Salem Bouhdid et El Fakharine relevant du chef-lieu de la wilaya de Annaba. Ainsi la Sonalgaz de la ville d’El Taref avait enregistré des pertes évaluées à plus de 15 milliards de centimes. Or, face à cette situation épineuse, la société en question a poursuivi en justice une centaine d’indélicats consommateurs issus d’habitations précaires qui notamment continuent de pirater et user de branchements illicites en électricité, a-t-on appris de sources proches de ses services. Toujours dans le cadre de la lutte contre le piratage d’électricité quelques centaines de nouveaux dossiers ont été présentés auprès de la justice dont une douzaine est liée à la destruction des câbles électriques et vols, ajoute-t-on. Sur ce volet, il est objectif de souligner que le centre de Sonelgaz de la wilaya d’El Taref exploite d’ores et déjà un réseau électrique de plus de 2700 km qui alimente plus de 58 546 abonnés en moyenne tension contre un réseau gazier de prés de 100 km qui alimente prés de 5 000 abonnés.
Un projet est prévu pour la rénovation du réseau, l’installation de nouveaux équipements et surtout l’augmentation de la puissance des transformateurs ciblant plusieurs régions de l’Est sera lancée durant cette année. Concernant les coupures d’électricité qui sont presque courantes dans certaines bourgades de la wilaya, celles-ci sont principalement dues à de nombreux vols de conducteurs et destruction d’isolateurs, informe-t-on. Dans ce contexte, il faut savoir que pendant tout le mois de juillet avec cette grande canicule de nombreux compteurs d’électricité ont pris feu durant la nuit dans quelques cités du chef-lieu de la wilaya de Annaba comme le dernier qui avait eu lieu dans la localité d’El Bouni. Les services de Sonelgaz se voient obligés de couper le courant durant des heures de la nuit de plusieurs quartiers de la ville afin de diminuer la forte consommation d’énergie, les régions qui sont les plus ciblées sont El Hadjar, Sidi Amar, 11-Décembre 60, Pont blanc, Fakharine, La colonne et autres, nous signale-t-on.

Les énergies renouvelables ne sont pas une priorité pour Sonalgaz
«Pour moi, les énergies renouvelables ne sont pas une priorité. La priorité, aujourd’hui, est de satisfaire le consommateur, car l’Algérien a besoin d’avoir son électricité, qu’importe l’origine», a affirmé à la Radio nationale Chaîne III, l’ancien premier responsable de la Sonelgaz qui souligne que l’investissement dans les énergies renouvelables exige de gros financements. «Aujourd’hui, nous sommes sous contraintes financières, si nous devons réaliser le programme des énergies renouvelables, nous aurons besoin de 100 milliards de DA par an», a estimé Noureddine Bouterfa. Selon ses indications, le déficit de trésorerie de la Sonelgaz de 80 milliards de DA a été comblé par des emprunts, ce dernier propose, dans ce sens, de procéder par étapes en augmentant la tarification pour les industriels qui consomment près de 20% de la production nationale.
«Si on prend la clientèle haute tension, elle achète son énergie à 2,2 DA, alors que le coût de revient est à 3 DA», fait-il remarquer. Durant l’exercice 2014, la société a enregistré une production totale d’électricité de l’ordre de 60 579 GWh pour une capacité installée de 15 806 MW, tandis que les ventes de l’électricité étaient de 49 192 GWh avec une évolution de 9,3% par rapport à 2013. Les ventes pour la haute tension étaient de 9 248 GWh et de 13 185 GWh pour la moyenne tension. Concernant le nombre total de clients électricité, il a augmenté de 343 821 nouveaux clients en 2014 pour atteindre le chiffre de 8 092 341 cas. Dans le volet du gaz naturel, celui-ci représente des achats de gaz à Sonalgaz qui ont atteint les 26 932 millions de m3 et les totaux des ventes gaz en 2014 sont de 11 899 millions m3, soit 3 102 millions m3 pour la haute tension, 963 millions m3 pour la moyenne tension et 7 833 m3 pour la base tension, indique-t-on.
Le nombre total de clients gaz est de 4 249 847 clients. La société nationale d’électricité et de gaz Sonelgaz compte doubler ses capacités de production à l’horizon 2017, en passant d’une production annuelle de 10 032 mégawatts actuellement à 19 316 MW en 2017, soit 9 Centrales électriques d’une puissance totale de 8 050 MW qui seront en activité, 300 postes très haute et haute tension, près de 10 000 km de réseau de transport très haute tension et 500 km du réseau gaz pour alimenter les Centrales. Avec cette augmentation de production, une capacité additionnelle de 8 050 MW qui est générée en 2017. Six nouveaux sites de production seront créés à travers tout le territoire national (Mostaganem, Nâama, Hajret Ennous, Djelfa, Kais et Biskra), d’une capacité de 1 200 MW chacun.
Oki Faouzi