Ouyahia et Sellal rejettent les accusations

Procès Tahkout :

Le procès de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation en lien avec la corruption dont obtention de privilèges, d’avantages et de marchés publics en violation de la législation, a repris hier, mardi, au tribunal de Sidi M’hamed.

La séance a été entamée par l’audition d’Abdelghani Zaalane en sa qualité d’ancien wali et d’ancien ministre des Transports et des autres accusés. Lundi, le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a auditionné les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, les anciens ministres de l’Industrie et des Transports, Youcef Yousfi et Ammar Ghoul ainsi que des cadres du ministère de l’Industrie et le responsable du port de Skikda, impliqués dans cette affaire. Lors de l’audience, Ahmed Ouyahia a rejeté en bloc l’ensemble des accusations retenues contre lui d’octroi d’indus avantages et facilitations à Tahkout pour ses projets de montage automobile. Soulignant que le seul critère adopté pour l’approbation des dossiers des investisseurs était l’expérience, même minime, dans le domaine concerné, il a ajouté que l’Etat avait recouru au montage automobile après la chute des prix du pétrole.
A une question du procureur de la République sur la provenance des fonds figurant sur son compte ouvert à la Banque du développement rural (BDL), Ahmed Ouyahia a répondu que ces avoirs n’avaient aucun rapport avec son activité gouvernementale et a expliqué la non-déclaration de ces fonds par la dégradation de son état de santé et des circonstances difficiles qu’il a eu à traverser. Appelé à la barre, l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal a également rejeté les charges retenues contre lui, imputant l’entière responsabilité des cahiers de charges au ministère de l’Industrie. Ni le Premier ministère ni le Conseil national de l’investissement (CNI) n’étaient concernés par leur élaboration, a-t-il soutenu.
Le collectif de défense avait demandé le transfert des audiences de ce procès au tribunal de Dar El Beida en raison de l’exiguïté des salles du tribunal de Sidi M’hamed où il est impossible de respecter la distanciation sociale afin d’éviter la propagation du nouveau Coronavirus. Mahieddine Tahkout, en détention provisoire depuis juin 2019 avec des membres de sa famille, est poursuivi pour obtention de privilèges de la part de cadres de l’Office national des œuvres universitaires (Onou) et du ministère des Transports dans l’affaire des œuvres universitaires, ainsi que par des cadres du ministère de l’Industrie et de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) dans l’affaire de la société CIMA-MOTORS.
L. A.