Vers la mobilisation des ressources non conventionnelles

Eau potable

 Afin de régler le problème des coupures récurrentes d’eau dans certaines régions du pays, le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraka a annoncé la mise en place d’une nouvelle stratégie, axée sur les ressources non conventionnelles, à l’horizon 2030, extensible à 2050. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Arezki Berraka a expliqué que la suspension récurrente de l’alimentation en eau potable est due à la pluviométrie qui a connu un sérieux recul, cette année.

«De ce fait, il est de mise poursuit-il de se pencher vers la mobilisation des ressources qui ne sont pas impactées par les changements climatiques», notamment «le dessalement, les eaux épurées et aussi la banalisation des eaux du Sud». A ce titre le ministre a souligné que l’objectif premier de cette stratégie est d’équiper «toutes les villes du littoral de nouvelles stations de dessalement», à l’instar d’Alger qui aura deux autres stations pour assurer l’approvisionnement en eau potable à l’Est et à l’Ouest de la capitale sans aucune rupture. Il est question aussi de la réutilisation des eaux épurées afin d’augmenter la capacité de deux à trois milliards de m3, affirme-t-il. Pour lui, l’effort doit être mené sur la bande Nord du pays, la où habite 92% de la population. En ce qui concerne le phénomène du gaspillage d’eau le ministre noté qu’«il faut essayer de réduire les pertes d’eau, puisqu’on perd en moyenne 50 % dans certaines grandes villes», en précisant qu’«un programme a été arrêté pour mettre fin à ce phénomène» qui touche pratiquement toutes les grandes agglomérations dans le monde pas uniquement les villes algériennes. A ce propos, il a souligné qu’«on s’est fixé un objectif de réduire les pertes de 7 %, soit 200 millions m3, d’ici la fin de l’année. L’équivalent de cinq barrages», ajoutant qu’«un volume supplémentaire qu’on appelle une quatrième ressource va être mise à la disposition des usagers». «C’est un travail très pénible», fait remarquer l’intervenant en argumentant qu’il «a fallu 12 ans à la France pour réduire de 20 % ses pertes. À Lisbonne, au Portugal, c’était presque 20 ans». «J’ai exigé aux directeurs de wilaya de l’Algérienne Des Eaux (ADE) un Plan d’action précis pour parvenir à réaliser cet objectif», a affirmé M. Arezki Berraka. Il y a aussi un élément très important qui va accompagner cet effort, dit-il, «c’est l’amélioration de la qualité du service public en réorganisant tous les opérateurs afin d’apporter de la performance dans toutes nos actions pour que le citoyen soit convenablement pris en charge». Faisant part de son optimisme quant à la résolution des problèmes auquel est confronté son secteur, le ministre indique «avoir pu basculer 86 communes des 668 déficitaires, qui sont desservies un jour sur trois, au quotidien», et ce, malgré la baisse d’activité causée par le Coronavirus.
Manel Z.