L’enfant terrible de Theniet el Had 

Moussa Saib

Moussa Saib est né le 6 mars 1969 à Theniet el Had dans la wilaya de Tissemsilt. C’est un footballeur international qui a eu le privilège de remporter la toute première Coupe d’Afrique des nations en 1990 avec ses compères Madjer, Amani, Cherif el Ouazzani, Rahim, Megharia, Osmani, Aït Abderahmane, Adghigh, Serrar, Adjas, Benhalima, Hadi, Kadri, Menad…

Saib puise ses origines de son village parental kabyle, Ouacif. Moussa est l’aîné d’une famille de neuf enfants. C’est un garçon très timide et précoce qui sait dire par moment ce que les gens pensent tout bas. Il a commencé à taper dans un ballon alors qu’il n’était que tout petit. Sa première licence, il l’a signée au sein du club de Theniet el Had en catégorie de jeunes à l’âge de onze printemps. Il y restera durant plus de sept longues années. En 1987, lorsqu’il atteint l’âge des dix huit printemps, Moussa Saib perd brutalement son père et devint en quelque sorte le responsable de la famille. Il était étudiant, mais il ne se préoccupait que du football et négligeait en quelque sorte ses études alors qu’il s’apprêtait à passer son baccalauréat (diplôme qu’il ratera finalement). Il sera perturbé par la lourde responsabilité que son père lui a laissée. Il ne sait que jouer au football, et il fallait faire un choix. Il se consacrera aux entraînements qui passent de trois séances par semaine à trois séances par jour. Il se fait repérer par les dirigeants de la grande formation d’Ezzerga de la JSM Tiaret, une formation de football de la première division avec qui il effectua une première saison remarquable en 1987-1988. Moussa a fait son apprentissage parmi l’élite grâce à cette formidable formation des Bleus où il est remarqué par les responsables du football algérien qui le convoque pour porter le maillot national. C’est grâce à Lemoui Kamel qu’il sera aligné pour la première fois pour disputer les éliminatoires de la Coupe du monde de 1990. Il joua sa première rencontre internationale en étant titulaire indiscutable face à la redoutable équipe du Zimbabwe alors qu’il n’avait à peine 20 ans. Il gagne en notoriété en devenant joueur international, mais aussi un élément indispensable et essentiel dans l’échiquier du coach Lemoui Kamel. Cependant, Moussa Saib avait de l’ambition. Il décide de franchir un nouveau palier en rejoignant l’un des plus prestigieux clubs d’Algérie la JS Kabylie. Un club de cœur. Malheureusement, les dirigeants de la JSMT avec qui il est sous contrat refuse de le transférer, le considérant comme indispensable pour le club. Malgré les offres alléchantes financièrement de la JSMT et du MC Alger, le cœur de Moussa battait pour la JSK. Finalement, il signe avec cette formation. Malheureusement, il se retrouve avec une double licence et la Fédération algérienne de football qui lui inflige une suspension de deux années. Un coup dur. Et bien qu’il appartenait à la JSK, Moussa ne peut jouer aucune rencontre, que ce soit en championnat ou en Coupe d’Afrique des clubs. Il avait de la volonté, du courage et du sérieux. Il n’a jamais cessé de s’entraîner le plus normalement du monde avec ses coéquipiers car malgré cette suspension, il a toujours été convoqué parmi les Verts, car les coachs qui se sont succédé voyaient en lui le joueur d’avenir. Son palmarès est des plus éloquents. Moussa a porté les couleurs de Theniet el Had, de la JSMT, de la JSK, de l’AJ Auxerre, de Valence FC, de Tottenham, d’en Nasr de Riadh, puis une seconde tentative avec l’AJ Auxerre, l’AS Monaco, le FC Lorient, Dubaï SC puis un retour au sein de la JSK avec laquelle il remporte la Coupe d’Afrique des clubs champions de 1990, le championnat d’Algérie en 1990 et en 2004. Il remporte la Coupe d’Algérie en 1992 avec la JSK. Cela n’empêche que Saib a été sacré champion de France en 1996 avec l’AJA drivé par l’excellent Guy Roux. Il a été vainqueur de la Coupe de France en 1994 et 1996 avec l’AJA et en 2002 avec le FC Lorient sans oublier qu’il fut vainqueur de la league Cup avec Tottenham en 1999. Quel palmarès ! Que dire de Saib Moussa, si ce n’est qu’il fut un excellent footballeur. Il était la coqueluche des Verts. Il avait remplacé Lakhdar Belloumi pour mener à bien les attaques offensives de l’Equipe nationale étant donné que pour des raisons que nous ignorons, le ballon d’Or algérien ne fut pas retenu dans la composante de feu Kermali Abdelhamid. Saib a beaucoup donné à la JSK et à la sélection. Ce fut un professionnel au sens propre du terme, il fait partie de l’histoire de la balle ronde algérienne.
Kouider Djouab