«Un audit profond sera engagé au niveau de la Sonatrach»

Restructuration du secteur de l’énergie :

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune dernière réunion du Conseil des ministre tenue dimanche dernier sur la gouvernance de la compagnie nationale des hydrocarbures, la Sonatrach, mettant l’accent, à l’occasion, sur la nécessité de promouvoir un nouveau modèle de gestion plus transparent et efficace.

Une révision qui remettrait en cause la relation qualité-rentabilité qui n’a pas été toujours positive, notamment, durant cette période exceptionnelle. Il a instruit le Gouvernement «d’engager un audit profond au niveau de Sonatrach», ce qui signifie l’analyse de l’entreprise, de ses finances et de son fonctionnement. En plus de «la réduction du nombre de ses représentations à l’étranger et de celui des postes de responsabilités qui ne sont pas liés au rendement ou à la rentabilité de l’entreprise», lit-on dans le communiqué sanctionnant la réunion du Conseil des ministres.Cette décision intervient dans un moment assez difficile et compliqué pour le groupe qui a dû, déjà, amputer son budget de 50% pour faire face aux retombées de la crise pétrolière internationale, doublée de la crise sanitaire qui a impacté ses revenus et son rythme de production, ces derniers mois.
Dans le même sillage, le Président Tebboune a exigé l’évaluation du patrimoine de la Sonatrach. L’objectif de ces décisions serait d’élaborer une nouvelle stratégie de développement de la compagnie et adopter de nouveaux modèles de « gestion transparente» et se libérer «d’une gestion qui date d’une époque révolue vers une comptabilité analytique saine», a fait savoir la même source. Ainsi, il plaide pour une nouvelle politique qui s’adapte aux changements conjoncturels devant contribuer aux développements de l’activité de la compagnie qui traverse une période de stagnation. En effet, lors de cette rencontre avec son Gouvernement, le chef de l’Etat a évoqué les difficultés du secteur de l’énergie «en stagnation depuis des décennies, empêtré dans les schémas de production classiques et perdant de vue les énormes potentialités que recèle le pays», a indiqué le même document.
Cette situation a motivé les nouvelles décisions du Président Tebboune qui a émis une panoplie de mesures en faveur de la relance des activités de prospection des réserves non exploitées à travers des études précises et documentées. En plus de l’exploitation des potentialités réelles existantes, il a appelé à mettre en place une nouvelle organisation «dans le secteur autour de la récupération des réserves existantes pour parvenir à relever, à brève échéance, le taux de récupération au-delà de 40%». Le président de la République a, par conséquent, ordonné «au premier trimestre 2021, devrait être arrêtée toute importation de carburant et de produits de raffinage».Un défi que devra relever la compagnie nationale des hydrocarbures en collaboration avec ses partenaires. Autres décisions prises, au cours de cette réunion, «la poursuite des processus de raccordements locaux, notamment ceux des exploitations agricoles pour renforcer la production et créer des emplois ainsi que le transfert de la réalisation de la ville de Hassi Messaoud au ministère de l’Habitat ». Quant à l’Institut Algérien du Pétrole (IAP) il a été mis, désormais, sous l’autorité du ministère de l’Enseignement supérieur.
Samira Takharboucht