Circulation routière interdite de et vers 29 wilayas

Face à la hausse du nombre de cas de Covid-19

Depuis hier, vendredi, la circulation routière, y compris des véhicules particuliers est interdite pour une semaine, de et vers les 29 wilayas suivantes : Boumerdès, Souk Ahras, Tissemsilt, Djelfa, Mascara, Oum El-Bouaghi, Batna, Bouira, Relizane, Biskra, Khenchela, M’sila, Chlef, Sidi Bel-Abbès, Médéa, Blida, Bordj Bou-Arréridj, Tipaza, Ouargla, Béchar, Alger, Constantine, Oran, Sétif, Annaba, Béjaïa, Adrar, Laghouat et El Oued.

De plus, le transport urbain public et privé est interdit durant les week-ends au niveau des 29 wilayas impactées. De nombreux citoyens vont ainsi être bloqués pour une semaine dans une wilaya où ils se trouvaient de passage pour la durée d’à peine une journée. L’annonce de ces décisions s’est faite avec un timing qui ne leur a pas laissé le temps de revenir vers leurs domiciles. Ils sont ainsi bloqués pour une semaine au moins. Ces décisions ont été prises après débat des exposés présentés par les cinq walis de la République, au cours d’une séance de travail présidée jeudi par le Président Abdelmadjid Tebboune, consacrée à la situation sanitaire dans le pays à la lumière de la hausse du nombre de cas de Covid-19 dans plusieurs wilayas. Outre le Premier ministre, ont pris part à cette séance de travail, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, ainsi que le Commandant de la Gendarmerie nationale, le Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), les walis de la République d’Alger, Oran, Biskra, Sétif et Ouargla et les membres du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus. Autres mesures prises au cours de cette séance de travail : institution d’une assurance spéciale, à la charge de l’Etat, en faveur de tous les médecins et autres personnels de la Santé publique, directement concernés par la lutte contre la pandémie ; autorisation de l’ensemble des laboratoires, publics et privés, à effectuer les analyses de dépistage du Covid-19 en vue de réduire la pression sur l’Institut Pasteur et ses annexes dans toutes les wilayas ; implication des comités de quartiers et des associations de la société civile dans les initiatives des walis pour l’encadrement des citoyens ; octroi aux walis des prérogatives de réquisition des moyens disponibles pour une exploitation optimale ; consolidation des stocks permanents de moyens de dépistage et d’oxygène médical avec un suivi quotidien au niveau de chaque wilaya ; désinfection des rues et marchés plusieurs fois par jour ; réquisition des médecins des entreprises et sociétés en arrêt d’activité en contrepartie d’incitations financières, le cas échéant. Prenant la parole, à l’entame de la séance de travail, le président de la République s’est dit, d’abord, soulagé de l’augmentation des cas rétablis, qui se comptent désormais par centaines, avec une stabilisation du nombre de décès à moins de dix. Cependant, il a exprimé son inquiétude face au nombre croissant des cas de Covid-19, ce qui a induit une saturation des structures sanitaires dans certaines wilayas, aggravée par une mauvaise répartition des moyens entre hôpitaux, notamment en termes de nombre de lits disponibles. Le président de la République a cité le cas de la capitale où, sur les 5.700 lits que totalisent les 13 hôpitaux, 643 lits seulement sont réservés aux malades du Covid-19. Après avoir rappelé également la disponibilité de tous les équipements médicaux nécessaires à l’industrie pharmaceutique et l’augmentation notable du nombre de laboratoires et de moyens de dépistage, le Président Tebboune a affirmé que si la responsabilité des gestionnaires locaux était établie en raison de l’absence de coordination entre eux, et parfois même avec leur tutelle, il n’en demeure pas moins qu’elle est partagée avec les citoyens, qui n’observent pas les mesures de prévention, suivies de par le monde. Le Président Tebboune a ordonné la révision de la stratégie de communication basée sur la simple énonciation des chiffres et a réitéré, dans ce sens, ses instructions de durcissement des sanctions à l’encontre des contrevenants. En conclusion, le président de la République a mis l’accent sur l’impératif de se référer aux sources officielles et de ne pas céder à l’alarmisme et aux rumeurs tendancieuses visant à alimenter la panique au sein de la population.
Lakhdar A. Voir sur Internet www.lnr-dz.com