Attar et Barkindo évoquent les perspectives de son évolution à court terme

Afin d’atteindre une certaine stabilité du marché pétrolier en crise

Redresser le marché pétrolier, c’est aussi relancer l’économie du pays qui se décline chaque jour en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Cette dernière a porté un coup de massue à la sphère économique de l’Algérie et un abattement financier sans précédent.

Une dépression causée par la crise pétrolière antérieure au déclenchement de la crise sanitaire qui n’a fait qu’aggraver la situation. Inventer une nouvelle politique énergétique pour relancer effectivement la production de l’or noir et remonter les cours du brut est indispensable pour affronter l’avenir. D’ici quinze jours, les pays membres de l’Organisation des pays producteurs du pétrole (Opep) et leurs alliés devront se pencher à nouveau sur la situation évolutive du marché pétrolier, notamment, avec l’arrivée à terme de l’échéance fixée par l’Accord Opep+ de la seconde étape de réduction des quotas d’extractions de pétrole de chaque pays signataire. Le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar et le SG de l’Opep, Mohamed Barkindo discutent des perspectives d’évolution de ce marché à court terme. Les 24 pays signataires de la Déclaration de Coopération ont, pour rappel, retranché plus de 9 mbj du volume de leur production durant la première phase de l’exécution de l’Accord Opep+ – s’étalant entre mai et juin – avant de prolonger le délai d’un mois supplémentaire. Pour cette deuxième phase, il y a lieu de noter que les deux poids lourds de la production pétrolière mondiale, en l’occurrence, la Russie et l’Arabie saoudite, ont jugé inutile de limiter davantage leur extractions quotidienne, sous prétexte d’une reprise considérable des cours du pétrole favorisée par le retour progressif de la demande suite au déconfinement des populations et libération de l’économie.
Certes le marché pétrolier, aujourd’hui, a évolué après un niveau record, mais demeure loin de l’objectif souhaité par les pays producteurs, à l’instar de l’Algérie qui ne cache pas sa déception quant aux résultats réalisés, après trois mois de restrictions et de sacrifices. Le bilan est inférieur à ce qu’il était prévu, au préalable. Cette conjoncture a démontré la vulnérabilité économique de l’Algérie et de plusieurs autres pays otages des recettes des hydrocarbures. Malgré la relance des prix du pétrole qui tergiversent, ces dernières semaines, entre 40 et 43 dollars le baril, le marché se contracte sous la pression de déclenchement d’une seconde vague de la pandémie et la recrudescence des tensions sino-américaines ainsi que les menaces de l’explosion des conflits régionaux en Inde, Libye, Egypte et en Turquie. Face à tout ce bouillonnement international, le défi de redémarrer l’investissement pétrolier et l’émission de nouveaux engagements seraient presque improbable. La rénovation du secteur pétrolier s’avère difficile, ce qui nécessite plus de rigueur et l’implication de chaque membre du cartel Opep afin de minimiser les risques d’un nouveau choc pétrolier, à effet irréversible sur l’économie de ces pays. Définir la nouvelle marche à suivre et mettre en place un plan de sortie de crise serait le sujet de la discussion eue entre le ministre de l’Energie , Abdelmadjid Attar, et le secrétaire général de l’Opep, Mohamed Barkindo.
Ils se sont penchés lors d’une réunion de travail par vidéo-conférence, avant-hier, sur «les développements récents du marché pétrolier international ainsi que sur ses perspectives d’évolution à court terme», selon un communiqué du ministère de la tutelle. M. Attar est revenu sur l’importance de se conformer aux décisions de l’accord Opep+, estimant, dans ce cas, que «le respect des engagements de baisse de la production par l’ensemble des pays signataires de l’Accord permettra de restaurer progressivement la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international», exprimant, son optimisme quant «à la volonté des pays signataires de la Déclaration de Coopération à respecter pleinement leurs engagements de baisse de la production». L’Algérie figure parmi les pays qui ont soutenu l’Accord Opep+ et n’a pas lésiné sur ses efforts dans l’application des décisions dudit Accord afin d’enrayer la chute des prix, mais surtout amortir les effets de la crise sur les investissements dans le secteur. Rappelant que ces deux dernières semaines, l’Algérie a procédé à la signature de plusieurs accords gaziers avec ses partenaires étrangers, Total et Eni, ce qui traduit la détermination du pays à renforcer les investissements étrangers et favoriser le développement industriel dans le secteur des hydrocarbures et mettre fin à sa dépendance aux importations des produits pétroliers dérivés.
Samira Takharboucht