L’Algérie veut améliorer son inclusion financière
La planche à billets et les prêts extérieurs exclus des projets de l’Etat

L’Algérie ne recourra ni à l’endettement extérieur, ni à la planche à billets. Ces deux options sont exclues des plans politiques du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui refuse de faire appel aux services des Institutions de Brettons woods et à l’endettement extérieur par «souci de souveraineté nationale». De même pour la création monétaire qui a provoqué des conséquences durables sur l’économie nationale. L’Etat refuse de s’engager dans une autre mésaventure avec le Fonds monétaire international (FMI) qui n’a pas hésité à proposer une aide financière à l’Algérie au début de l’année. Une offre que l’Algérie a déclinée en dépit de la situation économique et financière «peu confortable», mais souhaite bâtir une nouvelle économie basée sur la finance inclusive et responsable.
Malgré la position tenace et claire de l’Etat, certaines parties n’hésitent pas à remettre à jour cette question et de débattre des intentions soi-disant implicites de l’Etat qui, selon elles, recourra, inévitablement, aux services du FMI et de la Banque mondiale (BM). Ces dernières semaines, le débat s’élargit et se focalise sur l’éventuelle relance de l’actionnement de la planche à billets en raison de l’érosion des réserves de change et l’effondrement des revenus de l’Etat, pointant du doigt le repli des recettes des hydrocarbures et la chute des prix du pétrole qui a eu un effet désastreux sur l’activité de la compagnie nationale des hydrocarbures. Un déclin aggravé par les dépenses colossales injectées dans la lutte contre le nouveau coronavirus et dans les tentatives de redressement de la situation socio-économique des ménages algériens. Ce sont les faits saillants présentés par plusieurs parties qui n’hésitent pas à s’attaquer, en parallèle, à la gestion de la crise sanitaire et économique qui, selon elles, conduiront l’Etat à solliciter les services du FMI, notamment, la hausse de la dette publique et la persistance de la crise sanitaire induisant de nouvelles charges financières aux autorités. Ces problèmes sont bien antérieurs à cette période. L’économie nationale est au bord du précipice depuis des années, et aujourd’hui, les autorités tentent de rattraper la situation en concentrant leurs efforts sur une économie inclusive en comptant sur une finance responsable et intégrante. La situation économique et financière difficile que traverse le pays est exceptionnellement plombée par la crise du Covid-19 et les analyses devront êtres instructives pour ériger une stratégie commune de sortie de crise, loin de toute démagogie et négativisme. Au lieu de décrypter et diaboliser toutes les décisions officielles et réinterpréter les déclarations des officiels, comme était le cas avec la dernière déclaration, du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, concernant la réalisation d’une nouvelle imprimerie de billets de banque et des pièces de monnaies. Les antagonistes ont déduit de cette déclaration, lors de laquelle, M. Djerad, a confirmé «l’attribution d’une assiette de terrain pour la réalisation d’un nouveau complexe industriel et technologique, devant abriter une imprimerie de haute technologie, le siège de la Caisse Générale de la Banque d’Algérie, un centre national de tri de billets de banque, une fonderie et un centre de formation aux métiers de fabrication fiduciaire», l’intention de l’Etat de recourir à nouveau à la planche à billets. Alors que cette démarche, pourrait être interprétée comme un pas vers la modernisation du secteur bancaire, classé en tête des priorités des réformes financières globales. Quant à la position du recours à la planche à billets et au cofinancement international des projets d’investissement, l’Algérie campe sur sa position.
Samira Takharboucht