Les thoniers algériens au rendez-vous

Pêche du thon

Lancée le 26 mai dernier, l’opération devait initialement s’achever le 1er juillet, mais, en raison des conditions climatiques dans la zone de pêche internationale, comprise entre la Tunisie, l’Italie et Malte, elle a été prolongée de dix (10) jours avec l’accord de l’ICCAT, ce qui a permis aux thoniers algériens d’être au rendez-vous pour pêcher tout leur quota avant son expiration. L’Algérie a pêché la totalité de son quota annuel de thon rouge. Il lui a été attribué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT), soit 1.650 tonnes au titre de l’année 2020, a-t-on appris mardi auprès du cabinet du ministère de la Pêche et des productions halieutiques.  Les 23 thoniers algériens autorisés à participer à cette campagne de pêche du thon ont achevé leurs activités le 2 juillet.

C’est ce qu’indique un des responsables du cabinet ministériel qui a rappelé que la campagne de pêche au thon  s’est déroulée dans de bonnes conditions. Il a ajouté que le retour des 23 thoniers se déroule dans des conditions normales. Son approche de la question de la normalité des conditions de retour trouve son explication dans  la situation sanitaire exceptionnelle induite par la pandémie de Covid-19. C’est que le ministère de la Pêche a dû coordonner avec celui de la Santé et les walis concernés pour veiller à ce que les mesures sanitaires nécessaires soient prises avant le départ des navires et à leur retour, a affirmé la même source. Depuis 2013, la flotte maritime spécialisée dans la pêche au thon rouge a enregistré une augmentation significative. Le nombre des thoniers est passé de quatre navires durant la même année à quatorze  navires en 2017, puis 23 en 2020. Ces capacités devraient être renforcées par deux navires. Ils entreront en service durant la saison de pêche au fil des prochaines années. Il est dit que 1.650 tonnes de thon rouge ont été réceptionnées au titre de l’année 2020 sur une réserve totale de 36.000 tonnes autorisées à la pêche par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA). D’où l’affrètement de 23 thoniers pour ces opérations de pêche prévues pour être entamées du 26 mai au 1er juillet prochain. Les dossiers des armateurs et équipementiers y afférents ont été reçus au niveau des directions de la Pêche de wilaya.
C’est à ce niveau qu’a été réparti en toute «équité» et «transparence» le quota avec le tonnage des thoniers et de leur équipement. Il est précisé que des redevances et taxes ont été réglées par les 23 armateurs et équipementiers. Versées sur le compte du Trésor public au titre de frais d’établissement des licences de pêche, elles s’élèvent, globalement, à 84.552.000 DA. Comme il est révélé que la valeur financière du quota Algérie de la quantité de thon pêchée atteindra près de 5 millions d’euros, ledit quota sera cédé dans le cadre d’une opération purement commerciale encadrée par les équipementiers et armateurs.  Dans son communiqué, la direction générale de la pêche fait état que l’activité d’engraissement du thon prévue pour être lancée en 2018 n’avait pas été réalisée. «Les 04 investisseurs privés en charge des contrats de concession n’ont pas honoré leurs engagements. Ce qui a imposé leur retrait et leur remplacement par quatre autres  sérieux», a estimé le même responsable. Il a, par ailleurs, révélé que  l’engraissement du thon rouge est une activité à même de réaliser une véritable plus-value. «En 2017, l’Algérie avait obtenu la licence ICCAT, délivrée par la CICTA, pour le lancement de cette activité dans les plus brefs délais. Ce pourquoi l’Algérie envisage fortement participer à la réunion organisée par cette dernière le 25 novembre prochain en Turquie, précisément à Antalya, pour entamer de nouvelles négociations sur les quotas de thon rouge des pays membres», a-t-il ajouté. D’où les perspectives de réviser à la hausse  le quota de notre pays pour le porter de 1.650 tonnes actuellement à 2.000 tonnes en 2021 et 2.500 tonnes en 2025, a affirmé la même source Rappelons qu’une baisse des prix du thon rouge a été constatée du fait de la crise sanitaire induite par la pandémie du Coronavirus. Cette crise a imposé au consommateur japonais de mettre en application des mesures préventives avec prix à la consommation qui de 7 euros/kg en 2017 a chuté à 3 euros en 2020. Ce qui nous ramène à ce qui ressemble à des grincements de dents auprès de certains concurrents. Mais attention au non-respect du repos biologique du poisson, argument que pourrait avancer certains pays. Il y a aussi les nombreux pêcheurs qui n’ont pas leurs armements en règle et qui activent dans l’illégalité. C’est, en tout cas, ce qui a été dénoncé par de nombreux thoniers d’ici et d’ailleurs. Ce qui pourrait se répercuter négativement sur les capacités des uns et des autres quant à être en mesure d’endiguer la propagation de Covid-19 au cas où elle venait à surgir. D’autant qu’il est révélé que le nombre des marins-pêcheurs n’a pas été réduit. Chaque navire est composé de l’équipage indispensable pour l’opération de pêche, à savoir : 16 marins, un contrôleur international, un contrôleur de l’administration et un stagiaire. Cependant, souligne-t-on, «le secteur a été contraint de prendre des précautions pour prémunir les équipages et sécuriser les navires». Dans ce sens, le même responsable a rappelé qu’une correspondance avait été adressée au ministère de la Défense nationale afin de faciliter la mission d’inspection supplémentaire des navires. De même qu’il a indiqué que sa tutelle avait également pris contact avec le ministère de la Santé pour bénéficier des moyens nécessaires de préventions sanitaires.

A. Djabali