Le Doyen sur la liste d’attente

Sonatrach – MCA

«S’il y a bien quelque chose à créer dans le football, ce sera certainement une meilleure gestion. Celle qui sera différente de celle pratiquée aujourd’hui. Je n’ai pas encore en tête cette nouvelle forme de gestion, mais quand je serai encore plus grand, je pense pouvoir trouver la nouvelle option de gestion qui satisferait tout le monde, n’est-ce pas ?» Extrait d’une déclaration d’un jeune Algérien, fan de l’équipe nationale.

Le football qui est le quotidien de tout un chacun, continue de séduire, quand bien même il est recensé une résistance de la part de ceux qui n’aiment pas trop ce sport. Peut-être par l’étiquette que l’on lui fait imposer, en l’occurrence : ses affaires, ses ratages, ses violences, ses différentes phases de gestions, ses contradictions, ses mauvais choix, et surtout par ce qui est fait pour qu’il soit ce sport mal compris. La situation que traverse le Mouloudia d’Alger est un exercice qui éclaire l’état des lieux du football national. Ce club qui est le Doyen n’est pas le seul à souffrir. Nombreux sont ceux qui peinent à reprendre la route pour atteindre leurs objectifs. Sans doute, faut-il aussi observer, et prendre bien plus au sérieux, d’autres signes venus du monde du football, bien plus importants et bien plus révélateurs de ce qui marque son développement. Le feuilleton Sonatrach-MCA continue à affronter plusieurs questions qui perturbent la concrétisation des principaux objectifs du Mouloudia. Dans ce tourbillon, il y a l’instabilité des dirigeants qui ne favorise pas la meilleure gestion, mais à cela, le ciel reste encore encombré de nuages. La dernière réaction du Doyen, Tahar Belkhiri, porte-parole du club et membre du conseil d’administration de la SSPA est porteuse de messages, notamment celle de rappeler qu’ils sont des bénévoles, et accusent ouvertement la compagnie nationale pétrolière, de blocage et d’entrave à la mission de la direction qu’il représente. Il évoque celui du budget 2020 du club. A notre confrère Liberté, il dira «à notre prise de fonctions, Sonatrach avait fait des restrictions budgétaires, et on s’est entendu sur un budget de fonctionnement de 75 milliards, qu’on devait percevoir au début de notre mission. On nous a débloqué 25 milliards, et cela fait maintenant plus de 5 mois qu’on attend les 50 milliards restants. Nous l’avons relancé à plusieurs reprises, avec des demandes détaillées et chapitrées, mais on n’a encore rien reçu. Trop, c’est trop. On ne peut pas gérer un club sans argent, au moment où les joueurs et les employés réclament leurs salaires depuis plusieurs mois». Sonatrach qui inspire confiance, veille sur son image et surtout sur ses stratégies de communication, ce qui étonne les observateurs et ceux qui ont du mal à expliquer les causes de ces «blocages». Le porte-parole du MCA s’interroge également sur les motifs qui puissent justifier le refus d’acquérir «l’assiette de terrain de Zéralda pour la construction de notre centre de formation. Alors qu’on voulait lancer les travaux le 5 juillet dernier, date de l’indépendance, les services de la conservation foncière nous ont fait savoir que le wali a donné l’accord verbal, mais ne l’a toujours pas envoyé par écrit». Le football qui ne cesse de définir ses frontières pour se protéger des intrus, bénéficie enfin, depuis la venue du nouveau ministre d’une nouvelle philosophie tout à fait différente des précédentes, elle s’ouvre à une culture de base qui refuse d’être un sport non identifié. Toutes les cartes, les nouvelles cartes définies par le ministre amène le professionnel à espérer qu’un autre climat positif viendra s’installer pour rapprocher les institutions sportive et politique autour d’une seule feuille de route qui hissera le niveau du football national à celui qui est exigé par ce sport. Qu’en est-il de la communication dans le football ? C’est la grande question qui préoccupe les professionnels. Dans ce dossier MCA-Sonatrach, le dirigeant mouloudéen s’interroge «on a même demandé audience au wali, à plusieurs reprises, pour régler cette problématique et entamer le projet, puisque tout est prêt (plans, bureau d’études) et que la société chargée du terrassement n’attendait que notre feu vert, mais on n’a toujours pas reçu de réponse. Je ne comprends pas dans quel intérêt et dans quel but, il nous retarde, alors que plusieurs clubs ont reçu leurs assiettes et même entamé leur projet de construction ?», avant de douter d’un blocage effectif de la construction du centre de formation, du stade de Douéra et de célébrer le centenaire.
H. Hichem