Football, une si fragile reprise

FAF :

Ça grince de partout. La pandémie met à genou toutes les compétitions. Plus aucun programme de relance n’est officiel. Dans un communiqué publié ce mercredi sur son site officiel, la FAF a annoncé que «le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, a tenu, ce jour le mercredi 8 juillet 2020, une réunion en présence de Mohamed Saad, secrétaire général de la FAF, Amar Bahloul, membre du bureau fédéral et président de la commission de coordination des Ligues, Abdallah Gueddah, membre du bureau fédéral et président de la commission finances, Ali Malek, président de la Ligue nationale de football amateur et Youcef Benmedjebeur, président de la Ligue inter-régions de football».

Un hic, révélateur, dénonce l’absence du chargé de la communication. A quoi bon tenter de mobiliser le monde sportif si la communication est absente. Comment vouloir informer si rien ne change, ou plutôt si pour un problème réglé, dix surgiront à la suite, obligeant sans cesse à recommencer. L’examen de la situation du football amateur actuelle s’est conclu par un autre rendez-vous avec les membres du BF, le mercredi 15 juillet 2020, en présence des présidents de Ligue, sur la base des décisions que prendront les pouvoirs publics en relation à la Covid-19 notamment après l’échéance du 13 du même mois. Les dates épousent donc des hypothèses et les déclarations échappent aux promesses. Rien n’est sûr. Le football flotte au gré des vents qui se croisent au sommet des institutions footballistiques. Personne ne semble prêt ou capable d’annoncer la date officielle de la reprise. En attendant, le train tarde à arriver à la gare finale. Les présidents de fédérations se croisent dans les couloirs mais pas autour de cette fameuse feuille de route qui mettra tout le monde sur les rails pour un départ consenti par tous. Que ce soit en Algérie ou ailleurs, un même climat, non seulement, mais aussi une même tension se fait remarquer au niveau des clubs. Les déclarations du professeur Berkani Bekkat, membre de la commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie de coronavirus en Algérie, s’étonne «il est bizarre de voir une telle envie de reprendre la compétition, alors qu’il faudra reporter, voire annuler les championnats pour cette saison. Ce n’est pas le moment de parler football, alors que le temps doit être consacré à combattre le virus». Derrière cette recommandations, c’est le ministre de la Jeunesse et des Sports qui rappelle, dans un communiqué, qu’il a «été décidé qu’au vu du caractère imprévisible de l’évolution de la situation épidémiologique, marquée par une recrudescence importante au niveau national, et compte tenu des risques importants de transmission et de propagation du virus lors des regroupements… il a été décidé, à l’exception des athlètes qui préparent les Jeux olympiques que la reprise des compétitions sportives ne sont pas autorisées. Une fois de plus, la FAF voudrait convaincre les présidents des clubs ce mercredi 15 à dire oui, pour une reprise. Mais, pas facile, le doute d’une annulation plane toujours. Que faire pour s’inscrire dans le cadre de la feuille de route de la FIFA qui souhaiterait une reprise au détriment de la santé des joueurs ? Une folle décision appelée «Plan C» est née, on ne sait sur quelle planète. Elle est déjà sur rails et il ne reste que sa mise à feu, la FIFA serait reconnaissante à la FAF, pour avoir repris les compétitions. Comment contourner les interdictions ? Une question qui perturbe la FAF qui refuse de lâcher prise jusqu’à obtention d’une dérogation pour se soulager alors que la LFP ne donne toujours pas son aval à cette tentation des plus dangereuses. «La FAF n’est pas prête à céder le fait de diminuer le nombre de clubs pour cette reprise partielle qui lui permettra d’aider les équipes et les accompagner, en puisant dans l’aide de 1,3 million de dollars de la FIFA et de la CAF». Un bel appât vite qualifié par les professionnels qui voient là un pari risqué. Avant de s’interroger sur le pourquoi de cette précipitation ? Pourquoi une telle manœuvre ? Des confrères n’hésitent pas à évoquer une tentative d’esquiver les décisions administratives, et que «Zetchi semble décidé à passer à l’acte, à désigner le champion et les représentants algériens dans les différentes coupes régionales et continentales en fonction de leurs résultats après 30 matches non pas 22». Il conviendrait de signaler que cette stratégie portant le nom de «Plan C» ne concerne que la Ligue1, qui se verra bénéficier d’une couverture qui lui permettra d’aller jusqu’au bout, et à la clé sans aucune relégation. La L2, quant à elle, attendra décembre. L’autre vérité dont bénéficiera la ligue 1 est : les clubs «qui fermeront la marche et qui sauveront donc leur saison se verront entamer prochaine la saison avec un crédit à rembourser». Un cas d’exemple est détaillé par un confrère «si un club comme le NAHD termine dernier, il ne sera pas relégué, mais entamera l’exercice suivant avec une dette de points, qu’il aura à gagner et repartir ensuite à zéro». Reste le dossier des contrats des joueurs dont l’expiration arrive à terme avec la fin de saison à traiter. Les joueurs concernés accepteront-ils de reprendre du terrain ? Sachant que la note de la FIFA sur la prolongation automatique des contrats ne concernant que les clubs pros. Une suite qui suscite débat. H. Hichem A voir n Canal + Sport : Brighton & Hove Albion – Manchester City à 19h55 n RMS Sport 2 : Watford – Newcastle à 20h