L’Algérie rejette l’ingérence étrangère

Libye

«L’ingérence étrangère est devenue un problème majeur. Si nous avions laissé les Libyens entre eux avec un soutien politique, cette crise n’aurait pas perduré». Cette position de l’Algérie sur la crise libyenne a été réaffirmée samedi par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, qui était l’Invité du Forum du quotidien Echaâb.

«Nous rejetons catégoriquement toute ingérence étrangère en Libye», a-t-il martelé, appelant au nécessaire «respect de l’embargo sur les armes vers ce pays et de la souveraineté de la décision libyenne». Il a précisé par la même que toutes les parties libyennes réclamaient que l’Algérie «poursuive ses efforts dans le cadre du règlement de la crise» dans ce pays voisin car c’est le seul pays qui n’a envoyé ni armes ni mercenaires, mais plutôt un message d’espoir». Le ministre a fait savoir que l’Algérie «coordonne avec toutes les parties concernées par le dossier libyen, notamment les pays du voisinage, en vue de parvenir dans les plus brefs délais à une solution assurant la restauration de la paix et de la stabilité dans ce pays frère».
«L’approche adoptée par l’Algérie en coordination et concertation avec les pays du voisinage vise à mettre un terme à toute forme d’escalade et à réunir les frères libyens autour d’une même table de dialogue loin de toute ingérence étrangère», a-t-il souligné, ajoutant que ce «processus doit commencer par un cessez-le-feu loin des règlements de comptes conjoncturels pour recouvrer la confiance entre les parties libyennes à même d’engager un dialogue regroupant les différentes composantes du peuple libyen en vue de restaurer la paix et réaliser ainsi les attentes de ce peuple frère». Le chef de la diplomatie a réaffirmé que l’Algérie «reste à équidistance des belligérants libyens, tout en les exhortant à l’adhésion au processus de règlement politique plébiscité par le peuple libyen et ce, à travers une large concertation appuyée par les pays du voisinage sous l’égide des Nations unies».
A ce propos, il a rappelé la décision du Président Abdelmadjid Tebboune qui a affirmé, lors de la Conférence de Berlin tenue début 2020, «la disponibilité de l’Algérie à abriter des rencontres entre frères libyens pour reprendre l’opération politique sous l’égide de l’ONU et dans le respect de la volonté politique du peuple libyen». Il a souligné, à cette occasion, que le cessez-le-feu observé en février dernier avait été convenu en Algérie grâce aux efforts du Président Tebboune.
L. A.