Le plan de relance socio-économique à l’ordre du jour

Séance de travail animée par le Président Tebboune

Le Président Abdelmadjid Tebboune a présidé hier, mardi, une séance de travail ayant regroupé le Premier ministre et les membres du Gouvernement concernés par l’élaboration du Plan national de relance socio-économique. Cette séance de travail a été l’occasion de débattre de tous les aspects de la nouvelle approche socio-économique en prévision de sa présentation pour adoption lors du prochain Conseil des ministres. Selon les images montrées à la télévision, la réunion s’est tenue à la Présidence de la République en respectant les mesures barrières contre le coronavirus : port du masque et distanciation physique.

L’accroissement du nombre de cas de contamination au Coronavirus enregistré depuis quelques jours, rend plus complexe la problématique de la relance socio-économique dans un contexte de restrictions imposées par les mesures barrières et de confinement pour enrayer la propagation de l’épidémie. Hier, mardi, le ministère de la Santé a annoncé l’enregistrement de 475 nouveaux cas confirmés du Coronavirus, portant le nombre de cas à l’échelle nationale à 16.879. Dans la wilaya de Sétif qui, au premier recensement économique de 2011, avait le plus grand nombre d’entités économiques dans le pays, le reconfinement a été décidé dans 18 communes, pour une durée de quinze jours, dans le cadre du renforcement des mesures préventives contre la propagation du Coronavirus. Cela implique «un arrêt total» de l’ensemble des activités commerciales, économiques et sociales y compris la suspension du transport des voyageurs et la circulation des voitures.
On sait que les walis, lorsque la situation sanitaire l’exige, sont tenus de procéder au confinement partiel ou total ciblé d’une ou de plusieurs localités, communes ou quartiers connaissant des foyers ou des clusters de contamination. Du fait de la situation sanitaire, le port d’Oran a enregistré un léger recul de l’activité commerciale au premier semestre de l’année en cours, marquée par la réduction de la moitié des effectifs décidée par l’Entreprise portuaire d’Oran dans le cadre de mesures de prévention et de lutte contre la pandémie du Coronavirus, même si cette réduction s’est limitée aux personnels administratifs et aux agents de soutien et épargnant les agents des services techniques et de sécurité et les dockers. Selon les indications officielles, la production industrielle du secteur public, a reculé de 6,7% durant le 1er trimestre 2020, par rapport à la même période de 2019, a appris l’APS auprès de l’Office national des statistiques (ONS).
La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a procédé à la réduction de son plan d’investissement et de ses dépenses de 50 % durant les derniers mois, suite aux instructions du gouvernement, a indiqué le P-dg de Sonatrach, Toufik Hakkar. Mais, en même temps des efforts ont été faits pour préparer les conditions d’une bonne relance. Ainsi, le dispositif du financement participatif (crowdfunding), qui permet la collecte de fonds au profit des startups via des plate-formes internet, devrait être opérationnel à partir du dernier trimestre 2020, a indiqué à l’APS le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), Abdelhakim Berrah. De son côté, le ministre de l’Industrie Ferhat Aït Ali Brahim a insisté lundi à partir de Annaba sur la nécessité de relancer le complexe Sider El Hadjar sur «une base économique solide qui repose sur la logique de l’industrie industrialisante».
Il a relevé que la sidérurgie en Algérie possède les potentialités minières, les installations industrielles et les ressources humaines, lui permettant d’atteindre l’indépendance industrielle et de bâtir une base industrielle performante en sidérurgie. Pour sa part, le président du Conseil national économique et social (CNES), Rédha Tir a affirmé, lundi, que l’Algérie «disposait encore d’une marge de manœuvre» lui permettant de ne pas recourir à l’endettement extérieur, relevant que l’économie nationale fait face à des difficultés, mais elle est «loin de l’effondrement». «Le gouvernement s’attelle à réaliser le décollage économique, à travers la politique de diversification de l’économie et à s’orienter inéluctablement vers la transition énergétique, outre la réforme du budget de l’Etat et le parachèvement du processus de numérisation», a-t-il précisé. Nous reviendrons en détail dans notre prochaine édition sur cette séance de travail.
Lakhdar A.